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Accueil du site > Tribune Libre > Le suicide et l’impossible proposition 317

Le suicide et l’impossible proposition 317

La radio, il y a peu, racontait l’histoire tragique d’un suicidaire qui, s’étant raté, avait appelé au secours et mobilisé une armée.

Cette odyssée illustre l’abandon dans lequel sont laissés les candidats au dernier départ dans notre pays. La volonté d’en terminer n’est pas, chez nous, un droit garanti par la Constitution. Notre liberté est conditionnée au bon vouloir d’une société qui, n’en accepte pas le principe. Ce refus est fait au nom d’intérêts supérieurs, de valeurs transcendantales, d’une exaltation de la vie, d’un refus théorique de la mort.

Cette position est de principe. Elle permet des envolées lyriques, de la grandiloquence. Comme toujours, la vérité est loin du dogme.

De mon propos, j’exclus l’euthanasie, ce coup de pouce en fin de soins palliatifs, tout juste accepté, avec force conditions et qui s’inscrit dans une autre histoire. J’élimine aussi l’immense cohorte de ceux qui, aux yeux de tous, avec le blanc-seing des autorités, l’empressement du commerce et de l’industrie, l’encouragement de la publicité, se détruisent lentement, avec application, obstination. Leur comportement est admis par la tradition, reconnu par la culture, fiscalement intéressant. La mort lente qu’elles se préparent, distillée à petits verres, à petites gorgées, à petites bouffées et maintenant par trop de sucre, de graisses, de sel ne suscitent pas d’effroi ; de la désapprobation quand l’ivresse est bruyante, l’énormité du corps trop encombrante, la fumée trop opaque. Mais le cancer qui s’enracine, le foie qui se cirrhose, le diabète, l’hypertension, l’insuffisance respiratoire qui fabriquent à la chaîne de jeunes vieillards raccourcissent la vie aussi sûrement qu’un bon suicide. Ces morts en sursis qui préparent leur fin posent une question sans réponse : comment peut-on se faire plaisir sans mesurer le mal à venir, quel libre arbitre, pourquoi cette dépendance, ce dérèglement, ce comportement, cette contagion ?

Je veux parler des suicides classiques par dépression, par dégoût, par dépit, par lassitude, par solitude. Une interrogation d’abord : pourquoi l’adulte lucide, consentant, conscient, libre d’aller et venir, de voter à l’extrême droite ou à l’extrême gauche, de croire ou de ne pas croire est libre de sa vie, mais pas de sa mort ? Le hasard, la malchance, une balle perdue, un arbre qui tombe, un poêle qui perd de l’oxyde de carbone, une voiture folle, un policier ivre, une bulle dans la perfusion ont ce pouvoir, pas lui.

On admet sans rechigner que la liberté ne peut être que relative puisqu’elle s’arrête là où elle va compromettre celle de l’autre. Mais sa censure va beaucoup plus loin. Elle ne permet pas non plus à un naufragé sur une île déserte de se suicider. Il ne compromet pourtant la liberté de personne – Vendredi n’est pas encore arrivé – mais, horreur suprême, il s’attaque à la vie.

Si la religion est d’État, Dieu, son créateur est en fait le propriétaire et de la sorte perdrait un adorateur. Dieu a horreur de s’appauvrir. C’est la pauvre idée que son Église a imaginé pour ne pas perdre de fidèles.

On pourrait objecter – mais à quoi bon ? – qu’il gagne une âme, un pur esprit qui viendra flotter dans son paradis et lui rendra encore mieux grâce, débarrassé qu’elle ou qu’il est des scories d’un corps encombrant, malhabile, fatigué, malade, inapte, déprimé, inadapté, incapable, peut-être invalide et qui finalement n’a pas été à la hauteur de sa mission.

Le suicide est tout autant intolérable à l’État laïc et pour les mêmes raisons car la nation considère le citoyen comme son bien. Elle a dépensé beaucoup pour lui. La grossesse, l’accouchement, les congés pré et post-maternité, l’école, les services publics mis à disposition coûtent cher. C’est lui le responsable des déficits de la Sécurité sociale, de la RATP, de la SNCF, de la dette. Sa retraite, s’il est fonctionnaire, est subventionnée.

La nation a donc quelques droits – au moins financiers – sur lui, et elle ne veut pas perdre les impôts directs et indirects qu’elle arrive à lui extraire.

