Cet article n’examine pas la possibilité d’augmenter les cotisations de retraite.
Un commentateur exprime l’opinion suivante : « On n’a donc pas le choix que d’augmenter la durée de cotisation ou baisser les pensions ou augmenter les cotisations. Je pense que vu les salaires actuels il est impossible d’augmenter les cotisations… ».
C’est pourtant tout à fait envisageable d’augmenter les cotisations. Augmenter les prélèvements directement sur la part du salaire brut ne signifie pas que le coût salarial augmenterait pour les entreprises.
Il parait qu’en France il manque 5 milliards d’euros dans les casses de retraite pour couvrir le budget annuel et c’est pour réduire d’autant le montant global des retraits annuelles à verser qu’on veut rallonger la durée des cotisations et/ou augmenter l’age de départ à la retraite.
Si on prend en compte le nombre de cotisants à la retraite, les 5 milliards d’euros pourraient être couverts par une augmentation des cotisations de 20 euros par mois par personne en moyenne. Même si ces chiffres étaient plusieurs fois supérieurs une augmentation des cotisations devrait pouvoir être envisagée pour maintenir le système actuel.
Alors pourquoi on force – de façon anti-démocratique car l’opinion majoritaire des citoyens est ignorée – pourquoi donc on force la solution d’augmentation de la durée des cotisations et/ou de l’age de départ à la retraite ? Pourquoi on n’envisage même pas – tout débat est évacué, et la question n’est pas posée aux citoyens – pourquoi donc on n’envisage même pas une augmentation des cotisations de retraite ?
Les décisions prises depuis des décennies sont conformes avec les orientations mondialistes. Le mondialisme, avec le globalisation des économies, en s’alignant sur les conditions de travail (le droit de travail, la protections sociale) qui règnent dans les pays les plus concurrentiels (Chine, Inde etc.) se traduit obligatoirement pour les Européens par la régression sociale.
La majorité des salariés préféreraient avoir le salaire net réduit de quelques dizaines d’euros en moyenne par mois (plus pour les revenus élevés moins pour le smic) plutôt que de subir le système que l’on va nous imposer contre la volonté démocratique de la majorité des citoyens.
Je répète que tout ce que nous voyons là est la conséquence des orientations pro-mondialistes qui ont été prises depuis des décennies.
En vérité, puisque la productivité augmente grâce à l’amélioration permanente des procédés industriels ou des services, les citoyens pourraient travailler moins d’heures en produisant les mêmes quantités de marchandises ou de services. L’augmentation de la productivité est plus rapide que l’augmentation de la part des citoyens âgés dans la population. Cela signifie que grâce à la productivité toujours plus élevée, il ne devrait pas être nécessaire de reculer l’âge de la retraite, donc de travailler plus vieux, afin de soutenir la population à la retraite. Grâce à l’augmentation de la productivité on pourrait même progressivement réduire la durée globale de travail. Car c’est cela la recherche du progrès : le niveau de vie, ce ne sont pas seulement les biens matériels, c’est aussi la quantité de temps disponible pour la vie privée.
Le mondialisme n’agit pas dans l’intérêt des citoyens européens. Pourquoi pousse-t-on les Européens à travailler de plus en plus ? Au profit de qui est confisqué le progrès ? C’est ce qu’expose l’article « Mondialisme, meilleure productivité, durée de travail accrue : à qui cela profite ? ».
Cette question des retraites se situe dans le cadre global de la problématique du mondialisme. Les politiques européens, de gauche et de droite, qui alternent au pouvoir depuis des décennies, poussent vers la globalisation planétaire des économies, et ont ainsi créé une situation où les conditions de vie des Européens doivent régresser face à la concurrence déloyale de certains pays qui pratiquent une économie sans préoccupations sociales et environnementales.
Les citoyens européens veulent que l’Union européenne instaure des mécanismes pour protéger les Européens et leurs acquis. Mais les politiques de gauche et de droite, qui sont au pouvoir, ou qui y alternent depuis des décennies, veulent imposer la globalisation.
Contrairement aux vœux des citoyens européens l’Union européenne ouvre les barrières et déclare que la compétition mondialiste se joue selon les règles imposées par les concurrents mondiaux où les salaires sont les moins élevés. Alors dans le monde globalisé et ouvert, où les pays sont des vases communicants, cela signifie une égalisation des revenus européens vers le bas en s’approchant des niveaux observés chez les concurrents tels que la Chine, l’Inde le Brésil etc. Égalisation des revenus signifie y compris la part des revenus qui est différée sous la forme de retraites.
Progressivement, si cela continue, cela signifierait que les Européens devraient accepter ce que les Brésiliens, les Africains ou les Asiatiques en Chine ou en Inde ou ailleurs vivent aujourd’hui : salaires bas sans le minimum garanti, pas de sécurité sociale, pas de code de travail, pas de limitation des heures travaillées qu’un employeur peut exiger des salariés, pas de syndicats. À partir des conditions sociales normales en Europe à la fin du XIXème siècle, cela signifierait reculer aux conditions sociales qui étaient normales en Europe au début du 19ème siècle. Concernant le progrès social de la France et en général de notre communauté européenne, cela signifierait faire un grand pas en arrière de deux siècles.