Je me retrouve bien dans les commentaires sereins de Faxtronic et dans ceux très humains de Zalka.
Aussi, je n’aurai que deux choses à ajouter.
La première, c’est que j’ai appris dans cet article qu’il y avait des femmes "consommatrices" de tourisme sexuel, et ça me choque encore plus que de la part des hommes. Je ne sais pas pourquoi : un vieux reliquat de judéo-christianisme sans doute. Le fait qu’une femme soit aussi mère, avérée ou en puissance, que toutes ses tripes la portent, ou devraient la porter à défendre l’enfant, tous les enfants. Ce n’est pas une légende : ça se vit quand on devient mère, même s’il n’est pas question de culpabiliser celles qui n’ont pas cette chance, celles qui dépriment ou celles qui ont choisi de ne pas avoir d’enfant. C’est très fort et comme Zalka, je crois bien que je pourrais redevenir sauvage et barbare si un salopard touchait à ma fille ou si une salope avait abusé de mes fils. Je crois que j’aurais effectivement été capable de pendre les uns par les c... et de massacrer les autres aux ciseaux à ongles- moi qui milite contre l’excision depuis 30 ans !- Aussi, je remercie la justice de ne pas me le permettre.
La deuxième, c’est que l’article stipule bien que les "consommateurs" ne sont pas forcément des malades incapables de résister à leurs pulsions, mais des braves Bidochons de base qui se tapent un gosse comme ils se payent une corrida en Espagne, une gondole à Venise ou une visite dans la tête de la statue de la liberté à New York. J’ai beaucoup voyagé, j’ai travaillé dans le tourisme : j’en ai vu des comme ça se fendre la gueule au Maroc, en Algérie, en Jamaïque, au Zaïre- à l’époque- en voyant des gosses se battre pour ramasser les poignées de pièces qu’ils jetaient par le hayon du 4X4 climatisé. J’étais guide et censée leur rendre le séjour agréable. Ils ne comprenaient pas que je fasse la gueule. C’était si drôle ! Je ne les incendiais pas : je me serais faite virer et ça n’aurait servi à rien. Je leur demandais juste s’ils trouveraient ça drôle si leurs enfants couraient derrière la mercédes blindée d’un émir pour ramasser quelques dollars et pouvoir bouffer le soir. Trouveraient-ils plaisant que l’émir se marre ? Après ça, il y avait souvent un "blanc", et très rapidement, presque toujours le soir même, de vrais dialogues s’instauraient, de vrais échanges, une bonne, belle et saine curiosité sur les vrais gens, sur le vrai pays, les vraies conditions de vie., la politique. Le touriste Bidochon- sans mépris, aucun. J’aime beaucoup les Bidochons que je trouve très attendrissants- de base est sensible : c’est cette sensibilité et son affect qui le relie au reste de l’humanité. S’identifier au reste de l’humanité le touche - à l’exception des psychopathes et des cyniques, mais ceux là n’ont pas besoin de faire 5000 bornes pour baiser des petites filles, ou vous baiser vous-même, mais d’une autre manière !- .
Le touriste de base n’est pas méchant il est ignorant. Chacun à sa place, dans la mesure de ses moyens, doit instruire avant de punir. Le tourisme sexuel est avant tout du racisme, donc de l’ignorance.
Combattons donc, avant tout, l’ignorance.
Je sais, c’est mal barré. Mais justement : belle raison de vivre, de s’engager et d’espérer !