Le jeu de poker menteur qui se déroule actuellement à la tête du PS est loin d’être terminé. François Holande pèsera de tout son poids pour qu’un candidat de second rang devienne premier secrétaire, afin de pouvoir se présenter en 2012. A ce petit jeu, Moscovici est bien placé, mais manque de réseaux, ce qui pourrait plutôt profiter à Dray. Le risque pour le PS est de se retrouver en Novembre avec trois motions de poids égales, celles de Royal, Delanoë et Dray ou d’un autre challenger, à moins qu’il en reste plus d’un. Dans ce cas, le futur leader sera sans légitimité et la guerre des chefs se poursuivra jusqu’en 2011.
De toute façon, le problème du PS est son hétérogénéité idéologique. Tout compromis est forcémment bancale et « mou », et en peut apparaitre comme une vision alternative claire pour les citoyens ; Faute de clarification, le PS ne peut compter que sur un échec du pouvoir en place pour gagner. Pire, faute de trancher dans le vif, le PS donne à Nicolas Sarkozy le pouvoir d’influencer le choix de son futur opposant, par média interposé, comme il l’avait fait en faveur de Ségolène Royal en 2007. Car en l’absence d’une personalité qui se dégage franchement, ce seront bien les média qui pourront faire pencher la balance du petit plus nécessaire pour l’emporter. Si cet échec est confirmé pour le PS, il ouvrira la route à une réélection du présdent actuel, sauf si l’écueil Bayrou se présente de nouveau de façon crédible.