Sisyphe :
Vivant en cité je suis bien placé pour témoigner de la complexité des relations entre autochtones et immigrés - là non plus, tout n’est pas noir ou blanc (euhh, désolé pour l’expression, c’est venu tout seul)
En particulier, notre société n’est plus outillée pour accueillir de très grandes fratries - rien que dans mon immeuble l’arrivée de deux familles a pratiquement doublé le nombre d’habitants. Or, si l’une de ces familles joue la carte de l’intégration à fond, et, en retour, peut compter sur la solidarité, l’autre adopte une attitude systématiquement récalcitrante, agressive, notamment pour ce qui est du bruit des petits qui jouent dans la rue ou des grands qui dealent en soirée. En somme, c’est dit ouvertement : "on est comme ça et il vous faudra vous y faire". depuis peu, ça s’est calmé - les aînés sont en prison !!!
Je constate tout d’abord que la situation est aggravée par l’atomisation de la société en général qui fait du repli sur soi (ou sur sa ’niche’ de consommateurs) la norme. Il y a l’effet d’une sous-culture véhiculée par les médias qui valorise les comportements délictueux à l’image des ghettos U.S.. Le déterminisme n’est pas seulement économique : pourquoi des enfants dont les parents travaillent tous les deux (mère infirmière, père gérant de restau) doivent-ils à ce point imiter les stéréotypes : soeur qui réussit à l’école et qu’on ne voit jamais dans la rue, frères qui tombent pour vol alors qu’ils ont un travail. Pourquoi aussi cette volonté de coller à une culture ’gangsta’ qui va précisément les faire craindre et rejeter par le reste de la population ?
Et ce malgré des efforts pour les accueillir (pour ma part, mon témoignage à permis à l’un des frères de ne pas se faire arrêter pour tentative d’effraction alors qu’il chahutait ’simplement’ dans la rue à deux plombes du mat’).
J’ajouterai qu’un des pires (petits) emmerdeurs du paté de maison a certes une mère marocaine hystérique et au chômage mais aussi un père.... flic, bien du Nord.