@ Mr Mimose
Je ne connaissais pas ce texte mais je connais Madame Martens de réputation. A son actif, ici, une présentation très détaillée des actions concertées du mouvement pro-indépendantiste dans la diaspora tibétaine qui compte de nombreux relais d’organisations basées en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Australie, par exemple. Madame Martens oublie de mentionner le Tibetan Youth Congress, basé à Dharamsala, Inde, qui est le fer de lance du mouvement pro-indépendance parmi le Tibet en exil et de l’opposition aux positions conciliantes propres au dalaï-lama et à sa Voie du Milieu. Mais c’est tout de même un bon début, car, curieusement, dans la presse occidentale notamment française, on trouve peu d’informations sur le mouvement pro-indépendance du Tibet et, par exemple, sur les initiatives multiples de "marche de retour" au Tibet lancées depuis 1994. Quant à la position des manifestants tibétains au Tibet même, elle est claire avec l’omniprésence du drapeau national tibétain symbole de l’indépendance du Tibet. Madame Martens passe sous silence ce fait indéniable. Nul doute que la CIA est fort intéressée à mettre son nez dans tout cela. La CIA a par le passé soutenu activement la résistance tibétaine, jusqu’à la reconnaissance de la Chine populaire par Richard Nixon. D’anciens membres de la CIA chargés de la formation des résistants tibétains (basés un temps au Mustang népalais) ont témoigné de leurs actions dans la cadre de programmes télévisuels disponibles désormais sur You Tube. De là à faire de Robert Ménard et de Reporters Sans Frontières des agents de la CIA, il y a un pas. De là à faire croire que les pro-indépendantistes tibétains sont des "Bonnets Jaunes" à la solde d’une revitalisation d’une "théocratie" tibétaine, c’est, à n’en pas douter, une simplification outrancière à des fins de propagande. Si de nombreux moines participent avec enthousiasme aux manifestations au Tibet ou bien au mouvement pro-indépendantiste dans la diaspora, c’est tout simplement qu’ils sont patriotes, certes, mais qu’ils n’ont pas de vie de famille à assumer. La haute hiérarchie monacale en exil est bien plus préoccupée par les riches sponsors qui leur apportent une aide financière considérable, notamment des Chinois de Taiwan, l’île dite "rebelle" où le dalaï-lama est en grande odeur de Sainteté. Madame Martens a entièrement raison de faire appel à l’esprit critique, car on devrait prêter plus d’attention au mouvement pro-indépendantiste tibétain qui traduit l’exaspération des tibétains, notamment de la jeune génération, face à 60 ans d’occupation chinoise.