Malheureusement vu l’abscence de journalistes à Lhassa lors des émeutes (contrairement à la répression de la place Tian An Men) on ne saura jamais vraiment ce qui s’est passé.
On a déja dit beaucoup de bétises et dans les deux sens au sujet du Tibet. Non que je conteste la répression qui se passe la bas - et j’affirmes même qu’elle a lieu - mais ses causes réelles et son déroulement sont difficiles à saisir.
Le déferlement de violence semble avoir eu lieu dans les deux sens : de nombreux touristes occidentaux ont rapportés des émeutes anti-chinoises très violentes à Lhassa et je ne doute pas que le gouvernement de la région autonome ait répliqué avec la finesse légendaire des autorités chinoises ;) Cela dit je ne doute pas non plus de la violence des émeutes qui ont précédés. En général quand il y a des émeutes en Chine, cela fait mal. Bref, deux adversaires se sont tapés sur la geule et l’un a plus de moyen que l’autre.
Pour le reste, on se focalise sur le Tibet sans parler du Xinjiang ce qui est un peu déplacé vu que les deux peuples connaissent le même sort depuis la même époque et pour les mêmes raisons.
Mais de façon plus générale on n’aborde pas le problème de l’exceptionnel changement auquel ont été confrontés les habitants chinois quels que soeint les provinces ou ils vivent et plus encore à l’ouest. Passer d’une vie traditionelle à une vie moderne un moins de 20 ans, cela laisse des traces. C’est un peu comme si on venait chercher un de vos ancétres qui a vécu au XVIème siècle et qu’on le ramenait brusquement en 2008. D’autant que pour beaucoup d’entre eux, l’histoire commence par une migration de la campagne vers la ville. Cela tous mes amis Chinois me l’ont expliqué. Une histoire simple, faite d’un réel désir de changement et de modernisation et du regret de perdre ses traditions parcqu’il n’est plus possible de les appliquer dans le nouveau monde auquel ils ont aspiré. Avec toutes les contradictions que cela suppose. Et ils vivaient à l’est de la Chine. Je n’ose donc pas imaginer quel fut le choc pour des gens qui ont vécu à l’ouest. Et je crois que même à l’est, ils n’ont pas encore pris la mesure de ce qu’ils ont vécu. Imaginez maintenant le choc pour certaines minorités qui ont eu l’impression que ce changement leur était imposé.