@ Stéphane FORT, journaliste de Radio-France accrédité à bord du navire militaire, « Le Mistral »
D’abord merci de m’avoir répondu à nouveau !
Mais vous adoptez un ton déplaisant que je n’entends pas reprendre. Faut-il que mon article vous ait heurté !
I - Je constate seulement que puisque vous ne pouvez contrer mes arguments sur les contraintes du journalisme d’accréditation, vous vous en prenez à ma personne :
- « Sortez de votre salon Monsieur le professeur » ;
- « un débat bien stérile et gratuit qui n’a pas d’autre utilité que d’occuper votre gentille retraite » ;
- « Enfin, j’ai passé l’âge de recevoir des leçons d’un professeur aigri » ;
- « Quoi que vous ne soyez visiblement pas démuni de prétention ».
Que révélez-vous de vous-même de peu reluisant par ces accusations ? Que vous méprisez les professeurs ? Les retraités ? Je crains, Monsieur, que vous ne soyez atteint du mal d’aigreur que vous m’imputez.
Mais figurez-vous, je le comprends ! Car oui, mon article ne pouvait que vous apparaître comme inacceptable. Pourquoi ?
II- Il suffit de vous lire pour voir comme vous êtes imprégné de « la théorie promotionnelle de l’information » que diffuse sans cesse les médias pour tenter de gagner (de plus en plus difficilement, heureusement ! ) le crédit de leur public. C’est normal quand on baigne dans cette théorie fallacieuse depuis l’École. Vous feriez bien de vous en prendre à cette école pour vous avoir enseigné des erreurs.
Car il faut être peu averti pour ne pas les percevoir !
1- Un principe intangible de la relation d’information apparemment ignoré
Les dispositifs des militaires pour aménager leur relation avec les médias changent, dites-vous ! Ils peuvent bien changer – ils n’ont pas cessé de le faire depuis 14-18 – mais ils ne pourront jamais remettre en cause les contraintes du « secret défense » qui commandent que toute stratégie ne soit jamais accessible à l’ennemi. La croyance à la transparence est un leurre.
Ce n’est jamais qu’une des applications du principe fondamental de la relation d’information selon lequel nul être sain ne livre une information susceptible de lui nuire.
Et convenez que des forces armées ont toutes les raisons de l’appliquer : c’est une question de vie ou de mort. On prête à Churchill, un expert, une formulation comparable : « Par temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges ». Convenez que pour des militaires, la paix est la préparation de la guerre.
2- La contrainte des motivations de l’émetteur
Toute information est, en outre modelée par trois types de contraintes : les motivations de l’émetteur, les moyens de diffusion, les propriétés du récepteur.
En conséquence, les termes de propagande, communication, publicité sont trompeurs, inutilement polémiques. Il vaut mieux ne pas les employer. Il ne faut pas multiplier les catégories sans nécessité, disait déjà Guillaume d’Occam, au 13è/14è siècle, on sème la confusion.
III - Le reportage que vous donnez en exemple échappe-t-il à la contrainte des motivations de l’émetteur sous accréditation ? Pas davantage !
Vous faites la critique, en effet, d’une opération humanitaire qui est entravée. Et vous en déduisez hardiment que vous osez mentionner un « épisode gênant ». Gênant pour qui ?
1- Il n’est pas sûr que ce soit gênant pour le ministère de la défense qui a été enrôlé dans une opération humanitaire que peut-être il ne souhaitait pas assurer. Qu’elle soit ainsi entravée – comme vous prenez soin de le raconter – peut être au contraire très bien vu et de l’équipage et du ministère. Et celui-ci entend que cela se sache, sinon le secret total serait de mise !
2- Il n’est donc pas extravagant d’imaginer que le ministère de la défense trouve là un bel exemple pour montrer les limites du « devoir d’ingérence » si cher à l’actuel ministre des affaires étrangères.
3- En somme, si on résume, votre présence à bord était utile à la promotion des intérêts du ministère de la défense : en cas de succès, il va sans dire ; en cas d’échec, vous serviez de caisse de résonnance aux objections émises dans le milieu militaire depuis longtemps contre la fonction humanitaire qu’on lui fait jouer malgré lui.
Bien entendu, je n’émets que des hypothèses qui n’ont pas la prétention d’épuiser le sujet, dictées seulement par les contraintes qui s’exercent sur la relation d’information. Cordialement, Paul Villach
28/05 10:17 - chmoll
27/05 15:45 - Paul Villach
@ Fort Stéphane Votre réponse ne présente, une nouvelle fois, aucun argument qui réfuterait (...)
27/05 13:27 - Fort Stéphane
Vous radotez mon cher. Et plus vous vous enfoncez et plus vous me faites pitié. Si je vous (...)
27/05 12:48 - Paul Villach
@ Stéphane Fort journaliste de Radio-France accrédité sur "le Mistral" 1- Vous (...)
27/05 12:05 - Fort Stéphane
@ l’auteur Quel merveilleux métier que celui de critique. Voilà bien souvent des (...)
27/05 11:29 - Fort Stéphane
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