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Accueil du site > Tribune Libre > « À quoi sert un journaliste » de Radio-France embarqué sur un bateau (...)

« À quoi sert un journaliste » de Radio-France embarqué sur un bateau militaire croisant au large de la Birmanie ?

« À quoi sert un journaliste ? » se sont demandé pendant trois jours, du 21 au 23 mai 2008 les 2e Assises du journalisme à Lille. Au même moment, Radio-France leur offrait un cas d’école susceptible d’éclairer une des réponses possibles à cette question, mais parmi les moins valorisantes.

On savait que, depuis samedi 17 mai, un navire de guerre français, Le Mistral stationnait à la limite des eaux territoriales de la Birmanie avec à bord 1 500 tonnes de nourriture et de matériel de secours : la junte birmane l’empêchait d’y entrer pour les débarquer. Or, les auditeurs des stations de Radio-France ont pu découvrir, par ses interventions « en direct » du Mistral, qu’un journaliste maison était à bord, Stéphane Fort.

Sans doute était-ce le souci d’enquêter « sur le terrain » qui avait conduit la direction de Radio-France à y envoyer un reporter. Seulement, quelle variété d’information le maheureux était-il condamné à relayer ? À quoi sert donc un journaliste sur un navire de guerre ?

1- Un journaliste accrédité

Il saute aux yeux qu’il ne peut y être admis qu’autorisé par les plus hautes autorités du ministère de la Défense nationale. Il a dû être accrédité, c’est-à-dire avoir montré patte blanche. On sait comme « le secret défense » est jalousement gardé et avec raison tant qu’il ne sert pas à dissimuler les turpitudes des gouvernants. Une stratégie militaire ne se divulgue pas sur les ondes ou dans les colonnes des journaux.

2- L’auxiliaire d’une stratégie de promotion

On peut même dès lors en déduire que la présence d’un journaliste à bord n’est acceptée que si elle entre dans la stratégie poursuivie. Le ministère de la Défense avait donc intérêt à diffuser des informations sur la mission humanitaire confiée à un navire de sa flotte. Qui sait s’il n’a pas sollicité lui-même un journaliste à Radio-France pour la promotion de l’armée française dont il entendait faire connaître la nature humanitaire de certaines de ses missions ?

Et, de fait, les reportages diffusés à l’antenne ne tarissaient pas d’éloges sur la mission humanitaire du Mistral entravée par une junte qualifiée de « particulièrement paranoïaque » (19 mai 2008). L’interview des officiers à bord en constituait le morceau de choix puisque le stationnement forcé en mer offrait peu de prise à la description épique d’actions héroïques.

Or, que pouvait bien révéler, par exemple, qu’on ne sût déjà , le contre-amiral, commandant du navire appelé familièrement « le pacha » par le journaliste tout heureux de montrer par ce jargon de bord son intégration à l’équipage ? Il n’avait pas de mission guerrière, bien sûr, comme l’en accusait la junte birmane ; son objectif était seulement humanitaire ; l’autorisation du gouvernement local était attendue d’autant plus impatiemment que la vie de centaines de milliers de victimes du cyclone était en jeu, la France n’avait d’autre but que de leur porter secours. Dans l’attente, l’équipage allait s’entraîner à manier sous la pluie, annonciatrice de la mousson, les bateaux de débarquement, pour être fin prêt le moment venu, etc.

3- Un journaliste porte-micro

Réduit au rôle de porte-micro, le journaliste n’était là que pour enregistrer ce que l’équipage avait ordre de lui dire. Cet exemple illustre bien ce qu’est « l’information donnée  », cette variété d’information peu fiable parce qu’elle est livrée volontairement par l’émetteur conformément à ses intérêts. On ne voit donc pas, en revanche « l’intérêt » qu’avait Radio-France de dépêcher à grands frais un reporter à l’autre bout du monde pour seulement servir de « porte-micro » à la marine nationale française. Sauf erreur, celle-ci est équipée d’appareils de transmission les plus modernes : le contre-amiral aurait très bien pu être interviewé par radio ou téléphone depuis le siège de Radio-France à Paris.

4- "Le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée"

Alors « à quoi sert un journaliste » embarqué sur un bateau de la marine nationale ? Autrement dit, à quoi bon « médiatiser » l’information d’un contre-amiral en la faisant transiter par « l’intermédiaire » d’un journaliste dont on peut se passer ?

Il semble que le ministère de la Défense ait cherché à crédibiliser davantage son « information donnée » en lui conférant le label journalistique censé l’authentifier. Les apparences sont sauves : un journaliste sur « le terrain », introduit au cœur de l’action, donne à « l’information donnée  » l’aspect d’une information obtenue par enquête. Ressemblant à « une information extorquée » par la supposée investigation du journaliste, « l’information donnée  » paraît plus fiable. Mais l’illusion ne peut être créée qu’auprès des auditeurs qui ne savent pas faire la différence entre « information donnée » et « information extorquée  » et qui ignorent « le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée  » qui vise à donner à la première la plus grande fiabilité de la seconde.

Cette technique est vieille comme le reportage de guerre. La première guerre du Golfe en 1990-1991 a montré comment les services d’information des armées savaient regrouper les reporters dans des « pools » qu’ils nourrissaient chaque jour d’« informations données » utiles à leur stratégie, au besoin en emmenant les journalistes sur « le terrain » pour assister à des simulacres de manœuvres. La seconde guerre du Golfe en 2003 a vu ensuite des reporters « embedded », selon le sabir anglo-américain qu’affectionnent les médias persuadés de gagner ainsi en autorité, c’est-à-dire embarqués dans des unités pour suivre leurs actions et relater ce qu’on les autorisait à en dire.

Les colonnes blanches dans les journaux dues à la censure militaire ont ainsi été remplacées par « l’information indifférente » (c’est-à-dire tout ce qui n’importe pas) et la promotion militaire.

