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Commentaire de GreenGarden

sur Royal, Delanoë et la gauche « moderne » : libérale ou centriste ?


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GreenGarden GreenGarden 28 mai 2008 17:52

Mr Bonnet, je vois que vous m’avez répondu avec courtoisie, je vais donc tenter (rapidement) de vous présenter mon point de vue.

 
- Point de vue idéologique :
La dialectique marxiste autour des thèmes : lutte des classes / dictature du prolétariat / collectivisme / disparition des classes a vue le jour dans un contexte social / économique du XIXème. En Europe, ce contexte fut particulier à plusieurs égards :
 . Demande grandissante de biens en tout genre et industrialisation
 . Peu de mécanisation des tâches mais une première rationalisation avec l’arrivée du taylorisme (et plus tard le fordisme)
 . Main d’œuvre paysanne à profusion sortant de conditions déplorables et souhaitant accéder à d’autres conditions de vie
 . Et peut être (quoique moins sur), un vide idéologique avec le déclin du christianisme comme ciment social
Bref, un terreau social, économique, idéologique propice a une prise de conscience de classe et l’arrivée d’un Zola et d’un Marx.
En 2008, ce terreau social, économique, idéologique a tellement évolué qu’un Zola ou un Marx seraient aujourd’hui en déphasage total (en Occident). Car le fondement de leur réflexion et de leur idéologue, autrement dit, l’exploitation du mineur, ou de l’ouvrier travaillant dans les sidérurgies ou les usines a aujourd’hui disparu. De mon point de vue, le marxisme est l’exemple flagrant d’une théorisation sociale issue des convulsions d’une société en mutation. Pour faire un parallèle rapide (donc fatalement simpliste), la différence majeure avec un mai 1968 (mouvement contestataire par excellence et très médiatisé en ce moment) est son vide idéologique (pour le moins au début vu qu’il sera repris et instrumentalisé par la gauche). De mon point de vue, 68 est issu d’un éclatement des valeurs (liberté, sexualité), d’un éclatement du rapport à la famille, d’un éclatement du rapport homme / femme… en ce sens 68 peut être vu comme une convulsion œdipienne.
 
- Point de vue bilan :
Le bilan que l’on peut établir autour de la pensée marxiste et des expériences tentées en URSS, Europe de l’Est, Chine, Cuba, Corée du Nord, Cambodge, Vietnam, etc… se résume à un flop. Tous ces pays (sans exception) ont mis en place un régime autoritaire (avec culte de personnalité), une centralisation a outrance et un capitalisme d’état avec des dévires allant de prébendes et passe droits en tous genres voire en cruauté et sadisme qui ne renient rien au nazisme (voir Staline et ses goulags). A ce jugement sans nuance, je mets un bémol : les Kibboutz en Israël qui ont tenté une expérience collectiviste la plus sincère, la plus rigoureuse et la plus aboutie.
En 2008, que reste t il ? La Chine, Cuba, Corée du Nord et quelques pays d’Asie de Sud Est (Vietnam entre autre) : pour Cuba et la Corée du Nord, 2 pays communistes tendance culte de la personnalité pour la Chine, Vietnam 2 pays communistes tendance capitalisme d’état dans sa forme la plus outrancière.
 
D’ailleurs, mes 2 ou 3 posts font mention de ces éléments, mais ce sont des points sur lesquels vous n’avez pas répondu… peu importe.
 
- Point de vue « politique de gauche » :
En 81, la France a fait son choix à gauche et installé Mitterrand à l’Elysée pour un total de 10 ans (si on exclut les 4 ans de cohabitation). Résultat, hormis le gouvernement Mauroy (grosso modo de 81 à 84), Mitterrand a fait une politique de droite : privatisation (après les nationalisations de 81), rigueur avec Delor aux Finances, je crois même me souvenir d’une politique de reconduction à la frontière d’immigrés illégaux… etc Bref, dès 1984, le socialisme n’était déjà plus dans les clous idéologiques de son Saint Patron. Le plus étonnant, est le temps mis par ces mêmes socialistes pour accepter une idéologie sociale-démocrate … qu’y a t til de honteux dans le fait d’être social démocrate ?
Pour vos propositions (celles énoncées dans le post de réponse à Voltaire), je ne vais en prendre qu’une : la taxation sur la spéculation financière et boursière. Une remarque, la taxation des flux financiers n’est ni une idée nouvelle ni une idée de gauche (et vous le savez). La taxe Tobin est BIEN SUR une taxe normale et de bon sens et sur ce point je vous rejoins ! Le partage de la richesse doit passer par une érosion, un applinissement des cotés extrèmes voire pervers du capitalisme, et la spéculation a outrance en est un. Du reste, je mettrai dans le même sac la dérégulation et la privatisation par morceaux d’entreprises nationales type EDF, SNCF, Telecom (mais çà c’est déjà fait) qui consitutent les éléments vitaux d’une nation (à savoir, l’énergie, les communications, les transports).
 
Vous vouliez un point de vue…
 
G.

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