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Commentaire de Henri Masson

sur Syndicalisme sans frontière


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Henri Masson (---.---.241.155) 30 septembre 2006 11:51

« Les syndicats devraient maintenant constater le danger qui les menace, et je recommande à ceux qui, parmi vous, sont membres de syndicats, de soulever cette question lors des réunions syndicales. Des compagnies multinationales peuvent communiquer et collaborer en envoyant leurs administrateurs à des cours de français ou d’allemand à raison de 500 livres par personne. » Ces mots, publiés dans « The British Esperantist » (août-septembre 1972), écrits par le président de British Esperanto Association, montrent que les espérantistes étaient seuls à être conscients de la menace. Bien entendu, ils n’ont pas été écoutés : des rêveurs, des farfelus, des gens qui n’ont ni les pieds sur terre ni les yeux en face des trous, des utopistes...

Pour la période 1971-1972, donc juste avant l’adhésion de la Grande-Bretagne au Marché Commun (1er janvier 1993), le British Council avait reçu 16% de crédits supplémentaires pour donner plus de poids à l’anglais dans ce qui allait devenir l’Union européenne. On dit que gouverner, c’est prévoir, mais, là, personne n’a prêté attention à la manoeuvre. Ne serions-nous pas gouvernés par des rêveurs, des farfelus, des gens qui n’ont ni les pieds sur terre ni les yeux en face des trous, des utopistes ?...

Plus d’un quart de siècle après, les entreprises des pays anglophones peuvent se passer de cours d’allemand et de français. Ailleurs, ils doivent financer des cours de langues, en premier lieu d’anglais.

Le même Leon-Smith avait écrit en outre : « Mais quoi pour les travailleurs ? Est-ce que les syndicats consentiront à être fragmentés, scindés en groupes linguistiques ? N’y aura-t-il jamais un Conseil Européen des Syndicats alors qu’existent déjà des organisations d’employeurs à l’échelle internationale ? Les employés ne pourront-ils jamais se rencontrer et se comprendre ? »

C’est fort intéressant si l’on considère que c’est seulement au début de novembre 2006 que se tiendra, à Vienne, le congrès fondateur de la Confédération syndicale internationale (CSI). Que de temps perdu ! Et dans ce congrès, quatre langues au lourd passé colonial, surtout trois, domineront. Autrement dit : La dictature, c’est « Ferme ta gueule ». La démocratie, c’est « Cause toujours ». Et le bon moyen de fermer la gueule des gens, c’est de les contraindre de s’exprimer dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas, dans laquelle ils sont très inférieurs à leurs vis-à-vis.


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