La question s’éclaire. « À quoi sert un journaliste » fourvoyé dans cette galère ? À faire de Radio-France, « la voix de la France », selon le mot du président Pompidou au sujet de l’ex-ORTF. Mais à ce jeu, c’est le crédit du journalisme qui en ressort amoindri, comme chaque fois qu’il s’exerce sous le pavillon d’une accréditation. Le débat est cornélien : le journalisme d’accréditation est condamné par nature à n’être que « la voix de son maître » et donc à perdre tout crédit auprès des récepteurs avertis, sous peine, dans le cas contraire, de perdre aussi son accréditation auprès de l’autorité qui la lui octroie.

Paul Villach


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38 réactions à cet article    


  • W.Best fonzibrain 26 mai 2008 10:28

    ca sert à rien


    • Gzorg 26 mai 2008 10:33

      Bah comme tout les autres , ça ne sert a rien.

      Au moins cela a t-il le merite de montrer où en est le journalisme aujourd’hui.

      Des gentils perroquets soumis a la "vox dei" de nos elites dirigeantes, au moins là ça n’est même pas caché , c’est officiel, c’est plus franc, on le sait d’office le journaleux est là pour reproduire la voix de son maitre !

       

      Oui c’est plus Franc en faite, plus honnete le journaliste moderne parait enfin pour ce qu’il est !


      • Fort Stéphane 27 mai 2008 07:09

         

        Quelle profondeur de réflexion ! J’admire. Jugez les gens avec ce genre de formules vides de sens sans les connaître est digne des meilleurs procès staliniens. C’est classe. Jolie contribution.


      • tvargentine.com lerma 26 mai 2008 10:43

        A s’offir un voyage en bateau gratuit et d’ailleurs entre ceux qui passent leur temps dans des "séminaires" ou voyages à "tester" des véhicules dans des pays curieusement chaud dans des hotels 5 étoiles,ou a vendre dans leurs journaux telles ou telles produits miracles ou telle responsable du monde des affaires,nous savons tous ici,que ce métier doit faire l’objet rapidement d’une réforme de son statut et supprimer tout les avantages fiscaux accordés à cette profession

         


        • Zalka Zalka 26 mai 2008 11:08

          Dixit "Le canard Enchaîné", l’année dernière, l’UMP en campagne pour les présidentielles offrait des baladeurs MP3, aux journalistes qui suivaient le candidats. Ceux qui refusaient passaient pour des ringardos.


        • Internaute Internaute 26 mai 2008 10:51

          La vérité est peut-être que ce journaliste est entré sur le bateau en se faisant passer pour un employé de la buanderie. Au risque de sa vie il s’est ensuite déguisé en marin du bord puis, pour ne pas se faire remarquer a utilisé le jargon que seuls les initiés connaissent, allant jusqu’à appeler pacha le capitaine du navire. Avec un micro-pompon caché sur le haut de son bonnet de marin il a réussi à transmettre en message codé à Radio-France le scoop de l’année.

          Un grand bravo à cet inconnu qui fait honneur au journalisme d’investigation.


          • Fort Stéphane 27 mai 2008 07:18

            Quel humour ! bravo. Vous avez sans doute en tête l’ensemble de mes oeuvres journalistiques pour vous prononcer de la sorte. L’inconnu dont vous parlez a déjà été menacé de mort pour avoir révélé certains faits gênants. Si il n’avait pas été là, vous auriez par exemple appris bien plus tard qu’un navire de croisière français était au main de pirates somaliens. Cet inconnu (et fier de l’être, en tout cas de vous), a aussi pris quelques risques tout au long de sa carrière pour se rendre dans des zones de guerre. Pour informer tout simplement. Et vous ?


          • alberto alberto 26 mai 2008 10:55

            Bravo, une fois de plus, Paul Villach, vous pointez l’étenel problème : "qui a légitimité pour transmettre l’information, et au profit de qui ?"

            Vous évoquez le côté négatif d’une information "donnée" auprès d’un "récepteur averti" : comment et par qui ce récepteur aura été averti, si ce n’est par un "informateur" ?

            Comment savoir si cet informateur est télécommandé par un groupe d’intérêt, privé ou étatique ?

            Voilà un beau serpent qui se mord la queue depuis, notamment , "la Gazette" dont Théophraste Renaudot se devais de soumettre préalablement les articles par devant le Roi avant de les publier ! (Il avait du flair ce monarque ! )

            On entrevoit, ainsi, la raison pour laquelle les blogs citoyens agacent tant les pouvoirs et leurs journalistes "accrédités" !

            Bien à vous.


            • Yannick J. Yannick J. 26 mai 2008 11:10

              @ l’auteur :

              Bonjour Paul, article intéressant sur le fond, et j’en partage les interrogations mais je me permet quelques rectifications :

              Un navire tel que le mistral n’est pas commandé par un contre amiral, au mieux ce sera un capitaine de vaisseau (tout comme un porte avion), lorsqu’un contre amiral est à bord il ne commande pas aux manoeuvres, il n’est pas le "pacha". en revanche au vu des fonctions premières de ce navire, le contre amiral est à son bord en tant que responsable et coordonateur des opérations maritimes pour la france dans la région.

              Par ailleurs, effectivement ce journaliste réduit à simple porte micro a je pense été dépéché à bord dans l’éventualité d’une intervention humanitaire réelle sur place ... pétard mouillé que cela......

              cordialement.

               


              • Paul Villach Paul Villach 26 mai 2008 11:33

                @ Yannick J.

                Pardonnez mon ignorance en matière de hiérarchie navale !

                Le journaliste à bord aurait pu au moins nous apprendre la raison de la présence du contre-amiral qu’il appelait pourtant le pacha, sauf erreur de ma part. Paul Villach


              • mandrier 26 mai 2008 12:53

                Le "pacha" ? Le Commandant voulez-vous dire ? C’est un Capitaine de Vaisseau, ou un Capitaine de Frégate...

                Quant à l’Amiral, lui, il a transporté sa marque à bord....