L’État a aussi l’obligation de conserver sa population en état de marcher pour assurer sa pérennité, sa défense. Une épidémie de suicides serait désastreuse et risquerait de transformer sa grande puissance en petite. La vie est précieuse pour lui et il l’économise pour pouvoir la gaspiller dans les grandes occasions, quand – généralement par sa faute – la nation est en danger.

Le suicide est, de plus, pernicieux car pousse certains à réfléchir. Cette minorité réfléchissante reste une minorité, mais ce sont les marges qui font la différence. Lisez, si vous n’êtes pas convaincu, la presse économique.

Mauvais citoyen, mauvais croyant, juge de lui-même notre homme, notre femme qui y réfléchit s’engage dans un chemin épineux, tourmenté. Le raptus, cette bouffée délirante, brutale, incoercible, insurmontable qui précipite du 10e étage n’est pas la règle. C’est plutôt une rumination qui y conduit lentement. Elle argumente, discute dans le for intérieur.

Plusieurs paramètres sont en action :

- la curiosité. Je connais bien mon monde. Cela fait quelques décennies que je le fréquente. J’en ai tiré ce que je pouvais. Pourquoi attendre plus longtemps pour découvrir celui qui vient après ? Est-ce celui des chrétiens, des musulmans, de Confucius ? Vais-je me réincarner et revenir sous une autre forme ou entrer dans le néant, un sommeil sans rêves, sans cauchemars et surtout sans réveil ?

- la réalité. Vais-je me réveiller longtemps encore au petit matin blême, dans un deux-pièces minable, des gamins braillards, une épouse ou un époux grincheux, une banlieue pourrie, un métro puant, un patron-gangster, des fins de mois qui commencent le 15, une politique de merde, un climat qui se déglingue, des grèves, des OGM, des ONG, des guerres, des attentats, des accidents, une télé-poubelle, une presse de caniveau, des impôts, des dettes, un rhume, une sciatique, une colique, l’hôpital, cette tristesse, cet accablement, ce poids, cette fatigue, ces soucis, etc.

On peut faire des variations sur ce canevas en mieux, en pire. Le fond change peu et la fin est toujours la même.

On comprend qu’il y en ait qui s’y résolvent, ayant donné, subi. Leur patience, leur masochisme arrivés à saturation, ils décident d’arrêter les frais, de fausser compagnie à une mauvaise compagnie, de disparaître avant que les choses ne se gâtent : que le déluge arrive, que la bombe explose, que le crabe s’installe, que le caillot s’incruste, que le cerveau déraille… Ils veulent tirer le rideau, en toute connaissance, en toute lucidité, sans demander des autorisations en trois exemplaires à des services publics compétents, certificat médical à l’appui.

Indépendant face à une dictature sociétale se dissimulant sous des oripeaux de démocratie et refusant sa loi, l’être qui ne supporte plus l’humanité qu’on lui a imposée sans l’avoir réclamée devrait pouvoir s’en séparer, revenir à un état a-cellulaire ou disparaître dans un éther immatériel sans choquer personne. L’ambition est nourrie par une expérience, des antécédents, une conviction. Sa fuite libère une place, diminue la pression, la cohue, la pollution. Elle devrait satisfaire.

Des milliers d’individus chaque année décident de passer à l’acte. Il les obsède. Ils ne pensent et ne rêvent que de cela. Ils essaient d’en parler, d’en discuter. Ils demandent conseil, lisent des livres.

Beaucoup se heurtent au refus, à l’incompréhension, la peur, la colère, le mépris, la honte. Ils se renferment dans leur solitude, leur désarroi, se sentent coupables de vouloir enfreindre la loi du clan, de ne plus être conformes, d’être le mouton noir, la brebis galeuse.

Il y en a qui se résignent, mais entretiennent la flamme et, paradoxalement, y retrouvent parfois une raison de vivre. Ils savent que si les choses empirent, une solution existe.

D’autres improvisent et réalisent. Ils envahissent les faits divers. La mort est souvent violente, spectaculaire :

- le motard vise le poteau électrique ;

- le skieur s’engouffre dans le couloir d’avalanches ;

- le plongeur en apnée s’hyperventile plus qu’il ne devrait ;

- la voiture s’encastre sous le poids lourd ou remonte à contre-courant l’autoroute ;

- le chasseur oublie que son arme était chargée ;

- le pauvre, il est mort d’une overdose.

