Oui, chère collègue, sortons du dialogue de sourds entre partisans de "l’éducation à la citoyenneté" (à notre gauche) et défenseurs de "l’instruction civique et morale" (à notre droite), car au bout du compte nous savons vous et moi que l’enseignant transmettra du mieux qu’il peut quelques notions de civisme, malgré un programme alourdi et 10 % d’heures de classe en moins.
Cette empoignade idéologique dissimule les vrais problèmes de l’Education Nationale, par exemple : l’absence de priorités clairement et durablement établies (notamment en ce qui concerne les élèves handicapés) ; la gestion hypercentralisée de ressources humaines par nature disséminées dans les communes, et conjuguée à l’absence d’interlocuteurs hiérarchiques clairement identifiés sur le terrain (d’où l’indispensable mais partiale cogestion des syndicats) ; l’écart entre les mesures annoncées (récent rapport "e-duc" préconisant le développement du cartable électronique) et les réalités (le ministre a beau jeu de conseiller, mais ce sont les maires, inégalement dotés, qui seront les payeurs).
En élisant N. Sarkozy, les Français ont choisi de ne pas s’attaquer au fond des problèmes, mais de se payer de mots. Le salut viendra non pas de la seule voie syndicale, mais du combat politique pour que la page people de M. Sarkozy se tourne définitivement en 2012. Je travaille à ce que le Mouvement Démocrate de F. Bayrou soit alors présent pour offrir une alternative crédible.