              • Yannick J. Yannick J. 26 mai 2008 13:04

                @ Paul :

                vous résumez ici ce que je pense, le journaliste aurait au moins pu faire un "topo" de la situation à bord, pourquoi le contre amiral était là, ce qu’il était censé y faire, même sans rien révéler , au moins conter l’organisation et autres soucis de bord.

                mais pour résumer ce que je disais, le mistral est un navire de commandement, donc il est la plateforme de coordination des batiments français dans les alentours proches ou moins proches.

                donc il faut pour ce faire un étoilé comme dans les autres corps d’armée.

                cordialement à vous


              • cti41 cti41 26 mai 2008 11:14

                Cet article démontre comment le public peut être manipulé. Pourquoi l’armée n’utilise pas le SIRPA son service d’information, tout simplement pour que les reportages ne soient pas classés "la voix de son maître". Alors on invite un journaliste censé être indépendant pour donner un gage de sincérité, de réalité à une information qui consiste à retranscrire ce que le Ministère de la Défense à envie de "faire passer".


                • Fort Stéphane 27 mai 2008 09:34

                  Grâce à vous, cet article démontre plutôt selon moi comment des internautes peuvent s’adonner à des réflexions de beni oui oui de comptoir sans intelligences. Toutes les images que vous avez vu à la télé sur le Mistral ont été soigneusement sélectionnées par les armées. Pas mes reportages ni mes commentaires. Les avez-vous seulement entendu ? Quant à mon indépendance, je ne vois pas ce qui vous permet d’en juger objectivement. Quand je pense que vous défendez l’auteur d’un article qui se préoccupe plus de dénoncer de manière fallacieuse la couverture médiatique d’une mission humanitaire de l’armée française que les crimes perpétrés par la junte militaire birmane. Edifiant.


                • Bulgroz 26 mai 2008 11:15

                  Puisque se tiennent des Assises du journalisme, il aurait été intéressant de traiter ce superbe cas d’école de fabrique du mensonge organisée par le Nouvel Obs (papier).

                  Une affaire ahurissante, scandaleuse dont peu de media ont parlé. Curieux ?

                  Il faut raconter l’histoire. Elle démarre le 15 Mai 2008.

                  Dans le Nº2271 -SEMAINE DU JEUDI 15 Mai 2008 du Nouvel Obs Rubrique : Téléphone Rouge ;

                  On trouve :

                  Téléphone rouge : Les nouveaux « connards » de Sarkozy

                  http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2271/articles/a374803-.htm

                  (si vous ne trouvez pas, taper « connards » dans le moteur de recherche du Nouvel Obs et cliquer sur l’article « :Les nouveaux « connards » de Sarkozy »

                  "Nicolas Sarkozy a toujours autant de mal à se faire au style présidentiel. « Putain les mecs, il fait chaud, on se fout sur la terrasse ! », a-t-il lancé, lundi 5 mai, à quelques journalistes spécialistes des questions européennes qu’il avait invités pour une rencontre informelle à l’Elysée. L’entretien s’est déroulé dans la bonne humeur jusqu’à ce qu’un des reporters s’avise d’interroger Sarkozy sur sa pusillanimité à propos des droits de l’homme en Tunisie. Réponse du président : « Rien à foutre, de toute manière, ce ne sont que les connards qui posent des questions à la con... »)"


                  Oui, mais voilà, il y a Jean Quatremer, journaliste à Libération, chargé des affaires Européennes, lui, était présent à cet entretien et dément dans son blog de Libération du 21 Mai 2008 à 20h:29  »Coulisses de Bruxelles, UE » .

                  Jean Quatreme écrit  :"Spectaculaire, mais totalement faux. Je le sais, comme mes confrères en poste à Bruxelles le savent, puisque j’étais présent. Et je peux vous affirmer que jamais le Président n’a tenu de tels propos. En le disant, je brise le « off » dont nous étions convenu avec l’Élysée. Mais comment rester muet devant un tel mensonge qui nuit à toute la profession : d’une part parce que celui qui a parlé (ou qui a parlé à quelqu’un qui a parlé) a violé le « off », mais surtout parce qu’il a raconté n’importe quoi. C’est exactement de la même eau que le soi-disant SMS envoyé par Nicolas Sarkozy à son ex-femme (« si tu reviens, j’annule tout »)", etc...voir la suite :

                  http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/05/sarkozy-le-nouv.html

                   

                  Puis, Quatremer nous informe le 22/05/2008 à 18:15 que le Nouvel Obs reconnaît ce mensonge et lui a confirmé que cet article était complétement bidon.

                  http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/05/sarkozy-et-les.html

                  "Le Nouvel Observateur reconnait que "sur la base des recoupements que nous avons réalisé jusque-là, il apparait effectivement que cette information n’est pas avérée". Autrement dit, l’hebdomadaire ne peut que confirmer le récit que je vous ai fait de la rencontre avec Nicolas Sarkozy. Le contraire aurait été étonnant.

                  "Nous avons d’ores et déjà décidé d’informer nos lecteurs dans le prochain "Téléphone rouge" en faisant la rectification suivante : « Contrairement à ce que nous avons écrit, le président de la République n’a pas tenu les propos qui lui sont prêtés dans la rubrique Téléphone rouge du Nouvel Observateur N°2271 (du 15 au 21 mai). Si l’entretien informel qu’il a eu, le 5 mai dernier, avec les journalistes spécialistes des questions européennes s’est bien déroulé dans une ambiance relâchée, sa réponse à une question sur les droits de l’homme en Tunisie ne comportait aucun terme de cette nature. Le Nouvel Observateur présente ses excuses à ses lecteurs ainsi qu’à toutes les personnes présentes lors de cette rencontre à l’Elysée »."

                  Dont acte."

                   

                  A ma connaissance seul le Monde a parlé de cette affaire : article de Marie Maurice du 23.05.08 à 14h14

                  http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2008/05/23/le-nouvel-observateur-reconnait-avoir-prete-de-faux-propos-a-nicolas-sarkozy_1048888_3236.html

                  Que ce serait il passé si le journaliste de Libération n’avait pas apporté un formel démenti au mensonge du Nouvel Obs ?