Ces bricoleurs tragiques sont obligés de compliquer leur fin car ils n’ont pas le choix d’une mort calme, apaisée, sereine, à la mesure du voyage vers l’inconnu ; une fin domestique, tranquille, à la façon de Soleil Vert, La Pastorale de Beethoven en fond sonore.

Même si demain serait arrivé, il est en retard chez nous. Quelques pays montrent un peu plus d’humanité, de compassion, de compréhension, d’amitié, d’amour pour ceux qui veulent partir. Même s’ils les réservent à ceux que la douleur taraude, ils leur facilitent la tâche : la Suisse, la Belgique, la Hollande et quelques autres tendent la main et ne traînent pas en prison ceux qui aident.

Ici, le Siècle des Lumières a cessé d’éclairer les esprits. L’obscurantisme, le conservatisme, l’ignorance, la bêtise, la tétanisation sur les idées acquises sont des valeurs inaltérables, inattaquables. Même M. Attali, cet esprit libre, ce réformateur inspiré, cet iconoclaste patenté, auteur d’un projet censé remettre la France en marche et redonner à sa lanterne l’éclat du phare de Baleines (île de Ré) n’ajoute pas à ses 316 propositions celle qui libérerait la mort de son linceul. Cet oubli trahit l’esprit de sa réforme.

Il n’y aura donc pas d’Agence Nationale pour le Droit au Suicide, pas plus qu’une agence de prévention, encore plus indispensable. Le drame du suicide et qui ne peut être passé sous silence par ceux qui en revendiquent le droit est celui de ceux qui ne devraient pas être concernés dans une société adulte, consciente, responsable, solidaire. Les jeunes qui se suicident avant même d’avoir vécu sont nombreux. Ils en arrivent là car leur courte expérience de la vie les en a déjà dégoûtés. La faute à qui ? Mais à ceux qui ont fait de la famille, de l’école, de la rue, de la ville, de la vie des endroits si inhospitaliers que l’envie de s’y attarder part avant même d’être assouvie. De la même façon, ceux qui désespèrent de vivre simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de survivre condamnent la société et ceux qui s’en prétendent responsables. Ils voudraient bien vivre, mais ils ne peuvent simplement pas. Ces suicides-là sont les assassinats d’une collectivité meurtrière.

L’État hypocrite, lâche, traître à sa devise (Liberté, etc.), la religion, fidèle à sa volonté de punir pour mieux absoudre sont solidaires dans leur refus de traiter l’homme pour ce qu’il est et leur besoin d’en faire ce qu’ils veulent qu’il soit, un numéro, un consommateur, un producteur, un soldat, un pécheur, un repenti. Un refusnik jamais.

 


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32 réactions à cet article    


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 mai 2008 11:30

    Excellent sujet de réflexion ,

     

    Bravo Monsieur Danchar , le blindage officiel masque beaucoup de réalités non-dites .


    • Sandro Ferretti SANDRO 27 mai 2008 11:49

      " Le problème avec la vie, c’est qu’on n’en sort pas vivant".

       


      • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 mai 2008 11:56

        le dur c ’est aussi ceux qui restent , un de mes meileurs copains s’ est suicide il y a maintenant trois ans , il avait tout pour lui , belle femme , beaux enfants , un turbin tranquille , il jouait de la gratte comme pas un , de bonne compagnie , joyeux même , un peu dépressif c ’et vrai , un matin sa nana l’ a trouvé pendu à une branche dans le jardin .

        Tous les jours je pense à lui et à cette con de vie qui fait ça ...


        • Mr Mimose Mr Mimose 27 mai 2008 23:50

          Je me demande bien à cause de quoi ou de QUI il s’est suicidé ?


        • Mr Mimose Mr Mimose 27 mai 2008 23:57

          Mélanie, je veux bien vous prendre dans mes bras si vous n’allez pas bien !

          Bisous.


        • meuzky 27 mai 2008 15:28

          Pourquoi chercher des coupables... Les suicidés représentent une minorité de personnes ne s’adaptant pas à leur communauté, communauté qui pourtant fonctionne bien pour tous les autres. Trois possibilités pour eux :
          1) changer de communauté (Réorientation, expatriation, divorce...), changer la "réalité" dont vous faites état
          2) garder, supporter cette communauté au risque de finir fou, seul, dépressif
          3) se suicider
          Vous semblez occulter complètement la première des possibilités qui parait pourtant être la plus logique.
          Ne devrait-on pas, plutôt que de penser à mourir à chaque mécontentement, essayer d’adapter sa vie à ce qu’on est vraiment ?
          Comment peut-on reprocher aux autres ses propres échecs ?


