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Commentaire de Paul Villach

sur L'assaut de la Droite contre l'AFP : information et communication


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Paul Villach Paul Villach 16 mai 2008 11:08

@ Bertrand C. Bellaigue

Je crois que vous n’entendez pas l’analyse de l’information que je développe.

1- Je conçois que vous soyez choqué par le rapprochement sacrilège à vos yeux que j’opére entre information et communication, tant les professions qui se réclament de l’une et de l’autre, peuvent différer. Je ne nie pas la réalité tragique de la guerre de l’information où des journalistes laissent la liberté et même la vie.

2- Pour autant, dans une perspective d’amélioration de la qualité de l’information disponible, il n’est plus possible de continuer à nourrir les lecteurs des leurres édifiants d’une théorie promotionnelle de l’information que les médias diffusent inlassablement et que l’expérience dément.

- Une opinion n’est pas une représentation de la réalité obligatoirement délirante : elle peut être composée d’un dosage varié 1- d’une représentation plus ou moins fidèle de la réalité et 2- de motivations personnelles diverses. 

- De son côté, une information n’est pas "un fait" et encore moins ""un fait brut" ; elle n’est qu’une représentation plus ou moins fidèle d’un fait associée à des motivations personnelles qui poussent à la diffuser, à la garder secrète ou à l’extorquer. Nous n’accédons à la réalité qu’au travers de médias, et premier lieu nos médias sensoriels.

3- On peut admettre que le travail d’un journaliste soit de tenter de livrer la représentation de la réalité la plus fidèle possible. Mais on ne peut faire abstraction des formidables contraintes qui pèsent sur cette ambition généreuse : la contrainte des moyens de diffusion (économiques et politiques en particulier) en est une et laisse souvent peu de place à la fidélité de la représentation.

4- Je ne vois pas ce que le monde journalistique a à perdre en acceptant de reconnaître les contraintes où il travaille. Les physiciens n’ont pas progressé en niant la loi de la pesanteur qui s’exercent sur l’objet de leur recherche.

Mieux, en se dispensant de nourrir ses lecteurs de leurres qui entretiennent leur crédulité, le monde journalistique en ferait d’eux les meilleurs alliés pour résister aux contraintes qui pèsent sur eux. On ne raconte pas de bobards à qui peut les déceler. L’argument est de poids face à des pouvoirs qui seraient tentés de le faire ou d’obliger des journalistes à le faire. C’est le crédit des uns et des autres qui est en jeu et donc leur capacité à pouvoir réunir une audience.

Ce n’est du reste pas tant les bobards qu’il faut redouter, même s’ils sont plus fréquents qu’on pense, mais l’information gardée secrète qui est à l’univers de "la relation d’information" ce que sa part immergée est à l’iceberg. Le choix de faire connaître ou de garder secret est bien un jugement sauf erreur qui obéit au principe de la relation d’information : nul être sain ne livre une information susceptible de lui nuire. Cordialement. Paul Villach

 


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