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Commentaire de Christophe

sur La fin de la mixité scolaire : le retour (en douce) du religieux


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Christophe Christophe 29 mai 2008 14:33

@Castor,

Argument tout à fait recevable : il est permis de faire moyennant que vous ayez la capacité de le faire.

Pour ma part, il n’y a rien de nouveau dans l’ensemble de la législation française, même européenne. Le droit est souvent acquis dans les sociétés libérales, mais la capcité de faire valoir ce droit n’est pas assurée.

Je comprends donc l’approche que vous avez, même si je ne partage pas cette tendance.

Pour ma part, et je pense que c’est l’interprétation que bien de mes concitoyens ont, est que la notion de laïcité consiste à ne pas se préoccuper des affaires religieuses ; c’est la garantie de la neutralité. En bref, chaque religion se débrouille avec ses moyens.

Il y a une autre approche de la laïcité qui consiste à accepter que l’Etat puisse intervenir à égalité pour toute les religions. Dès lors que l’Etat agit, nous ne sommes plus dans la laïcité radicale française ; la seule qui ait fait ses preuves au cours du temps. Il me semble que votre propos s’inscrit plutôt dans cette catégorie, mais peut être que je me trompe.

Lorsque je parle de continuité dans le glissement de sens du mot laïcité, passant de mon premier paragraphe au second, la démarche actuelle est bien dans la continuité des actions récentes de l’Etat ; par exemple son engagement fort pour la création d’une instance représentative du culte musulman.

En fait, il me semble bien que ce glissement vient principalement de cette religion relativement jeunes dans nos sociétés. La crainte pourrait être de voir des écoles confessionnelles musulmanes se créer en dehors du contrôle de l’Etat ; qui ne seraient pas sous contrat étatique donc !

En approchant ainsi, le but pourrait être de permettre de ramener l’ensemble des écoles privées vers une contractualisation permettant à l’Etat d’avoir un droit de regard sur ce qui s’y passe. La contre-partie serait de permettre aux autres écoles confessionnelles (déjà sous contrat) de rompre avec la mixité obligatoire actuellement. Il ne faut pas se leurrer, la religion musulmane n’est pas la seule à prôner une différentiation majeure sexiste ; toutes les religions monothéïstes le font.

Si nous nous référons à la dernière enquête sur la mixité ; voir mon lien précédent renvoyant sur un article du Sénat ; il ressortait un recul évident des écoles confessionnelles hors contrat. Ce morceau de texte jouera donc un effet compensateur et permettra, à n’en pas douter, un retour vers les valeurs traditionnelles religieuses ; les écoles confessionnelles préféraient avoir des financements étatique en faisant l’effort de mixité, demain, nous leur offriront les financements tout en leur permettant de prôner la non mixité. Il me semble que le curseur se déplace !

Mais la réflexion, à ce niveau est totalement insuffisante au regard des valeurs républicaines. Habituer nos jeunes générations d’être traité en fonction non pas de leur statut unifiant de citoyen, mais en fonction de caractéristiques propres à l’individu (de sexe, de race, de couleur, ... tout cela n’a pas de frontière dès lors que l’on apprend à aborder les hommes selon des caractéristiques spécifiques) vont à contre courant du principe d’égalité : seule la notion de citoyenneté est unifiante sur un pied d’égalité.

Si je devais résumer la tendance, nous glissons de notre République, avec nos valeurs auxquelles nous sommes attachés culturellement, vers une démocratie sans doute de type anglo-saxonne.


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