          • meuzky 27 mai 2008 17:08

             

            Plusieurs commentaires :

            1) Je ne dis que "mécontentements", c’est vous qui l’affublez d’un adjectif réducteur. Un mécontentement n’est pas automatiquement petit.

            2) Effectivement, avoir des doutes sur le déroulement de sa vie est naturel. Suis-je heureux ? Ai-je pris la bonne direction ? Mais chaque problème a sa solution et le suicide n’est peut-être pas la bonne.

            3) Que je sache on a encore le droit aujourd’hui de se suicider par contre pourquoi demander à quelqu’un de vous y aider ? Ca je ne comprends pas... (Si l’on exclut les cas Humbert comme le précise l’auteur de l’article)

            4) "à fortiori de ne jamais imaginer l’existence d’autre qui parfois se demandent " A quoi bon continuer ?" "
            Je ne les ignore pas, et bien au contraire, j’estime seulement que les conforter dans leur démarche suicidaire n’est pas la bonne solution pour les aider.

            5) "Je trouve ce commentaire con et affligeants, à croire que vous n’avez jamais réfléchit à l’existence, à sa finalité à son but,"
            C’est justement parce que j’y réfléchi, que je m’y intéresse et que je n’aboutis pas aux même conclusions que vous que je me permets d’intervenir, c’est en confrontant nos idées qu’on les fait avancer.
            En outre je ne me permets pas de dire à l’auteur ou à vous que vous n’avez "rien compris" ou que c’est "con" juste parce que nos points de vue diffèrent, merci de respecter le mien.


          • Baltar 28 mai 2008 00:33

            "3) Que je sache on a encore le droit aujourd’hui de se suicider par contre pourquoi demander à quelqu’un de vous y aider ? Ca je ne comprends pas... (Si l’on exclut les cas Humbert comme le précise l’auteur de l’article)"

             

            Je trouve votre commentaire tout aussi con et affligeant.


          • Baltar 28 mai 2008 00:35

            J’ai vu après coup que vous étiez la victime du con et affligeant, désolé du mauvais effet de miroir.

            Cependant la raison de vouloir être accompagné au seuil de la mort me semble évidente.

            Du moins quand on a un coeur.


          • melanie 27 mai 2008 16:27

            @ Meusky

             

            Vous n’avez manifestement rien saisi de ce texte superbe et et l’appel à la liberté de disposer de sa propre vie - qu’on vous a foutu dans les pattes sans nous demander quoi que ce soit- qu’il met en exergue.

             

            Je trouve ce commentaire con et affligeants, à croire que vous n’avez jamais refléchit à l’existence, à sa finalité à son but, aux raisons qu’il y a à parfois douter de l’envie de continuer encore et toujours pour certains à bosser pour un salaire de merde, à supporter une vie répétitive , médiocre , dépourvue de sens ...A part participer à la grande orgie consommatrice à laquelle cette société obsédée de consommation nous convie en permanence.

             

            Jamais le doute, le "A quoi bon ???" ne vous a taraudé ?? "...c’est grave de ne jamais douter , à fortiori de ne jamais imaginer l’existence d’autre qui parfois se demandent " A quoi bon continuer ??" Et personne ne parle de "petits mécontentements "...C’est puéril, cette réflexion alors même que ce texte pose la question cruxiale du déni de la liberté de continuer , voire de la compassion qui permet d’aider quelqu’un qui souhaite en finir...

            Ce texte parle de liberté de choisir sa vie ou sa mort et vous parlez de "petits mécontentements" ... !!! Vous n’avez décidemment rien compris..

             

            MERCI A L’AUTEUR POUR CE BEAU TEXTE QUI POSE DES QUESTIONS JAMAIS ABORDEES AVEC HUMANISME


            • faxtronic faxtronic 27 mai 2008 16:58

              A melanie,

              Il a raison pourtant. Souvent, depuis tout jeune, je me suis dis a quoi bon. Apres tout a vie est absurde, le monde est absurde, l’univers est absurde car tout a une fin. Pourquoi souffrir ?