                  Comment un magazine dit de « référence » puisse en être réduit à inventer des propos de Sarkozy ?

                  Après l’affaire du faux -SMS, puis de ce mensonge éhonté qui faut honte au journalisme, des démissions seront elles annoncées . ?

                  Pourquoi autant de discrétion ?

                  Combien de mensonges sont chaque jour inventées pour charger la barque de l’anisarkozisme et flouer les citoyens Français ?

                  Le Nouvel Obs (papier) fait la preuve de la chasse à l’homme que la presse de gauche livre au Président : tous les moyens sont bons pour abattre Sarkozy.

                  Que pense Monsieur Villach de cette affiaire, n’est elle pas tout aussi importante que celle dont il nous parle aujourd’hui ?


                  • Zalka Zalka 26 mai 2008 11:26

                    Pourquoi antisarkosysme ? On pourrait pointer une forme d’incompétance, déjà présente lors de l’affaire du SMS. Les "casse toi pauvre con" et autres "descend me le dire en face" crédibilise ce genre de rumeur.

                    Néanmoins, vous avez raison, il y a probablement une dose d’antisarkosysme qui joue en faveur de l’apparition de ces ridicules bavures journalistiques. Ce n’est toutefois qu’un seul des paramètres.

                    Mais pensez tout de même à ceci : vous citez vous même la source du démenti. Le Figaro ? L’Express ? L’UMP ? Non : Libération.

                    Bref ne stigmatisons pas trop vite la gauche pour ce genre de conneries. Stigmatisons uniquement le Nouvel Obs qui apparament préfère ne pas attaquer Sarko sur ces réformes (alors qu’il y a de quoi faire), mais uniquement sur des conneries de secondes zones.


                  • Paul Villach Paul Villach 26 mai 2008 11:37

                    @ Bulgroz

                    Je ne conteste pas la gravité qu’il y a à prêter à quelqu’un des propos qu’il n’a pas tenus. Paul Villach


                  • Fort Stéphane 26 mai 2008 15:05

                    Je suis ravi de savoir que je suis à moi tout seul un sujet d’étude pour un éminent professeur qui n’a pas hésité à emprunter des pseudos pour écrire ses livres. Ravi également de voir que l’ensemble de mes 15 ans de carrière sont ainsi résumés à cet épisode. Quand, par exemple, j’étais au Tchad ce printemps 2008, je n’avais nul besoin d’être accrédité défense pour parler du silence de la France concernant le sort des opposants à Idriss Déby. Mais sans doute, vous n’écoutiez pas. Puisqu’il semble donc que je ne possède de journalistique que le nom, je vais commencer par le plus anecdotique pour terminer par l’essentiel.

                    Jamais je n’ai dit que l’amiral était le pacha. Quand on se permet de critiquer mieux vaut utiliser des bases solides. "je ne conteste pas la gravité qu’il y a à prêter à quelqu’un des propos qu’il n’a pas tenus" dites vous ? Allons. Un peu de rigueur professeur. Ensuite, ce n’est pas parce que je suis un journaliste accrédité, ni même parce que je suis de Radio France que je suis embarqué sur le Mistral mais parce que compte tenu des délais très courts d’embarquement, j’ai pu profiter de mon visa indien pour arriver rapidement à Madras. Une dizaine de journalistes de différents médias ont également été autorisés à embarquer mais ne sont pas arrivés à temps en Inde. Et c’est parce que ces journalistes ont fait pression pour embarquer que l’Etat Major des armées a fini par accepter la presse, après l’avoir refusée. Pour tous les reporters c’était aussi l’un des rares moyens de se rendre dans le delta de l’Irrawady pour rencontrer les populations touchées par le cyclone. Voilà notre motivation première.

                    Croire encore que les rédactions de Radio France sont aux ordres du pouvoir est assez pathétique. Je vous invite monsieur à consulter sur le blog des reporters de France Inter mon commentaire concernant les déclarations de Nicolas Sarkozy sur la guerre en Afghanistan.

                    A quoi donc peut bien servir un journaliste sinon à raconter ce qu’il voit et perçoit ? Si j’avais constaté par exemple des comportements douteux de militaires lors de la distribution de riz, vous auriez sans doute été bien heureux d’en être informé. De même, il aurait été curieux de voir quel rôle aurait peut-être joué la société Total dans cette aventure. Surtout quand on connaît les rapports qu’ont entretenu Bernard Kouchner et et le pétrolier français dans cette partie du monde. Pensez vous sérieusement que si j’en avais parlé, j’aurais été abandonné par les soldats français dans les rizières birmanes. Et maintenant que le ministère des affaires étrangères ne sait plus trop quoi faire de sa cargaison, peut-être serez vous attentif à mes commentaires quand tous les médias en sont réduits à répéter les communiqués de presse du Quai d’Orsay ou à diffuser des images sélectionnées par l’état major des armées.

                    Mais il est tellement facile d’insulter et de dénigrer que je vous laisse à vos petits plaisirs.

                    Au moins, je pourrais mesurer en envoyant ce message quel degré de censure vous appliquez.

                    Stéphane Fort


                    • Paul Villach Paul Villach 26 mai 2008 18:23

                      @ Stéphane Fort, journaliste de Radio-France à bord du Mistral

                      Permettez-moi d’abord de vous répondre comme votre maison : « Merci de l’intérêt que vous portez » à mon article et d’avoir occupé votre temps libre à rédiger ce commentaire.

                      Mais détrompez-vous ! Vous n’êtes pas à vous seul un sujet d’étude ! Vous êtes nommé dans mon article en tant que journaliste de Radio-France embarqué sur « Le Mistral ». C’est la politique de Radio-France qui est visée et non le journaliste que vous êtes et qui l’applique.

