En ce moment, en raison du salon de l’automobile, il est de plus en plus question des moteurs moins polluants. Hier au soir, l’émission d’Yves Calvi, sur France 5, a traité de ce sujet. L’un des participants a parlé du moteur à air comprimé qui a, certes, un très grand avantage : pollution zéro, mais aussi des inconvénients pour lesquels la solution n’a pas encore été trouvée : faible autonomie, problème de stockage de l’air comprimé, sans compter que la compression de l’air exige de l’énergie ; or, l’énergie non polluante est encore rare. Mais il existe des groupes de pression, en particulier celui des industries pétro-chimique et automobile, les banques aussi, qui saisissent toutes les occasions pour entraver les recherches en ce sens. La quasi totalité des véhicules consomment de l’essence ou du gazole, et les pétroliers ne veulent pas voir ça changer, en tous cas pas tout de suite. Il n’est pas dit qu’ils n’y viendront pas un jour. Certains commencent, en effet, à étudier la question.
La situation est assez comparable pour la langue non polluante, économique, efficace et équitable qu’est l’espéranto. Pour l’espéranto comme pour les moteurs propres, ce n’est pas en France qu’il faut chercher une attitude intelligente des pouvoirs publics soumis non point au désir exprimé par les électeurs, mais aux multinationales qui, elles, imposent leur volonté et qui sont attentives aux désirs de leurs boursicoteurs avides de profit : qu’importe pour eux si ça fait crever du monde. L’ingéniosité, qui existe pourtant, passe après.
Pourtant, dans des conditions normales d’information dans les médias et de formation dans l’enseignement, l’essor de l’espéranto serait fulgurant, et ceci à un coût nettement moindre que pour l’anglais. L’application de la méthode Cseh d’enseignement de l’espéranto, qui a fait ses preuves auprès de travailleurs de diverses origines linguistiques, dans des cours réunissant un grand nombre de personnes (jusqu’à 400, surtout des mineurs, des cheminots et des employés en Laponie suédoise, dans les années 1930), trouvera un jour sa place dans des émissions de télévision qui feront un tabac. Les progrès peuvent être considérables en une génération. L’expérience, encore modeste, d’Internacia Televido http://internacia.tv/ ouvre de nouvelles perspectives, de même que le nouveau support DVD de documentation et d’information « Esperanto Elektronike » et, tout dernièrement, le film « Gerda malaperis » qui enrichit le matériel de formation. Le mur de la honte linguistique peut être démoli comme le fut celui, en dur, de Berlin. Les anglodépendants trouvent que la situation est très bien ainsi, mais l’essor de l’espéranto représente l’intérêt d’une très large majorité de la population européenne et mondiale. Le rapport Grin qui, comme toute référence précise, fait l’effet d’une poignée d’orties dans le slip de certains, souligne que :
page 102 : "En l’espace d’une génération, des transferts injustes de milliards d’Euros peuvent être éliminés, et à l’échelle de l’Union Européenne, une économie nette de l’ordre de 25 milliards d’Euros annuellement peut être réalisée. À titre de comparaison, l’intégralité des dépenses budgétées pour 2005 par l’Union Européenne est de 116,55 milliards d’Euros. On voit mal au nom de quelle logique 23 des 25 États membres devraient continuer à accorder aux deux autres un cadeau qui leur coûte, rien qu’au niveau du système éducatif, la bagatelle de 26,7 milliards d’Euros chaque année, d’autant plus que cet effort massif laisse la majorité des citoyens européens en situation d’infériorité. Devant un intérêt si évidemment convergent, et qui plus est parfaitement compatible avec les exigences de la justice sociale, la sagesse devrait donc amener les États à s’entendre pour une mise en place progressive et coordonnée du scénario 3. Naturellement, cette coordination entre États ne doit pas porter que sur la politique éducative ; elle doit aussi se préoccuper de la diffusion d’information et l’évolution des mentalités."
Tel est bien le problème, car, comme nous avons pu le constater dans certains commentaires, il reste du travail à faire pour que les mentalités évoluent. Précisons que le « scenario 3 » est celui qui met l’espéranto en scène. Et rappelons que ce document, intitulé « L’enseignement des langues étrangères comme politique publique » peut être téléchargé sur : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000678/index.shtml
A propos de celui qui a écrit que la confusion des langues était une punition, je viens de retrouver un texte dans lequel il était question d’une enquête réalisée en Belgique en 1977. L’une des personnes interrogées avait répondu « Dieu a créé les langues pour dresser des barrières entre les hommes, donc une langue commune serait contre la volonté de Dieu ». Jusqu’où peut se fourrer la connerie humaine ! On pourrait dans ce cas parler d’histoire belge, mais les Français, comme nous avons pu le voir, ne sont pas en reste.
L’allusion à l’anglais en cinquante heures a réveillé en moi le souvenir d’une lecture. Ouf ! Je viens enfin de retrouver le secret pour parler l’anglais en beaucoup moins de cinquante heures ! Je savais que j’avais quelque part la traduction en espéranto d’un petit livre de Willy Breinholst : « Scandinavians - that’s us », qui a eu un succès mondial. Danois, journaliste et écrivain, l’auteur est surtout humoriste, et ce petit livre a été édité en traduction espéranto en 1956 par Norda Prismo, Stockholm, sous le titre « Ni en Skandinavio » (Littéralement : Nous, en Scandinavie). En page 12, je lis : « Kiam dano estas trinkinta tri glasojn, li ekkantas, post ses glasoj, li parolas flue angle ». Ce qui se traduit par : Lorsqu’un Danois a bu trois verres, il commence à chanter, après six verres, il parle couramment l’anglais. Cependant, rien ne démontre que l’effet soit identique pour les Français. Qui peut essayer ? Mais attention : tout abus, etc., etc.
20/11 09:19 - Henri Masson
Un tableau comparatif entre l’anglais et l’espéranto, que l’on ne peut (...)
19/11 23:55 - shad
bien j’ai lu vos reponses et vous m’avez a peu prés convaincu^^. merci pour la (...)
19/11 22:34 - skirlet
19/11 22:17 - esperantulo
L’esperanto est la langue la plus rapide à apprendre car elle est débarassée du superflu. (...)
19/11 21:06 - shad
a esperantulo : je n’ai jamais nié la facilité d’aprentissage de l’esperanto (...)
19/11 17:55 - esperantulo
j’ai aussi oublier de dire dans le cas de deux personnes d’origine europeenne par (...)
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