              Mais justement, pourquoi souffrir ? Si le monde est absurde, l’absurdité premiere est de vouloir le maitriser. Donc en cas de spleen, on change sa vie. C’est facile. Devenir pecheur dans le maryland, pompier au congo, chasseur de castor en mongolie, pirate, contrebandier, je ne sais, ce que l’on veut

               Et si vraiment c’est vraiment desesperé, alors OK, la mort. Mais il y a tellement de possibilites. Le seul lien qui nous rattache a un monde, c’est dans notre tete. Pour changer de monde, il suffit de partir. Et le suicide n’est pas la seule fuite possible.

               


            • meuzky 27 mai 2008 17:11

              Plusieurs commentaires :

              1) Je ne dis que "mécontentements", c’est vous qui l’affublez d’un adjectif réducteur. Un mécontentement n’est pas automatiquement petit.

              2) Effectivement, avoir des doutes sur le déroulement de sa vie est naturel. Suis-je heureux ? Ai-je pris la bonne direction ? Mais chaque problème a sa solution et le suicide n’est peut-être pas la bonne.

              3) Que je sache on a encore le droit aujourd’hui de se suicider par contre pourquoi demander à quelqu’un de vous y aider ? Ca je ne comprends pas... (Si l’on exclut les cas Humbert comme le précise l’auteur de l’article)

              4) "à fortiori de ne jamais imaginer l’existence d’autre qui parfois se demandent " A quoi bon continuer ?" "
              Je ne les ignore pas, et bien au contraire, j’estime seulement que les conforter dans leur démarche suicidaire n’est pas la bonne solution pour les aider.

              5) "Je trouve ce commentaire con et affligeants, à croire que vous n’avez jamais réfléchit à l’existence, à sa finalité à son but,"
              C’est justement parce que j’y réfléchi, que je m’y intéresse et que je n’aboutis pas aux même conclusions que vous que je me permets d’intervenir, c’est en confrontant nos idées qu’on les fait avancer.
              En outre je ne me permets pas de dire à l’auteur ou à vous que vous n’avez "rien compris" ou que c’est "con" juste parce que nos points de vue diffèrent, merci de respecter le mien.


            • melanie 27 mai 2008 17:38

              En cas de spleen , on change sa vie  ???

               

              Où avez vu ça ??

              Dans un économie d’emplois précaires , de petits boulots et de chômage ? ??

              On n’est pas au temps de Robinson Crusoë...

              Vous avez quel àge ??

              J’en ai 43 et le chômage, je connais et changer sa vie était un slogan de Mai 68...

              Difficile, le y’a ka...dans bon nombre de cas.. !!!

              Et puis ce qui fait la félure et ce questionnement est tellement intime et personnel que je dénie à quiconque d’en discourit avec facilité. D’autant que je connais des types qui "avait tout pour être heureux " - qu’est ce que c’est con comme réflexion, si on va pas bien et si on a agit par mimétisme pour complaire à sa famille ou à l’image de la "réussite sociale" - , qui comme souvent les hommes n’avait pas verbalisé le mal être - les femmes disent et extériorisent plus - et se sont suicidés laissant femmes et enfants.

              Il faudrait, et ce que dit aussi l’article, briser le déni et pouvoir dire " J’en ai assez, je veux en finir", que ce langage là soit audible et compris ...hélas le passage à l’acte est souvent le fait des hommes qui ne disent pas et souffrent en silence.

              Est-ce qu’on dit vivre à tout prix, par principe, parce que la "vie est sacrée" et que la médecine s’est donné pour objectif de la maintenir coûte que coûte ???

              La vie humaine n’est pas pas sacrée, elle est organique fragile et la société que les hommes ont construit n’a rien d’un paradis ... respectons le droi de chacun à disposer de sa vie et donc d’y mettre un terme .


            • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 mai 2008 17:55

              Mélanie , vous souffrez de certitudisme aigüe ...


            • faxtronic faxtronic 27 mai 2008 21:14

              A melanie.

              J’ai dit cela cae je l’ai fais, et il y en a plein plein qui l’ont fait : tout balancer un jour pour etre plus heureux en faisant autre chose.

              J’ai 33 ans

               


            • faxtronic faxtronic 27 mai 2008 21:54

              Ton humour m’a cloué sur place


            • melanie 27 mai 2008 16:54

              Blonde dans le Jargon commun ça veut dire gourdasse..

              Blondinette ça veut dire toute petite gourdasse... !!!


              • Le Hérisson Le Hérisson 27 mai 2008 19:49

                Certes, certes, votre article se laisse lire mais... finalement, quel est votre propos ? Pensez-vous que la société ne prévient pas assez le suicide ? Pensez-vous qu’elle l’empêche trop ? Etes-vous pour le droit absolu au suicide (sachant que plus de 80 % sont la conséquence d’une dépression) ? Bref, votre article parle, mais ne dit guère...


                • Dancharr 28 mai 2008 16:44

                   

                  au Hérisson,
                  Vraiment vous avez des doutes ? Je trouve qu’il faut que la mort soit encore plus agréable que la vie. J’avais essayé de le dire, sur mon blog, par un petit texte « La mort, le plus beau jour de la vie »
                  C’est provocateur, difficile à réussir mais cette apothéose d’une vie réussie ne doit pas être le fait du hasard et la fin d’une déchéance. Il faut être libre de sa mort comme on l’a été de sa vie. Se donner la mort quand le moment est le bon est une liberté qui compense celle que l’on n’a pas eue quand des inconnus ont décidé de donner la vie, pour se faire plaisir.
                  Bien cordialement.

                • melanie 27 mai 2008 20:26

                  Je ne souffre pas de certitudisme, bien au contraire et quant à savoir si 80 % des suicides découlent d’une dépression, je ne serais jamais aussi péremptoire mais je pense que le suicide comme choix personnel à une inconsistance ou une absurdité patente de "vivre pour vivre " est un choix personnel indéniable.

                  Et que ce choix n’est pas assez audible :

                  Contrairement à une vision angélique et naîve voire proche du libéralisme on ne choisit pas sa vie, on fait avec ...sa famille, son patrimoine génétique - et les porteurs de maladies rares ne vous diront pas autre chose- , son éducation de base qui implique énormément , son image du couple très souvent liée à celle qu’on a du couple de ses parents - eh oui, tout le monde n’est pas "résilient" -, ses parents towxiques ou ouverts, son physique qui dans une société de l’image engage beaucoup, la vision de la vie qui vous a imprégné petit.... Et parfois le hiatus est très douloureux à vivre.

                  Puisqu’on ne choisit pas sa vie et que parfois on la subit et que le ressenti douloureux est consubstanciel de l’individu,personnel et irréductible, je prône la liberté suprême à savoir celle de xhoisir sa révérence à une vie qui vous pèse...C’est un choix ultime qui n’a pas à être jugé, jaugé.


                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 mai 2008 20:45

                    alors c ’est du fatalisme ...


                  • rocla (haddock) rocla (haddock) 27 mai 2008 21:43

                    it was for Mélanie


                  • Le Hérisson Le Hérisson 27 mai 2008 22:57

                    "Je ne souffre pas de certitudisme"... Peut-être qu’effectivement, vous semblez souffrir de maux à l’expression bien plus simple... Effectivement, 60 % des cas de suicides sont directement liés à la dépression (déclarée) et l’on estime qu’elle est également probablement responsable d’au moins 20 % des autres cas, bien qu’elle ne soit pas déclarée formelement. Mais l’on considère qu’une conduite adictive, par exemple présence d’alcool, est un des symptomes dépressifs constitutif de l’acte suicidaire.

                    Au delà ce la froideur des chiffres, votre commentaire me semble illustrer une certaine souffrance qui me semble être devoir traitée.

                    Il n’en demeure pas moins que nous vivons dans une société qui, d’une part, favorise les états dépressifs. L’exclusion ou le vide social y conduisent plus ou moins directement. Du point de vue de la prévention et des soins, nous sommes également dans une situation sanitaire qui souffre et souffrira de plus en plus d’une pénurie de psychiatres et de traitements. Pour couronner le tout, notre société offre de moins en moins d’accueil social simple, comme la famille, par exemple, aux personnes qui souffrent. J’esserai d’écrire un texte là dessus lors d’une prochaine contribution. Vous pouvez également lire, si toutefois cela présente un intérêt à vos yeux, un ancien texte que j’avais écrit sur la dépression et mon témoignage concernant une personne qui s’en est très bien sortie.

                    En tout cas, le suicide étant pour une majeure partie en tout cas le fruit d’une maladie, souvent grave, parfois méconnue et souvent ignorée, il me semble que toute réponse à cette question doit d’abord être thérapeutique.

                    Quant au fait de savoir si l’on subit sa vie ou si on la choisit, pour paraphraser le psychanalyste Carl Gustav Jung, je dirais que probablement, comme s’agissant de toute hypothèse métaphysique ou philosophique, l’une et l’autre possibilité sont sans doute vraie... Maintenant, débrouillons nous avec ça pour souffrir le moins possible et pour être libre le plus possible, malgré les révoltes et contestations qui ne peuvent être que légitimes...

                     


                    • Le Hérisson Le Hérisson 27 mai 2008 22:58

                      Un dernier mot. Vous trouverez mon texte sur la dépression là : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=18348


                    • melanie 27 mai 2008 23:36

                      Au hérisson,

                       

                      Mes reflexions sur le choix n’ont jamais rien eu à voir avec ma situation..même très amoureuse par exemple, j’ai toujours pensé que c’était une liberté, la liberté :

                      Notre vie nous appartient et à personne d’autre et si nous sommes dans une société qui favorise les exclusions, le spleen a toujours existé et l’absurdité est plus que jamais présente.

                      Je crois que la vie nous est imposée -c’est une évidence- et qu’à vouloir mettre du Prozac pour "normaliser" les reflexions et les constats abrupts , on se prive d’une partie du regard sur soi....

                      Mais là encore c’est personnel, j’ai connu des gens autour de moi qui avaient l’intention de choisir le moment de partir et j’ai respecté ce choix intime, ils n’étaient ni malades ,ni en soins palatifs. Je trouve ce choix noble et aussi courageux que de rester malgré tout ...Et surtout, je n’ai aucun jugement de valeur sur ces choix là, je les respecte.

                      Après tout, c’est aussi - quoique le mal être et la depression existent chez les mamifères supérieurs - la conscience humaine d’avoir un regard sur soi, sa vie, son rôle et le sens de son existence.

                      Par contre, ce qui effectivement est dur, c’est la culpabilisation des personnes de l’entourage qui restent et songent à ce qu’il b’ont pas vu , pas compris " pour éviter ça ".

                      Une chose est certaine, c’est un débat complexe, qui mértait d’être posé, sans doute plus travaillé dans les réponses et qui touche au coeur de l’intime et de notions comme celles de la liberté, du choix.Quelqu’un qui décide de partir reste à jamais un mystère pour les autres.C’est drôle que seuls les hommes aient répondu, j’aurais aimé l’avis d’autres femmes ...

                       


                      • Mr Mimose Mr Mimose 27 mai 2008 23:58

                        Mélanie, je veux bien vous prendre dans mes bras si vous n’allez pas bien !

                        Bisous.


                        • Sandro Ferretti SANDRO 28 mai 2008 10:06

                          Le silence de l’auteur est assourdissant, voire inquiétant :

                          s’est-il pendu à sa chasse d’eau ?

                          A-t-il fait un surdosage de Prosac ?

                           


                          • Dancharr 28 mai 2008 16:39

                             

                            @ Sandro,
                            Mon silence vous inquiète. Soyez rassuré – et les proaméricains primaires déçus – Le moment n’est pas encore venu. La vie reste vivable. Une lombalgie m’ennuie mais un peu de paracétamol la soulage. J’attendais que le flot des réactions se calme pour réapparaître. Elles ont été de qualité et montrent combien le thème est difficile, délicat et touche à l’âme autant qu’au corps. Y réfléchir, en parler, en discuter ne signifie pas s’y préparer mais c’est l’occasion de penser à la fin. C’est un bon moyen de prendre conscience du moment, de l’instant, de ne pas le gaspiller, le gâcher par des préoccupations, des occupations petites, mesquines, minables. Le suicide est trop souvent une solution de fuite. Je préfère le voir comme le dernier choix après tous ceux qui auront fait de la vie un moment agréable. Pour cela il faut être acteur et non spectateur de sa vie et, quand le rideau tombe, être encore debout et non pas avachi dans le fauteuil, attendant que l’ouvreuse vous pousse vers la sortie.
                            Bien cordialement.

                          • Sandro Ferretti SANDRO 28 mai 2008 18:22

                            Oui, plaisanterie mise à part, c’est une vraie question. C’est peut étre méme la seule.

                            Comme disait Camus (dans la Chute, je crois) :

                            "Je parle de la mort parce qu’il n’y a pas d’autre sujet".

                            Ceci dit, pour avoir pas mal fréquenté les morgues, je ne peux oublier ces visages hallucinés, ces yeux exhorbités, ces mains raides en l’air comme des cierges.

                            Ceux qui n’ont pas choisi. Ceux qui, guignols, ont été pris dans la guignolade sans savoir qu’ils étaient acteurs.

                            Qui ont pris la route un matin sans savoir s’il leur restait seulement de l’essence.

