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Commentaire de Olivier Bonnet

sur Royal, Delanoë et la gauche « moderne » : libérale ou centriste ?


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Olivier Bonnet Olivier Bonnet 26 mai 2008 15:23

@ "Voltaire" (ça va les chevilles ?) : Il y a trois types de personnes qui disent que le clivage droite/gauche est archaïque : ceux qui n’ont aucune conscience politique, ceux qui sont de droite et les centristes. Souvent du reste ces catégories sont-elles à l’occasion enchevêtrées. Parce que quand on est de gauche, on sait pourquoi ça a un sens ! Commode de dire que la lutte des classes est morte quand on défend les intérêts de celle des priviliégiés contre le peuple. Pourtant, oh non, la lutte des classes n’est pas morte. Les inégalités n’ont jamais été aussi criantes, insupportables. Les socialistes de type Royal ou Delanoë (ou DSK) s’accomodent au fond très bien du système, qu’ils veulent juste un peu adoucir à la marge. Bayrou, sur le fond, pareil. Sur lui, vous ne me contredisez pas : je dis qu’il est de droite modérée, vous le placez au même endroit. Lui non plus ne remet rien en cause.

La gauche existe encore : elle s’incarne en ceux qui ne veulent ni du sarkozisme proche de l’extrême droite, ni du centre-droit de Bayrou, ni du centre-gauche du PS.

J’ai donné des exemples dans ce fil de discussion de ce qui peut encore séparer la gauche de la droite : taxer les stock options, les golden parachutes, les transactions boursières. Ne pas faire peser toujours sur les mêmes le poids des soi-disant "nécessaires sacrifices", dans une France qui n’a jamais produit autant de richesses mais où elles sont redistribuées de façon caricaturalement inégalitaire. Interdire qu’on laisse progresser la précarité en mettant en place les contre-réformes réclamées par le MEDEF. Ca, c’est la gauche. Qui n’existe plus ? Qu’elle ne dispose pas d’un leader aujourd’hui en mesure de représenter une alternative électorale crédible au PS ou à l’UMP est un autre débat : la gauche, la vraie, la gauche antilibérale (au sens économique), la gauche radicale dit-on aussi, continue bien d’exister. Ce qui l’indentifie est de prôner autre chose que les autres. Interdire les licenciments aux entreprises faisant des bénéfices par exemple. Comme quand existait une autorisation administrative pour procéder à un licenciement économique. Il fallait prouver que le licenciment était rendu obligatoire par la situation de l’entreprise. Aujourd’hui le patronat comrpime la variable d’ajustement de la masse salariale comme il veut. Donc il vire des gens pour donner plus d’argent à ses actionnaires. Voilà encore un discours de gauche. Que vous ne soyez pas d’accord est une chose, mais que vous niiez l’existence même de ces idées est un comble.

Continuer à affirmer que le clivage droite/gauche est dépassé, qui plus est en méprisant souverainement son interlocuteur d’un air très satisfait de soi - tu te prends pour qui pour m’expliquer que j’ai rien compris à la politique, Voltaire-qui-sait-tout ? - est tout simplement une négation de la réalité.

Vous n’avez pas du tout en outre compris mon article : le thème est la droitisation du PS. Nul ne conteste que libéralisme tout court et libéralisme économique soient deux choses différentes. Et ce ne sont pas les termes de ce débat qui sont importants mais ce qu’ils révèlent en creux : à travers la fausse opposition d’idées entre Delanoë et Royal, je constate simplement que le PS n’offre plus aujourd’hui de débouché à une ligne vraiment de gauche. Mais puisque pour vous, la gauche n’existe plus... Moi-même, en vous lisant, je finis par me demander si j’existe. Allez savoir, après tout.


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