Merci de vos précisions !
Quelques remarques :
Je considère que c’est par le contrat qu’une société se construit (...) De ce point de vue, ce sont les hommes et les femmes qui composent la société qui choisissent l’organisation de cette société. (...) Aussi, je ne crois pas qu’il y ait un ordre, une loi transcendantale qui descendrait, comme cela existait sous la monarchie de droit divin, d’un pouvoir religieux ou autre.
Là, nous sommes entièrement d’accord !
Je crois, comme humaniste, et comme juriste on pourrait dire "juste-naturaliste", qu’il existe un droit naturel, auquel on ne peut déroger.
Le concept de "droit naturel" est bien commode pour substituer à l’ancien "ordre divin" un nouvel "ordre naturel" tout aussi absolu, arbitraire et indémontrable... Il suppose que puisse être défini de façon universelle et objective une "nature humaine", ce qui jusqu’à maintenant a complètement échoué, comme l’illustre par exemple l’initiative lancée par l’UNESCO, préalablement à la proclamation de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme par l’ONU en 1948, de réunir un Comité international de 150 "autorités morales" pour définir les "fondements philosophiques des Droits de l’Homme"... initiative qui se solda piteusement par la constation de "divergences irréconciliables" entre les différents "sages" (l’ONU préférant d’ailleurs ne pas diffuser les conclusions de ces travaux... lire à ce sujet le très intéressant livre de Alain de Benoist "Au delà des Droits de l’Homme" que l’on peut télécharger ici).
D’ailleurs, et ce n’est pas la moindre des contradictions, ce "droit naturel" auquel vous faites référence pour justifier la revendication de certains "droits" (mariage et adoption gay etc.) est aussi invoqué par vos "ennemis idéologiques" de droite pour justifier le libéralisme économique : simplement, au lieu de "découvrir" dans la Nature un "droit à l’égalité", ils y découvrent un "droit à la propriété et à la liberté" qui est au fondement de la doctrine libérale. Conclusion : le droit naturel a bon dos puisqu’il permet de légitimer tout et son contraire, comme l’illustrent les polémiques déclenchées par le philosophe politique Léo Strauss, auteur notamment du passionnant "Histoire du Droit Naturel", qui avait le malheur d’être un authentique libre-penseur "ni de droite", "ni de gauche".... (de même que "croissance" et "progrès" sont les 2 revers d’une même médaille...).
En revanche, là où il faut cesser de caricaturer, c’est sur le fait qu’à gauche, cela fait bien longtemps que la rupture s’est faite avec la gauche radicale.
Ce n’est que le mois dernier que le PS a officiellement renoncé à ses "espérances révolutionnaires" et admis l’économie de marché...