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Commentaire de Christophe

sur La réforme Darcos perdra nos enfants


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Christophe Christophe 19 mai 2008 16:37

@Bulgoz,

25% des élèves entrant en 6ième ont des acquis fragiles, 15 % connaissent des difficultés sévères ou très sévères, bref, au total une usine qui produit 40% de malfaçons.

Et quelle en est la cause mon cher Bulgoz ?

En fait ce rapport, même si il reste pertinent pour l’analyse de l’existant, ne se focalise que sur un point : la formation des enseignants ; il y pointe donc un doigt accusateur exclusif. Même si il semble découvrir que le savoir est cumulatif et que les carences du savoir le sont aussi.

Pourtant, lorsque nous nous intéressons de près à ce qui se passe dans l’école, si nous pouvons admettre qu’il y a certaines choses à faire dans la formation des enseignants, il reste évident que tant que perdurera le droit d’opposition des parents au doublement en primaire, et bien les carences de l’élève se cumuleront.

Lorsque vous devez traiter sur le terrain, et pas de façon abstraite, les problèmes énoncés par la commission, vous remarquez très vite que quasiment 50% des élèves en difficulté et grande difficulté en 6ème sont un héritage direct de l’opposition parental au doublement d’une classe de primaire ; beaucoup de parents pensent être plus aptes que l’équipe pédagogique pour décider si l’élève / l’enfant a atteint ou non le niveau d’acquisition requis.

Si ce comportement est pénalisant pour l’élève (ce n’est jamais marrant d’assister à un cours où vous ne comprenez pas de quoi il est question), il est aussi compréhensible eu égard aux règles appliquées dans les collèges et lycées concernant les élèves ayant doublé deux fois ; il n’ont plus droit à la moindre erreur.

En effet, il est sans doute nécessaire de réformer l’école, mais il serait bon de se poser les bonnes questions concernant les causes réelles qui ont menées à un tel fiasco. Mais il vaut mieux, à n’en pas douter, stigmatiser les enseignants que de remettre en question une règle qui ne serait pas appréciée par les parents plus nombreux à n’en pas douter.

 Alors, avec eux, crions : « non au changement, pas touche à l’éducation, pas de service minimum, droit minimum universel à l’éducation, non aux heures supplémentaires, l’éducation est à nous, on est chez nous, laissez nous tranquilles, Aschiéri à l’Elysée !! Nous devons lui faire comprendre qui commande içi. »

Je ne pense pas que le problème soit là où vous tentez de l’amener. La réforme actuelle est une opération purement comptable mais ne cherche en aucun cas à résoudre les problèmes énoncés dans le rapport auquel vous faites référence.

D’autres points pourraient être levés. Les rectorats peuvent fournir des données d’effectifs sans aucune source objective ; cela est du vécu. Lors des grèves administratives des années 1990-2000, les rectorats ne recevaient pas les effectifs des écoles primaires ; ce qui ne les empêchaient pas de faire des estimations d’effectif pour la répartition dans les collèges. Dans bien des cas, il manquait deux à trois unités (des classes). D’autre part, certains rectorats que j’ai pu contacter m’ont assuré qu’il ne tenaient pas compte des données démographiques des secteurs dont ils avaient la charge.

Pour revenir au principe de doublement d’une classe, l’association entre l’âge d’un élève et ses capacités à appréhender les savoirs en correpondance est purement théorique, pour ne pas dire purement administratif ; alors qu’appréhender des connaissances dépend plus de la maturité que de l’âge. Les solutions se cantonnant toujours sur ce type d’achaïsme est principalement motivé, là aussi, par un besoin purement comptable : un doublement engendrant, vous vous en doutez, un coût économique.

Pour ma part, faire un comparatif sur les acquis en 6ème est une bonne chose, mais il ne peut être comparé à d’autres résultats qu’au regard de l’âge moyen d’entrée en 6ème. Il nous faut donc rechercher ces statistiques que je n’ai pas à ma disposition.

Quoiqu’il en soit, cela ne concerne pas un clivage gauche droite ; tous deux ont participé activement à cette détérioration, et le gouvernement actuel continue sur la même voie.


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