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Commentaire de omar

sur Changer, tout simplement


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omar omar 18 mai 2008 19:30

C’est extrêmement difficile de parler de l’enseignement de JK (puisque s’en est un assurément) car à la différence de nombre d’autres, on commence cet enseignement en abandonnant les principaux outils dont nous usons chaque jour, l’égo et la pensée. Ce n’est pas que l’un et l’autre ne soient nécessaires, bien au contraire, mais ils ont leur domaine de prédilection bien déterminé qui exclu la sphère psychologique pour laquelle ils ne sont d’aucune utilité.

Lorsque j’ai découvert ses écrits j’était émerveillé puis j’ai rapidement déchanté au point d’en éprouver du ressentiment. En effet, JK avait été formé dans les meilleures écoles, avait cotoyé les maïtres de l’ésotérisme de l’époque et avait aussi eu la possibilité de vivre l’influence boudhiste jusque dans sa chair. Et voilà qu’il nous assénait des vérités intemporelles, de celles que l’on sait en son for intérieur qu’elles sont irréfutables, pour ensuite nous dire qu’il n’y avait pas de méthodes, ni de chemin pour parvenir à cette compréhension, à cette lumière.

C’était un peu comme grimper à une falaise et retirer l’échelle en disant aux suivants qu’ils pouvaient y arriver par leur propre moyens. Bref, une frustration envahissante et le besoin de comprendre ce qu’il voulait signifier par "sans méthodes ni chemins", me donnèrent la ténacité de poursuivre l’exercice de lecture et d’observation. De plus, je me doutais un peu que JK devait avoir fait une découverte d’ampleur pour qu’il puisse affirmer qu’on pouvait laisser tomber les béquilles et voir avec nos propres yeux, écouter avec nos propres oreilles et se faire notre propre idée de la réalité, sans nous en remettre aux avatars et aux synchrétismes de la connaissance accumulée.

J’ai fini par comprendre qu’il fallait faire la distinction entre deux sphères qui s’entremêlent et s’interpénètrent sans jamais se mélanger, le domaine du réel, du concret, de l’ici et maintenant et la nébuleuse psychologique, l’immense fourre-tout de la pensée que de tout temps on porta aux nues sans jamais oser la remettre en question, alors qu’elle n’est qu’un cadavre mort dès lors qu’elle ne contient que des choses du passé.

Le concept d’observateur et d’observé qui ne font qu’un et que nous persistons à dissocier fut le premier éclairage, la première clarté jetée sur les ombres d’un égo que je croyais dominer mais dont je n’était à l’évidence que la pâle marionette.

La prise de conscience de l’ampleur des conditionnements oeuvrant en moi depuis l’enfance, ainsi que la palette des sentiments induits que je pensait mien mais qui n’étaient en fait que des réflexes, une machinerie certes complexe mais rien qui n’est pu faire rougir de honte les chiens de Pavlov.

Inutile ici d’être exhaustif puisque chaque relecture des écrits de JK, malgré l’extrême simplicité des mots qu’il employait, vous fait découvrir des aspects différents et pertinents que l’on avait à peine envisagé (la plupart des personnes auxquelles j’ai prêté un ouvrage de JK ne me l’on jamais rendu, j’ai fini par offrir des formats de poche bon marché en sachant que je les reverrais jamais).

Ce que j’en retiens aujourd’hui c’est la notion d’éducation et l’importance de s’adresser aux enfants et aux étudiants ainsi qu’aux personnes qui n’ont pas encore un esprit sclérosé. Une nouvelle idée de la mort, de la fin qui permet de s’affranchir définitivement des pseudos religions. Une nouvelle façon d’agir sans même bouger un cil, en mettant à contribution un être qui s’est longtemps caché derrière de nombreux voiles, de nombreux masques, mais qui finit par se manifester lorsque on lui laisse le champs libre et que cesse les bavardages intérieur, moi-même tout simplement...


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