Pouvoir et danger des images… Il est intéressant de noter que le judaïsme et l’islam interdisent les représentations du vivant (images taillées, sculptures, peintures et a fortiori photographies) et vous ne trouverez jamais ni dans une mosquée, ni dans une synagogue la moindre représentation figurative. Seuls des mots ou des paroles sacrées, notamment des calligraphies dans le monde musulman. La chrétienté s’est schismée sur cette question et on voit nettement la différence entre le temple protestant dépouillé, aucune "image" pour divertir ou déconcentrer, et l’église catholique chargée à mort de toutes sortes de représentations figuratives forçant l’admiration mais cassant automatiquement l’appel au silence intérieur.
L’image crée du bruit dans le mental. Alors, évidemment, ne parlons pas de la télévision, agression permanente qui vient dans chaque demeure déverser des flots d’images quasiment toutes truquées. Pas forcément truquées au sens strict, l’image elle-même pouvant être telle quelle, mais la chose filmée qui est truquée : la moumoute de PPDA, le faux reportage, la fausse info, le maquillage des artistes qui gomme rides et âge, le flot ininterrompu de conneries, et, probablement le pire de tout les mensonges visuels, la publicité.
Le mot est supérieur à l’image. La pensée en image est une pensée faible. L’intelligence se développe lorsque le mental manipule des concept abstraits. L’image est une copie de la réalité et aussi une déformation, une réduction de cette réalité, on passe de 3D à 2D. ET puis l’image ne peut être qu’une représentation virtuelle, non réelle, et toujours en différé, jamais on ne pourra "capturer" le présent.
Je sais bien que l’on dit "un petit dessin vaut mieux que de longs discours", mais ça c’est juste de la pédagogie. En réalité les mots permettent de dire des choses que jamais une image ne pourra.
Dessine moi une "incertitude" - Dessine-moi une "apologie" - Dessine-moi la timidité - Voilà quelques exemple d’idées ou de concept qu’on aurait bien du mal à représenter visuellement…
Quant à distinguer le vrai du faux ? Eh bien il faut cultiver méticuleusement son esprit de discernement.
« Senog nendja bohass janii varbva dazal »