• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de bertrand

sur La vraie puissance des énergies renouvelables


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

bertrand 5 juin 2008 22:03

Je suppose qu’à l’origine de cette article il y a vaguement l’idée de facteur de charge ou de nombre d’heures équivalent à pleine puissance, mais manifestement les neurones ont bloqués sur le concept et se sont raccrochés aux branches les plus basses : la HIFI et l’histoire des watts musicaux ou crêtes. On sent tout de suite la puissance cérébrale derrière tout ça…

Je cite :
"Malheureusement, le pourcentage de temps pendant lequel une éolienne est utilisable dans l’année ne dépasse pas 25 % !"
La on a une grosse confusion, rappelons les notions de base :
Le facteur de charge, qui est effectivement de 25 % en moyenne pour l’éolien en France actuellement, est simplement le rapport entre l’énergie produite annuellement par une éolienne et l’énergie qu’elle produirait à pleine puissance sur la même période, car évidemment une éolienne ne produit pas en permanence à pleine puissance.
Maintenant assimiler cette notion à la durée "utilisable" d’une éolienne il y a une sacrée marge. En fait le taux de disponibilité d’une éolienne moderne est de l’ordre de 98 %. Les 2 % qui restent sont réservés à la maintenance et les exploitants s’arrangent généralement pour faire cette maintenance pendant les périodes non ventées. Ce taux de disponibilité est garanti par contrat par le constructeur de l’éolienne.
Donc l’éolienne est "utilisable" pendant 98% mais elle ne produit pas pendant toute cette période elle produit en fait pendant environ 80 % du temps.
Pour un site moyen à 7 m/s (25 km/h) la production d’énergie peut être décomposée en 2 parties : une partie produite par les vents moyens et une seconde par les vents forts. Pour un ratio avec 50% d’un coté et 50 % de l’autre, on aura la répartition suivante :
Pendant 18 % du temps l’éolienne ne produit rien
  65 % produit 50 % de l’énergie annuelle
 17% produit les 50 % d’énergie restante
A cela il faut ajouter que d’une manière tendancielle l’éolien produit plus le jour que la nuit et plus l’hiver que l’été. OK ça tombe très mal pour prendre la relève du nucléaire et alimenter les climatisations l’été mais c’est un autre débat.
Sur des sites bien ventés dans le sud de la France moins soumis aux aléas anticycloniques hivernaux on atteint des facteurs de charge dépassant les 50 % l’hiver justement lorsque les besoins sont importants. Certes ce ne sont pas les mirifiques 80 % du nucléaire mais ce taux de charge n’est possible qu’à condition d’exporter en masse l’électricité vers nos voisins pendant la nuit, sans cette possibilité le taux de charge du nucléaire pourrait difficilement dépasser les 60 %.
L’intermittence est bien effectivement un problème pour une certaine catégorie d’énergie renouvelable, mais l’auteur oublie, par ignorance ou par dessein, de parler de l’énergie hydraulique qui est bel et bien une énergie renouvelable et qui entre autre permet le fonctionnement de notre réseau électrique de manière satisfaisante en limitant les apports des centrales thermiques à flammes. Il se trouve justement que ces réservoirs hydrauliques, que n’ont pas tous nos voisins européens, présentent une complémentarité intéressante avec l’éolien. Au passage rappelons tout de même que hydraulique produit à peu près autant d’énergie électrique sur cette planète que le nucléaire. Il existe des avantages et des inconvénients des 2 cotés, mais ne divergeons pas…
Sans aller plus loin dans le détail, on voit bien que se limiter a de simple analogie (en l’occurrence grotesque) ne fait pas avancer le débat, juste le parasiter.
 

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès