Les trente-cinq heures : un réexamen des effets sur l.emploi par Christian Gianella, économiste à l’OCDE.
http://alize.finances.gouv.fr/prevision/revue/resumes/ep175176/pdf/rsfa11.p df
Les simulations des effets à long terme aboutissent aux conclusions suivantes :
i) les effets de la baisse des heures travaillées n’est que partiellement compensée par les gains de productivité horaire et par une certaine modération des salaires. Au total, les lois Aubry induisent à long terme une baisse du potentiel d’offre et l’emploi se contracte légèrement ;
ii) la flexibilisation de la durée du travail et les allégements de cotisations sociales ont permis de limiter l’ampleur du choc négatif de productivité ;
ii) au niveau du salaire minimum, les aides publiques auraient permis de contrecarrer initialement les effets défavorables de la réduction du temps de travail : le niveau des emplois reste globalement inchangé si l’on ne prend pas en compte la dynamique postérieure du salaire minimum induite par le système de garanties mensuelles. En revanche, pour les catégories intermédiaires, peu ou moyennement qualifiées et rémunérées au-dessus du salaire minimum, le bilan de la RTT en termes d’emplois est défavorable (environ 100 000 emplois détruits). Notons toutefois que sous des hypothèses maximalistes (gains de productivité horaire de moitié et plus forte modération salariale), les effets de long terme sont proches de la neutralité ;. ce bilan est toutefois dégradé si l’on prend en compte la dynamique du SMIC horaire induite par l’instauration des garanties minimales mensuelles pour chaque cohorte de salariés au moment de la réduction effective du temps de travail (compte tenu par ailleurs de l’indexation du SMIC sur un salaire horaire, à savoir le salaire horaire de base ouvrier) et aussi le coût de financement des aides publiques. Le total de ces aides s’élève en effet à terme à 0,9% du PIB et leur financement a conduit inévitablement à des destructions d’emplois potentiellement importantes.