Les instituteurs étaient compétents et respectés.
Ils étaient surtout craints : pas moyen d’ouvrir la bouche en classe.
Pour les compétences, peut-on dire que connaître par coeur les départements et leurs chef-lieux d’arrondissement était de la "compétence" ?
Enfin, les objectifs de l’école n’étaient absolument pas les mêmes. Il n’y avait pas sur l’instit la pression actuelle : passaient leur certificat d’études primaires ceux que l’instit en croyaient capables. Les autres... ? Ben, désolé pour vous, mais une grande partie sortait du monde scolaire sans savoir lire ou écrire et allait rejoindre les parents aux champs ou à l’usine. Pour ça, pas besoin d’instruction. Cette situation, dont tout le monde s’accommodait a duré jusqu’en 1959.
La réforme Berthoin de 1959
Pour répondre notamment aux nouveaux besoins liés à la croissance (entre 1956 et 1961, 51 000 ingénieurs ou scientifiques sont nécessaires mais on ne prévoyait que 24 000 diplômés de l’enseignement), le gouvernement gaulliste mène une politique de modernisation et de démocratisation du système éducatif.
Le ministre de l’Éducation, Jean Berthoin, prolonge par une ordonnance (n° 59-45) la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans et réforme par un décret du même jour (n° 59-57) l’organisation du système éducatif.
Les centres d’apprentissage deviennent des collèges d’enseignement technique (CET), les cours complémentaires de l’enseignement primaire supérieur se transforment en collège d’enseignement général (CEG). A leurs côtés, les " petits lycées " continuent d’exister.
Un cycle d’observation de deux ans (6ème , 5ème ) commun à toutes les sections est mis en place dans le but d’orienter les élèves à la fin de ce cycle vers l’enseignement qui leur convienne le mieux selon leur mérite et non selon leur origine sociale. Il existe quatre possibilités : deux filières générales, courte ou longue, et deux filières techniques, courte ou longue.
A partir de ce moment, les effectifs du premier cycle progressent rapidement. Ainsi, dans les CEG, on passe de 474500 élèves en 1959-1960 à 789300 en 1963-1964.
Votre article verse plus dans la nostalgie que dans le réalisme : ce monde ne reviendra pas, à mon avis. Inutile de rêver. Heureusement, car j’ai moi-même connu des classes uniques (CP, CE, CM) de 36 élèves. C’est lourd à traîner !