Pays d’émigrés, les Etats Unis ont ainsi développé en leur sein, un patriotisme exacerbé qui inévitablement a débouché dans le "pays profond", sur un indéracinable conservatisme avec toutes les tares qu’il engendre. Aujourd’hui, par exemple, celui-ci s’est apparemment niché parmi les pauvres, les hispaniques, après avoir été le lot des européens du sud et de tous les exilés qui continuent de croire trouver "le paradis" en cette nation. Ces tranches de population sont d’autant plus maniables qu’elles ont été gardées la plupart du temps dans une inculture désespérante et notamment dans une ignorance totale de la simple géographie de la planète et à fortiori des autres civilisations que la leur.
En outre et à mon avis, les racines de ce continent ont été semées, ne l’oublions pas, par des migrants venus du Nord de l’Europe, en majorité anglo-saxons, protestants pour la plupart, donc animés d’une force inébranlable en la puissance de leurs valeurs et surtout de leur foi, dévastatrices la plupart du temps, et qui, au fil des générations ont su assoir leur pouvoir, au détriment de toute autre pensée ou oligarchie.
Enfin, bâti sur la seule notion de richesse, ayant de surcroît échappé à tout conflit mondial ou régional sur son propre sol depuis des lustres, ce conservatisme américain s’est lancé dans l’exportation massive de ses idéaux et des profits, au seuil du 20° siècle, notamment vers la fin de la première guerre mondiale. Et aujourd’hui, cette gangrène du capitalisme pur et dur, principale arme du conservatisme, s’est installée un peu partout de par le monde, y compris dans la "vieille Europe" où la civilisation "à l’américiane" continue de fleurir.