le problème à mon sens est moins l’annulation du mariage que la définition de la "qualité essentielle" par l’Etat.
Vous n’avez pas compris grand-chose à cette affaire.
Prenons un autre type de raisonnement : une femme épouse un homme qu’elle croit tout à fait sincère. Elle apprend quelque temps plus tard que son mari est un repris de justice. Deux hypothèses :
- - la femme estime que, si elle l’avait su, elle ne se serait pas mariée, et elle demande la nullité du mariage, qui est acceptée.
- - la femme estime que son mari a payé sa dette à la société et elle ne tient pas compte de ce passé révélé tardivement.
Où voyez-vous que l’Etat a attribué une "qualité essentielle" au mari puisque seule la femme a, dans un cas comme dans l’autre, défini elle-même ce qu’elle considérait comme une "qualité essentielle" ?
La justice est indépendante de l’exécutif et du législatif, et heureusement. L’Etat n’a donc pas à établir une "liste" des qualités qui devraient être essentielles à la conclusion d’un mariage, sauf à s’immiscer dans la vie privée des individus, voire à faire un délit de certaines opinions. Seule le juge peut se prononcer, au cas par cas, sur telle ou telle situation et examiner la portée que les parties ont voulu donner à ce caractère d’ "essentialité".
La tournure que prend cette affaire est des plus inquiétantes : l’Etat doit-il se substituer à l’individu dans sa prise de décisions ne concernant que sa sphère privée ? Je vous laisse réfléchir aux dérives que pourrait créer une telle atteinte aux droits les plus intimes de l’individu. Ca me fait froid dans le dos.