                      I- Pour ce qui est de l’appellation « pacha » - que je crois vous avoir entendu employer pour nommer le contre-amiral que vous avez interviewé, - je veux bien confesser mon erreur, et même m’en excuser, puisque vous niez l’avoir fait. Je vous crois sur parole ! Dont acte ! Ce n’est pas si grave !
                      De même, je vous rassure au sujet du pseudonyme que j’ai employé pour certains de mes ouvrages. Je ne comprends pas que vous en soyez chagriné : découvrez-vous que le devoir de réserve peut contraindre à y recourir ? Suis-je le premier à le faire ? Voyez que je ne me cache pas pour autant !

                      II- En revanche, pour tout le reste de l’article qui analyse les contraintes de l’accréditation, vous ne m’apportez AUCUN démenti. Je suis désolé que vous ayez pris le terme "accrédité" pour une injure, alors qu’il définit un statut de contraintes !

                      1- Vous vous contentez de m’opposer comme argument d’autorité définitif

                      - votre passé de reporter au Tchad, qui serait une garantie pour l’avenir,

                      - et une promesse d’indépendance future au cas où les secours auraient été acheminés.

                      2- Or, ni passé ni promesses ne sont des gages suffisants en matière de fiabilité de l’information.

                      3- Quelles que soient les qualités d’un informateur, les contraintes qui s’exercent sur lui sont souvent telles qu’il est obligé de s’y soumettre.

                      4- Et, en matière de contraintes, pour la fiabilité de l’information, rien n’est pire que le statut d’accréditation, et de tous les statuts d’accréditation, rien n’est plus contraignant – par pure nécessité stratégique – que celui octroyé par le ministère de la défense.

                      5- D’où la question : qu’est-ce qu’un journaliste de Radio-France est donc allé faire dans cette galère ? Les conditions d’embarquement que vous relatez, ne changent rien à l’affaire.
                      « Et c’est parce, écrivez-vous, que ces journalistes ont fait pression pour embarquer que l’Etat Major des armées a fini par accepter la presse, après l’avoir refusée. »

                      - Qu’avaient-ils besoin de faire pression ?

                      - L’acceptation du ministère de la défense implique forcément des contreparties qui pouvaient dissuader de faire le voyage.

                      Figurez-vous qu’on garde en mémoire un débarquement de ministre en 1992, avec sac de riz sur le dos, les pieds dans les vaguelettes d’une plage somalienne, sous les caméras du monde entier préalablement ameutées.

                      Ou alors, c’est tout nouveau, comme vous le dites, les journalistes ont désormais la capacité de faire pression sur l’armée pour imposer leurs vues… Dans ce cas, mon article, je vous l’accorde, ne prend pas en compte cette révolution... qui reste tout de même à vérifier.

                      Cordialement, Paul Villach
                       
                       


                    • aldebaran aldebaran 26 mai 2008 15:11

                      @l’auteur

                      D’ordinaire, je vous lis volontiers, car vos propos sont généralement pondérés, mais là, franchement c’est pratiquer à outrance l’insinuation et l’amalgame. Quand on veut tuer son chien, dit le proverbe...

                      Evidemment, le secret défense est secret par nature, sinon ça rimerait à quoi ? Evidemment, le journaliste est accrédité par le Ministère de la Défense. Si vous vouliez entrer à la LCR pour y faire un reportage, il vous faudrait bien en demander l’autorisation aux dirigeants, non ? L’allusion aux turpitudes des gouvernants, c’est encore de l’insinuation, à moins que vous n’ayez des faits avérés. Ce genre d’enfoncement de portes ouvertes ne sert ici qu’à l’insinuation ; je trouve le procédé plutôt bas intellectuellement (et journalistiquement nullissime).

                      Et pour reprendre la question de fond "à quoi sert un journaliste de Radio-France embarqué sur le Mistral ?". La réponse est toute bête : à raconter comment se passe une mission humanitaire à bord d’un navire de la Marine.

                      La Marine, savez-vous ? est friande de tout reportage qui valorise ses actions auprès du public. Un article sur une mission humanitaire, c’est bon pour le recrutement de la Marine (les autres armes sont tout aussi friandes de ce genre de promotion). Ne cherchez pas plus loin les raisons de la présence de ce journaliste.

                      Les commentaires du journaliste valorisent l’action humanitaire ? Attendiez-vous qu’il en fût autrement ? J’imagine mal dans le paysage audiovisuel d’aujourd’hui qu’un journaliste dévalorise ce type d’action.

                      Sans surprise, je vois que vous connaissez fort peu les usages de la Marine, où le commandant d’un navire est -quelque soit son grade - surnommé "Pacha".

                      Vous ne me semblez guère plus connaisseur des journalistes de Radio-France, qui ne sont pas spécialement "à la botte" du Ministère de la Défense. Réveillez-vous : le temps de Peyrrefitte est révolu depuis longtemps.

                      Mais ce qui me choque le plus de votre part, est qu’en commentaire complémentaire vous n’hésitez pas à écrire : "Je ne conteste pas la gravité qu’il y a à prêter à quelqu’un des propos qu’il n’a pas tenus". Après avoir distillé de l’insinuation tout au long de votre article, c’est tout de même assez fort de café.

                      Radio-France, à la solde du pouvoir, ça peut se défendre et valoir un article, pourquoi pas après tout ? Mais il faut argumenter, pas juste distiller de la malveillance


                      • Paul Villach Paul Villach 26 mai 2008 18:30

                        @ Aldebaran

                        "L’allusion aux turpitudes des gouvernants, c’est encore de l’insinuation, à moins que vous n’ayez des faits avérés."

                        Vous paraissez avoir dormi depuis 30 ans...

                        Je vous renvoie à un récent article que j’ai publié sur AGORAVOX ; vous y trouverez quelques exemples d’usages dévoyés du "Secret défense" : "Le projet de loi censé protéger les sources des journalistes : l’art du trompe-l’œil juridique" Paul Villach


                      • aldebaran aldebaran 26 mai 2008 22:36

                        M. Villach

                        Faut pas me prendre non plus pour un naïf ; je ne suis pas tombé de la dernière pluie tout de même. Les turpitudes des gouvernants, c’est un sujet qui ne m’est pas complètement inconnu.

