- Que serait-il passé si le tribunal avait rejeté la demande d’annulation de mariage ?
- Les époux auraient divorcé par consentement mutuel, c’est très fréquent et banal.
- Ne serait-il pas choquant de créer un re-mariage forcé contre la volonté des deux époux ?
- Pas du tout il y a plein de jeunes mariés qui peu après leur mariage ne veulent plus vivre ensemble. Ils ne cherchent pas alors à l’annuler pour un mensonge subjectivement considéré par eux comme essentiel. La virginité, notamment, n’a rien d’essentiel dans un mariage, dans la France d’aujourd’hui, sauf pour quelques époux aux idées moyen-âgeuses.
- Dans une telle perspective, un divorce serait inéluctable.
- Sûrement.
- Certaines voix se sont élevées, notamment le conseiller politique de Nicolas Sarkozy, pour supprimer carrément le droit d’annulation de mariage et laisser le divorce comme seul « bon de sortie ».
- Effectivement, tout du moins s’il y a consentement mutuel.
- Mais quelle différence y a-t-il entre une annulation de mariage pour non virginité et un divorce pour la même raison.
- Il y a une différence essentielle. Le divorce ne se fait pas sur le mensonge ou la non virginité mais sur le consentement mutuel à vouloir se séparer. Peu importent les raisons, il suffit de vouloir se séparer. Ce n’est pas le cas pour une annulation, où la subjectivité d’une raison « essentielle » est à prendre en compte. Puisque le divorce est maintenant facile quand il y a consentement, les cas d’annulation devraient logiquement n’exister que s’il n’y a pas consentement mutuel.