Bonjour,
Cet article a au moins le mérite de contredire une idée reçue, ou plutôt une vision reçue, de l’enseignement économique par la précision.
Cela n’épuise sans doute pas la question d’Aquilix sur les objectifs de l’enseignement, la culture générale et la formation utile. Un bon gestionnaire a besoin de comprendre le marché et les règles du marché. Je crois qu’au fond le monde de l’entreprise dénie au monde de l’enseignement la capacité à parler d’économie sans préoccupation gestionnaire.
Pour ma part, je suis gestionnaire dans le secteur public local. Je m’inquiète un peu que l’on insinue que l’économie et la gestion ne seraient que des affaires privées. Ben non, l’urbanisme, le développement durable, le choix des modes de transport etc... sont des affaires publiques où il n’est question que de gestion. Et, de ce point de vue, je peux dire que nous vivons dans un monde consternant d’ignorance de l’économie publique la plus élémentaire : développement péri-urbain calamiteux, croissance exponentielle des déchets ménagers et industriels contre-productive, incompréhension totale des questions de choix de gestion entre fiscalité et paiement des services, etc...
Si j’étais vache avec les entrepreneurs, je vous parlerais 2 minutes de la gestion des infrastructures aéroportuaires de France par les CCI ! Mais je vais plutôt choisir de m’affliger avec eux, ne doutant pas de leur solidarité, de la lamentable et complète ignorance de l’urbanisme dans les programmes d’enseignement économique alors que l’immobilier est le premier poste de dépense de nos concitoyens... Ah la la, mon pauvre monsieur !
Je n’aime guère la défense "corporatiste" au nom du clan des universitaires du professeur Mourey, et néanmoins modeste auteur de cet article. Cela dit, il est sûrement néfaste de négliger l’universalité du savoir. L’ouverture absolue protège mieux la science que l’académisme.
Pour terminer, amusons-nous à paraphraser un célèbre universitaire philosophe, l’auteur d’une belle formule très connue : "L’enfer, c’est les autres". Cela peut se traduire pour notre affaire de deux façons : "L’obsurité, c’est la culture des autres", "la culture, c’est les autres". L’ennui, c’est que les deux traductions ont leur part de vérité.