Complètement d’accord pour dire à Thierry et Fonzibrain d’arrêter avec leurs commentaires hors-sujet. D’ailleurs je crois qu’ils sont les seuls à les lire, à présent.
Par contre Cem, je ne suis pas complètement d’accord avec vous quand vous écrivez : "la Turquie est donc avant tout musulmane avant d’être laïque." Le milliyet est quand même une notion plus large et intégrative que le millet ottoman (qui a largement prouvé son échec, soit dit en passant), et je suis persuadé que la Turquie actuelle doit beaucoup à cette notion ainsi qu’à la laïcité. Je comprends donc que certains soient inquiets que ce genre de compromis historique soit remis en cause. Que l’AKP soit majoritaire et bénéficie d’un large soutien populaire est incontestable, mais les gens sont-ils plus attachés à son identité islamique ou aux succès économiques ? Car au final, tout ceci me semble un problème de composition du champ politique : l’AKP a introduit une modernisation et un style politique nouveau, que son opposition n’a pas su suivre, comme en témoignent les alliances hétéroclites entre la gauche et la droite ultranationaliste au nom de la laïcité. Cette inefficacité politique de l’opposition aboutit à cette persistance des vieilles pratiques de contrôle de l’Etat profond, qui pourrissent la vie politique turque depuis des années. Pour cette raison, il faut souhaiter que l’AKP tienne bon, mais aussi qu’une alternative politique crédible se constitue face à lui, faute de quoi la Turquie ne sortira jamais par le hauts de ses aternoiements identitaires.
Bref, ce qui manque à la Turquie, comme à pas mal de pays Européens, c’est un vrai parti de gauche de gouvernement.