@ L’auteur
Je partage volontiers votre analyse, mais ne sentez-vous pas que certains concepts employés sont aujourd’hui inadéquats ?
1- Certains viennent de "la théorie promotionnelle de l’information " , qui est diffusée inlassablement par les médias eux-mêmes, et qui multiplie les catégories sans nécessité, contrairement au précepte de Guillaume d’Occam, à seule fin de faire croire à une information exempte de toute pollution d’opinions. D’autres proviennent de divers maîtres vénérés pas toujours très inspirés.
2- Magritte est infiniment plus pertinent et règle bien des problèmes quand il peint une pomme et une pipe en annonçant "la couleur" : "Ceci n’est pas une pomme", "Ceci n’est pas une pipe" ! Non, ce n’est que "la représentation d’une pomme et d’une pipe". Tout est dit de l’image, avec ses procédés structuraux : la mise hors-contexte et la métonymie.
3- Du coup les choses sont simples : l’image n’est qu’un médium parmi d’autres (les mots, bien sûr, que vous évoquez, qui offrent une "représentation arbitraire - ou digitale - de la réalité", mais aussi les postures et les silences) pour transmettre une information, qui n’est que "la représentation d’un fait", et non "un fait" comme les médias et l’École le ressassent.
4- Certes l’image est dotées de performances spécifiques - qui provoquent forcément des illusions spécifiques - mais elle ne s’en inscrit pas moins dans le cadre général de "la relation d’information", et obéit, de ce fait, aux mêmes contraintes qui la gouverne : les contraintes des motivations de l’émetteur, les contraintes des moyens de diffusion et les contraintes des propriétés du récepteur.
5- Le drame, encore une fois, quand on réfléchit sur l’information, c’est la multiplication des catégories sans nécessité, qui jette la confusion, en opposant des objets entre eux alors qu’ils appartiennent au même arbre comme des branches. Voyez les couples infernaux comme "journal d’information et journal d’opinion", "information et commentaire", "information et désinformation", "information et communication".
On a donc prétendu analyser l’image en dehors de "la relation d’information", comme si, sous les dehors d’un médium original par sa "représentation analogique de la réalité", elle ne devait pas être traitée comme une information ordinaire. Paul Villach