Oui, plaisanterie mise à part, c’est une vraie question. C’est peut étre méme la seule.
Comme disait Camus (dans la Chute, je crois) :
"Je parle de la mort parce qu’il n’y a pas d’autre sujet".
Ceci dit, pour avoir pas mal fréquenté les morgues, je ne peux oublier ces visages hallucinés, ces yeux exhorbités, ces mains raides en l’air comme des cierges.
Ceux qui n’ont pas choisi. Ceux qui, guignols, ont été pris dans la guignolade sans savoir qu’ils étaient acteurs.
Qui ont pris la route un matin sans savoir s’il leur restait seulement de l’essence.
C’est cela la question.
Quand j’avais 25 ans et qu’on me conseillait (déjà...) d’arréter de fumer, je répondais cranement que je ne faisis pas une course d’endurence. A présent, c’est différent.
On donnerait cher pour l’avoir, cette jauge à carburant. Savoir combien il reste d’essence. Adapter le reste de la vie en conséquence. Mais, comme dirait Manset "cela ne se peut point".
Bref, comme dit mon ami Bashung (qui lutte cranement contre un cancer du poumon, cf. mon article "Bleu pétrole"), "la vie, c’est un grand terrain de nulle part avec de belles poignées d’argent".
Bonne soirée.