                        Mais là encore, vous vous aventuré hors sujet. Cette question n’avait vraiment rien à voir avec le fond de votre article ; et du coup, ça ressemble à une accusation gratuite, qui ne fait que discréditer un peu plus votre démarche (que les turpitudes en question soient réelles ou pas).

                         


                      • fourminus fourminus 26 mai 2008 15:40

                        Le problème n’est pas tant que l’on donne la parole aux miliatires francais (ils sont une des parties et doivent pouvoir s’exprimer) le problème est plutot que l’on entend peu les autorités Birmanes...


                        • Lisa SION 2 Lisa SION 26 mai 2008 17:37

                          .Il semble que le ministère de la Défense ait cherché à crédibiliser davantage son « information donnée » en lui conférant le label journalistique censé l’authentifier.. avez vous écrit.

                          Vous me rappelez le reportage de France 2 dans envoyé spécial, jeudi dernier. Des journalistes introduits en Birmanie, filmant discrètement d’une voiture, quelques jours après le cyclone, tombent sur un birman qui se penche à la vitre et leur propose un dvd des images collectées en réel...On peut se demander même si quelques images diffusées dans le reportage ne sont pas extraites de ce dvd.

                          Pendant ce temps, Radio France poireaute sur le pont du navire, tentant de rompre l’ennui et d’avaler la dure leçon d’avoir accepté d’être la justification du devoir de transparence à laquelle se livre l’armée si tout le monde se tait à bord... ! Navrant de toutes parts...


                          • Lapa Lapa 26 mai 2008 17:40

                            A quoi sert cet article ?

                             

                             

                            à rien.

                             

                            une pâté d’insinuations malveillantes et déplacées. Un journaliste sur le mistral, après tout c’est peut être plus utile que 25 journalistes au stade de france pour la finale de la coupe ? ou qu’un mec à la retraite qui pond sur agoravox ?

                             

                            vous vous êtes fourvoyéssur ce coup...


                            • Pierre de Vienne Pierre Gangloff 26 mai 2008 17:58

                              Comme quoi il faut toujours s’appliquer à soi même ce que vous recommandez si souvent à vos lecteurs, la rigueur et l’honnèteté. Les journalistes de france Inter me font souvent raler mais là, pour une fois que l’on a un exemple de probité intellectuelle, votre commentaire, c’est raté. Doute méthodique ?


                              • sihem 26 mai 2008 19:02

                                Pour la première fois depuis que j’ai découvert ce site, c’est à dire il y a 6 mois, je suis contrainte de réagir car je trouve les propos de Paul Villach déplacés et injustes. Les reportages de Stéphane Fort sont souvent trés pertinents et instructifs. Il a notamment réalisé des magazines passionnants sur les jeunes en banlieue. Et il n’hésite pas à critiquer l’armée. Je pense que M. Villach devrait plutôt s’occuper de l’état de la liberté de la presse dans le monde et notamment en Birmanie plutôt que d’attaquer gratuitement ceux qui ont le courage de nous informer, même sous les bombes, comme Stéphane Fort. 


                                • thomthom 26 mai 2008 20:22

                                  bah... il faut bien faire la promo du dernier fleuron de la marine nationale ! au prix ou il nous a couté, il mérite bien ca !

                                  il est d’ailleurs super, ce bateau !


                                  • yvesduc 26 mai 2008 21:56

                                    Mon compte-rendu des Assises du Journalisme : http://forum.reopen911.info/t10214-assises-du-journalisme.html (pas tout à fait lié au présent article mais pas si loin non plus).


                                    • Fort Stéphane 27 mai 2008 06:08

                                      @ l’auteur

                                      Je pense en effet que votre vision des relations entre les armées et les journalistes est aujourd’hui totalement dépassée. Tout comme votre vision du monde des médias.

                                      D’abord parce que, contrairement à ce que vous affirmez, le ministère de la défense accepte facilement à bord de ses bateaux comme de ses bases tous les journalistes qui en font la demande. Qu’ils soient accrédités ou non. Vérifiez.

                                      Ensuite parce que si vous aviez un début de sens journalistique vous vous seriez renseigné (je ne parle même pas d’enquêter) avant d’écrire votre misérable pamphlet et vous auriez appris que la Dicod, la délégation à l’information et à la communication de la défense a lancé une étude visant à supprimer l’accréditation défense qu’elle estime superflue et anachronique. Enfin, pour clore ce que je considère être un débat bien stérile et gratuit qui n’a pas d’autre utilité que d’occuper votre gentille retraite, je vous laisse le verbatim du papier que j’ai envoyé ce matin aux rédactions de France Inter et France Info depuis le Mistral. Quoi que vous ne soyez visiblement pas démuni de prétention, n’ayez pas celle de croire que vous m’avez influencé. Comme propagande, on fait mieux :

                                      "L’ennui et les ennuis se profilent à l’horizon de la passerelle du Mistral. Sommé dimanche dernier de gagner au plus vite les côtes thaïlandaises après une semaine de circonvolutions maritimes au large de l’inaccessible Birmanie, voilà maintenant l’équipage fort démuni à l’embouchure du port de Phuket. Minuscule port dont l’unique quai engorgé est bien en peine d’accueillir l’imposant navire militaire. A Paris, tout le monde en était pourtant persuadé, tout serait prêt pour décharger les 1000 tonnes de fret humanitaire trimbalés depuis maintenant deux semaines dans le Golfe du Bengale. Le Programme alimentaire mondial était prévenu, des entrepôts loués pour abriter les 400 tonnes de riz menacés par la mousson. Mais ce matin, les plages de Phuket sont à portée de jumelles seulement. Le Mistral a repris ses ronds dans l’eau, au delà des eaux territoriales. Car il lui faut patienter encore au moins... 24 heures pour se délester de sa cargaison. Il n’y a pas de place à quai. Les hangars restent à louer. Et si le bâtiment devait utiliser ses deux péniches de débarquement, il lui faudrait au moins 5 à 6 jours pour se libérer de ce qui devient à l’évidence un fardeau."

