Je suis étonné de la pauvreté du débat. En Belgique, l’allocation universelle est un vieux sujet. Dans mes classes internationales à Bruxelles, composées de gens de tous pays et de toutes cultures, j’ai souvent lancé ce thème pour des débats qui étaient le plus souvent riches et passionnés. Mais ici, les réactions montrent que le français moyen n’est pas prêt pour cette notion, englué qu’il est dans ses rapports à l’argent et au travail.
En Belgique, l’Allocation Universelle est envisagée comme vraiment universelle, c’est à dire à tous, dès la naissance, Cela remplace donc quasiment toutes les aides sociales : allocations familiales, bourses d’études, retraites, etc... Comme les travailleurs la touchent également, les salaires, impôts et charges patronales sont fortement ajustés.
Socialement, culturellement, philosophiquement, il s’agit d’une pure révolution. Cela ne peut qu’amener un changement total de nos rapports au travail et à l’argent. De plus, la transition vers un tel système pose des problèmes énormes au niveau structurel mais aussi au niveau des mentalités. Bizarrement, le financement de l’opération reste ce qui est le moins problématique. On envisageait à une époque un montant entre 600 et 800 €. N’oublions pas qu’en Belgique, le chomâge est alloué à vie. Nous sommes donc déjà engagés sur cette voie.
Malheureusement, ce beau débat est suspendu. Les affres du néolibéralismes et la facsisation du Nord du pays ont eu raison de ce courant de pensée. J’espère que ce n’est que temporaire.
Si le sujet vous intéresse, oubliez l’appellation française "Revenu d’existence" et googelisez sur "allocation universelle".