@ Paul VIllach
"Ls peuples n’ont jamais que les journaux qu’ils méritent".
Ayant été en poste pour l’AFP, en Birmanie et en Argentine/Paraguay à quinze années de distance : aujourd’hui de retour dans le Loiret , je suis parvenu à cette conclusion :
" A force d’accepter silencieusement, en n’y attachant pas d’importance, les faits provoqués par un gouvernement autoritaire ou les décisions qu’il a prises unilateralement , un journaliste finit au bout d’un court délai, par perdre son âme et se trahir soi-même.."
L’exercice de la "Comm" - antithèse de l’information - n’exige pas de s’examiner sans son miroir chaque jour, sans relache.
La pratique de l"information est - dans la plupart des cas - l’accomplissement d’une vocation . Elle rend indispensable cet examen de conscience quotidien, sans avoir à tenir compte des opinions ou des réactions gouvernementales ou privées qu’il provoque.
Quand , en 1978 - un colonel chef des "services d’’information" de la Junte militaire argentine , après avoir admis l’usage d’amphétamine et de penthotal par les militaires argentins - pour interroger "efficacement" les "délinquants apatrides" — membres de l’armée revolutionnaire du peuple l’ERP — a accusé notre bureau de ne transmettre et diffuser que des depeches négatives, je lui ai répondu " faites nous connaître des faits "positifs" et nous verrons si nous les publions ou non".
Je ne connais pas d’agent de la "Comm" qui soit prêt à risquer sa peau pour convaincre...Le nombre d’hommes et de femmes qui , a travers le monde, vont en prison ou sont assassinés pour avoir fait leur métier est beaucoup trop nombreux. (Sources R.S.F)
Bertrand C. Bellaigue