                                      Difficile de raconter ce genre d’épisode gênant depuis Paris. Non ?

                                      Enfin, j’ai passé l’âge de recevoir des leçons d’un professeur aigri.


                                      • Paul Villach Paul Villach 27 mai 2008 11:28

                                        @ Stéphane FORT, journaliste de Radio-France accrédité à bord du navire militaire, « Le Mistral »

                                        D’abord merci de m’avoir répondu à nouveau !
                                        Mais vous adoptez un ton déplaisant que je n’entends pas reprendre. Faut-il que mon article vous ait heurté !

                                        I - Je constate seulement que puisque vous ne pouvez contrer mes arguments sur les contraintes du journalisme d’accréditation, vous vous en prenez à ma personne :

                                        - « Sortez de votre salon Monsieur le professeur » ;

                                        - « un débat bien stérile et gratuit qui n’a pas d’autre utilité que d’occuper votre gentille retraite » ;

                                        - « Enfin, j’ai passé l’âge de recevoir des leçons d’un professeur aigri » ;

                                        - « Quoi que vous ne soyez visiblement pas démuni de prétention ».

                                        Que révélez-vous de vous-même de peu reluisant par ces accusations ? Que vous méprisez les professeurs ? Les retraités ? Je crains, Monsieur, que vous ne soyez atteint du mal d’aigreur que vous m’imputez.
                                        Mais figurez-vous, je le comprends ! Car oui, mon article ne pouvait que vous apparaître comme inacceptable. Pourquoi ?
                                         

                                        II- Il suffit de vous lire pour voir comme vous êtes imprégné de « la théorie promotionnelle de l’information » que diffuse sans cesse les médias pour tenter de gagner (de plus en plus difficilement, heureusement ! ) le crédit de leur public. C’est normal quand on baigne dans cette théorie fallacieuse depuis l’École. Vous feriez bien de vous en prendre à cette école pour vous avoir enseigné des erreurs.
                                        Car il faut être peu averti pour ne pas les percevoir !

                                        1- Un principe intangible de la relation d’information apparemment ignoré
                                         Les dispositifs des militaires pour aménager leur relation avec les médias changent, dites-vous ! Ils peuvent bien changer – ils n’ont pas cessé de le faire depuis 14-18 – mais ils ne pourront jamais remettre en cause les contraintes du « secret défense » qui commandent que toute stratégie ne soit jamais accessible à l’ennemi. La croyance à la transparence est un leurre.

                                        Ce n’est jamais qu’une des applications du principe fondamental de la relation d’information selon lequel nul être sain ne livre une information susceptible de lui nuire.
                                        Et convenez que des forces armées ont toutes les raisons de l’appliquer : c’est une question de vie ou de mort. On prête à Churchill, un expert, une formulation comparable : « Par temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges ». Convenez que pour des militaires, la paix est la préparation de la guerre.

                                        2- La contrainte des motivations de l’émetteur
                                        Toute information est, en outre modelée par trois types de contraintes : les motivations de l’émetteur, les moyens de diffusion, les propriétés du récepteur.
                                        En conséquence, les termes de propagande, communication, publicité sont trompeurs, inutilement polémiques. Il vaut mieux ne pas les employer. Il ne faut pas multiplier les catégories sans nécessité, disait déjà Guillaume d’Occam, au 13è/14è siècle, on sème la confusion.

                                        III - Le reportage que vous donnez en exemple échappe-t-il à la contrainte des motivations de l’émetteur sous accréditation ? Pas davantage !
                                        Vous faites la critique, en effet, d’une opération humanitaire qui est entravée. Et vous en déduisez hardiment que vous osez mentionner un « épisode gênant ». Gênant pour qui ?

                                        1- Il n’est pas sûr que ce soit gênant pour le ministère de la défense qui a été enrôlé dans une opération humanitaire que peut-être il ne souhaitait pas assurer. Qu’elle soit ainsi entravée – comme vous prenez soin de le raconter – peut être au contraire très bien vu et de l’équipage et du ministère. Et celui-ci entend que cela se sache, sinon le secret total serait de mise !

                                        2- Il n’est donc pas extravagant d’imaginer que le ministère de la défense trouve là un bel exemple pour montrer les limites du « devoir d’ingérence » si cher à l’actuel ministre des affaires étrangères.

                                        3- En somme, si on résume, votre présence à bord était utile à la promotion des intérêts du ministère de la défense : en cas de succès, il va sans dire ; en cas d’échec, vous serviez de caisse de résonnance aux objections émises dans le milieu militaire depuis longtemps contre la fonction humanitaire qu’on lui fait jouer malgré lui.

                                        Bien entendu, je n’émets que des hypothèses qui n’ont pas la prétention d’épuiser le sujet, dictées seulement par les contraintes qui s’exercent sur la relation d’information. Cordialement, Paul Villach
                                         


                                      • Fort Stéphane 27 mai 2008 12:05

                                        @ l’auteur

                                        Quel merveilleux métier que celui de critique. Voilà bien souvent des comédiens ratés. Et bien vous, vous êtes plutôt du genre critique raté.