                            C’est cela la question.

                            Quand j’avais 25 ans et qu’on me conseillait (déjà...) d’arréter de fumer, je répondais cranement que je ne faisis pas une course d’endurence. A présent, c’est différent.

                            On donnerait cher pour l’avoir, cette jauge à carburant. Savoir combien il reste d’essence. Adapter le reste de la vie en conséquence. Mais, comme dirait Manset "cela ne se peut point".

                            Bref, comme dit mon ami Bashung (qui lutte cranement contre un cancer du poumon, cf. mon article "Bleu pétrole"), "la vie, c’est un grand terrain de nulle part avec de belles poignées d’argent".

                            Bonne soirée.



                          • Sahtellil Sahtellil 28 mai 2008 10:44

                             

                            Merci à l’auteur pour cet intéressant article qui soulève un douloureux problème sur lequel je me permets d’apporter mon humble contribution.

                            Un désespéré en phase terminale n’a nul besoin de justification morale lors du passage à l’acte. Profonde mal-vie et horizons bouchés, rendus possibles et même très probables par la trépidation malsaine des sociétés contemporaines, l’absolvent de facto de toute culpabilité pour ne pas dire rendent celle-ci nulle et non avenue, du fait que la misère existentielle poussée à son paroxysme acquiert en l’esprit du sujet une vie propre qui se suffit à elle-même et neutralise tout ce qui ne la nourrit pas. Ici se disqualifie également de lui-même le libre-arbitre comme parrain d’un choix raisonné entre la vie et la mort.

                            Par ailleurs, j’ai lu je ne sais plus où que le hurlement poussé par quelqu’un qui se jette du 40è étage par exemple serait dû en fait qu’arrivé au niveau du 35è, le type se rend compte, mais un peu tard du décalage énorme entre le mal dont il souffre et le remède qu’il s’est prescrit… Assertion anecdotique et invérifiable, certes, mais que contredisent les survivants à une tentative ratée, une fois libérés d’une manière ou d’une autre de leurs démons et « réintégrés » dans le grand concert de la vie, dont nombre de personnes sont, ou deviendront par ex. poètes, peintres, compositeurs, cinéastes, philosophes, etc. A mon sens, la population des suicidaires en puissance (hors entre autres exceptions, les malades organiques en phase terminale par ex.) est composée d’individus, peut-être pas insuffisamment armés, différemment je dirais, pour affronter de manière simple et intuitive les innombrables contradictions du monde moderne. La faute en est imputable à leur complexion « différente » nourrie de sensibilité exacerbée qui libère en eux une énergie abondante, chaotique et rebelle. A ce stade, aux yeux du sujet, elle n’est pas encore énergie ; elle n’est qu’absurdité et chaos qui empêche non seulement une perception mesurée et rationnelle du monde extérieur, mais aussi et surtout sa propre perception en tant que puissant fluide ou se rencontrent le bénéfique et le destructeur. Il n’est pas étonnant qu’apparaisse alors, magnifié par les sens corrompus, le suicide comme ultime et unique médecine.

                            Ici la Société, au lieu de chercher à se dédouaner en offrant au candidat au suicide une bénédiction dont il n’a que faire, devrait inventer les moyens d’encadrer toutes ces énergies rétives afin de les domestiquer, les canaliser et en favoriser l’expression, d’une part pour le bien-être des individus et d’autre part car aucun groupement humain n’est assez riche pour jeter aux orties l’apport d’une de ses composantes, aussi marginal peut-il paraître.

                            Pour finir je propose une blague en rapport avec le sujet pour détendre l’atmosphère :

                            C’est un mec au bar du 42ème étage de la tour Petronas, il commande un Gin-supersonic. Alors le type à côté de lui n’en revient pas.

                            - Un gin quoi ? qu’il lui demande . . .

                            - Un Gin-supersonic ! Tu connais pas ?

                            V’la t’y pas qu’il s’enfile le verre cul-sec et saute par la fenêtre coté nord. Après 2 trois tours en l’air, il re-rentre dans la tour par une fenêtre coté sud.

                            Le mec est épaté, il n’en croit pas ses yeux. Du coup, il commande : - "Un GIN supersonic !!"
                            Puis il saute par la fenêtre .... et ... meurt .. . .en bas de la tour . . .

                            Là, le barman dit : ’Putain Superman, qu’est ce que tu peux être con quand t’es bourré !!’

                            Bonne journée


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