@Castor
"Il ne s’agit pas de dire que la qualité essentielle de toutes les femmes est d’être vierge, ça n’a pas de sens !"
Ce serait une interprétation possible - la loi indique "qualité essentielle" et non "qualité essentielle pour les époux". Ce n’est pas votre interprétation - dont acte.
"il s’agit de reconnaître qu’en raison de sa culture ou de ses croyances, pour cet homme, la virginité de SA femme était esentielle et qu’à défaut il n’aurait pas consenti à se marier !!!"
Votre interprétation est donc que la "qualité essentielle" ne repose que sur la croyance des intéressés. C’est l’interprétation possible n° 2 que j’indiquais. Vous la faites vôtre - c’est votre droit. Dont acte.
"Pouvez-vous concevoir la différence et constater dès lors que tout ce débat est stérile ?"
En retenant cette interprétation n°2, il n’y a en effet pas débat sur la virginité (comme je l’indiquais dans l’article). Il y a en revanche un autre débat : celui du bien-fondé d’accepter toute qualité comme essentielle en droit.
En effet, la loi ne relativise pas la qualité essentielle : elle ne précise pas "qualité essentielle pour les époux" mais juste "qualité essentielle" tout court. De ce fait, cela laisserait entendre que ce qui serait reconnu en justice comme "qualité essentielle" le serait intrinsèquement en droit.
De plus, cela poserait problème en cas de de conviction très discutable voire illégale. Si seule compte la croyance des époux, la Justice française devrait-elle l’accepter même si cette croyance est illégale ?
Pourriez-vous répondre à la question que je vous posais : "un mari raciste à qui son épouse aurait promis qu’elle n’avait pas d’ancêtres noirs devrait obtenir l’annulation du mariage s’il découvre que sa femme a un trisaïeul noir qu’elle lui avait [volontairement] caché" ? Considérez-vous que la justice française devrait dans ce cas avaliser que le fait de n’avoir pas d’ancêtre noir soit une "qualité essentielle" ? En allant encore plus loin, que faire si un mari considère comme "qualité essentielle" que sa femme soit excisée et que cette dernière lui ait menti sur ce point ?
Ce débat là - certes différent du débat limité à la virginité - ne me semble pas stérile.
"La seule question intéressante est : quelle place donner à ces croyances dans notre société. Et cette question, il est inimaginable qu’un juge puisse la résoudre. Je persiste donc à dire que le seul mérite de cette décision est d’avoir porté cette question cruciale devant nos politiques."
Nous sommes bien d’accord bien d’accord sur ce point.