                                        Vous découvrez l’eau chaude, ou plutôt l’eau tiède en vous référant à des épisodes historiques. Quelle culture ! Je m’incline devant tant de savoir. Mon dieu les journalistes sont parfois l’objet de tentatives de manipulations. Incroyable. Je n’y avais pas pensé. Merci. Franchement merci professeur, perpétuel donneur de leçons. Merci de m’éduquer. Quoi que je puisse dire, je suis donc coupable à vos yeux d’être manipulé. Tiens. Vous ne parlez plus de cette horrible accréditation défense. Qu’elle existe ou pas, c’est pareil maintenant. Donc, vous nous dites qu’il ne faut plus couvrir d’évènements militaires quelle qu’en soit la nature. C’est comme ça que des massacres ont été allégrement passés sous silence et découverts par des historiens. Vous vous contredisez sans cesse et vous avez bien trop de noeuds au cerveau. Et si vous nous faisiez un bel article sur la liberté de la presse en Birmanie. Je suis curieux de lire ça. Vous avez dû couvrir beaucoup de conflits pour être aussi péremptoire. J’admire vos certitudes. Moi je n’ai que mes doutes et une humilité dont vous êtes semble t-il dépourvu.

                                        Et vous osez vous étonner monsieur le professeur, après m’avoir insulté sans me connaître que je le prenne mal. Vous me faites simplement pitié.

                                        Sachez pour terminer que mon père, que j’admire, est lui-même agrégé de géographie et d’histoire à la retraite. Mais force est de constater qu’il vieillit mieux que vous.

                                         


                                      • Paul Villach Paul Villach 27 mai 2008 12:48

                                        @ Stéphane Fort journaliste de Radio-France accrédité sur "le Mistral"

                                        1- Vous est-il possible de ne pas tomber dans l’invective quand on vous soumet des arguments ?
                                        Pensez-vous faire avancer votre cause

                                        -  par ses attaques personnelles

                                        -  et ce discours anaphorique essoufflé dans les deux sens du terme ?

                                        2- Je ne relève aucun argument qui réfuterait la brève analyse que je vous ai soumise.

                                        3- Puisque vous parlez de « vos doutes « et de « votre humilité », montrez qu’il ne s’agit pas seulement de formules promotionnelles pour la galerie. Pratiquez donc le doute méthodique !
                                        Tenez, par exemple, la fameuse formule journalistique que vous employez par deux fois « couvrir un événement » ! Franchement, elle n’est pas très heureuse : une couverture cache plus qu’elle ne révèle. Et puis, quelle prétention à ainsi faire croire que l’on embrasse la réalité quand on en saisit qu’une représentation !
                                        Voyez par exemple l’article que je viens de publier sur AGORAVOX au sujet de « France 2 et Enderlin déboutés, Média-Ratings relaxé. »

                                        4- J’aurais aimé, en tout cas, vous entendre sur ce que pense l’équipage de cette équipée humanitaire ? Avez-vous entendu à bord des critiques sur ce rôle confié à l’armée ? Ce n’est pas un secret : ce rôle est contesté dans certains milieux. On peut penser que, vu les circonstances, certains membres de l’équipage émettent des objections, sauf à respecter "le devoir de réserve" devant vous... ou à vous demander de ne pas en faire état. Dans votre jargon anglo-américain en guise d’argument d’autorité pour les gogos, ça s’appelle "le off ", non ?

                                        5- Mais vous avez préféré clore cette suite d’invectives par un hommage à votre père. Vous me rassurez sur vos relations familiales, mais cela me laisse songeur ! Que diable vient-il faire lui aussi dans cette galère Paul Villach
                                         


                                      • Fort Stéphane 27 mai 2008 13:27

                                        Vous radotez mon cher. Et plus vous vous enfoncez et plus vous me faites pitié. Si je vous parle de mon père c’est parce que vous vous demandez si je ne déteste pas les profs et les retraités. Non. Ce que je déteste, ce sont les individus comme vous, qui assènent des vérités et des contre-vérités noyées dans un verbiage pseudo intello bien trop théorique pour être crédible. Et n’oubliez pas que c’est vous qui avez ouvert les hostilités en insultant ma manière de travailler et en me prenant lamentablement pour un abruti. Restez enfermé dans vos vérités. Moi je me contente de raconter ce que je vois et de faire confiance à l’intelligence des auditeurs. Mais c’est vrai que vous êtes tellement au dessus de tout cela que vous vivez sur une autre planète. D’ailleurs je m’interroge. Comment ce fait il que vous ne collectionnez pas les prix nobel ? Si je ne réponds pas à vos "arguments" c’est qu’ils sont virtuels, théoriques. Et je préfère encore couvrir un événement qu’en être absent. Moi au moins, je n’ai pas la prétention d’apprendre aux autres la manière d’exercer leur métier. je pense surtout que vous espériez me dénigrer en toute tranquilité sur la toile. Seulement voilà, je suis là. Vu le niveau des commentaires qui vous sont favorables, je serais vous, je m’inquiéterais.


                                      • Paul Villach Paul Villach 27 mai 2008 15:45

                                        @ Fort Stéphane

                                        Votre réponse ne présente, une nouvelle fois, aucun argument qui réfuterait mon analyse des contraintes du journalisme d’accréditation.

                                        Votre violence par recours à des attaques personnelles s’explique sans doute par le fait que vous croyez avoir été pris pour cible personnellement. Il n’en est rien. Depuis deux ans et demi, j’ai donné à AGORAVOX nombre de tribunes libres sur "la relation d’information" (le mot "relation" devant être entendu dans les deux sens du terme). Vous pouvez les retrouver sans problème sur le site d’AGORAVOX.

                                        Soyez, au contraire, convaincu que vos meilleurs alliés sont des auditeurs avertis. Pour cela, il faut bien en finir avec une mythologie journalistique dont les erreurs répandues par les médias et l’école doivent être corrigées, car elles entretiennent la crédulité des citoyens. Mais, à ce que je vois, ni les médias ni l’école ne sont prêt à cet aggiornamento.

                                        Notre échange un peu vif montre l’écart vertigineux qui existe entre la représentation de l’information que se fait une grande partie de votre profession et celle que je me fais avec bien d’autres.

                                        Puisse-t-il cependant servir à faire avancer à pas de fourmi cet aggiornamento que j’appelle de mes voeux. Cordialement, Paul Villach


                                      • chmoll chmoll 27 mai 2008 09:49

                                        n’importe kouè, ct un journaliste culinaire

                                         

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