Il faut savoir une chose : les syndicats n’ont pas besoin des adhérents. Ça peut paraître surprenant. Ils ont bien plus besoin de l’opinion.
La part des cotisations étant réduite à la portion congrue par la faiblissime faiblesse numérique des "syndicalistes de base", c’est la participation a des organismes (sécu, assedic, médecine du travail, etc..) par fait du prince qui les finance, pour la face officielle (il paraîtrait que ce ne serait pas toujours suffisant).
Pour un syndicat, le père, et la mère, c’est l’Etat. (et aussi les tontons et tatas des grandes entreprises nationales)
Ue syndicaliste de base pourra, s’il manifeste des dispositions favorables, se voir, peut-être, un jour proposer de s’élever dans la hiérarchie. Peu à peu, ayant tant de réunions auxquelles il faut assister, de la gestion d’organismes paraétatiques, qu’il perdra le contact avec le travail, avec les collègues. Il appartient désormais à ce qu’il faut bien appeler une "nomaklentura".
Mais, quand même, parce qu’une telle usurpation est trop énorme, et qu’ils ont, de part l’État, la responsabilité de conclure des accords, et ce, même pour ceux qui ne sont pas syndiqués, au nom de l’intérêt général décidé entre compères, ils ont besoin de l’opinion.
Alors, c’est sûr, ça la fout mal d’être chahuté par la base ! La base a qui on tient des discours plus ou moins démagogiques, pendant que de l’autre côté, papa État dicte sa loi. Sinon, Maman Etat ne donnera pas les postes, les organismes à gérer....
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A quoi sert de se syndiquer quand c’est Etat et syndicats (j’y inclus bien évidemment les syndicats patronaux) qui règlent le jeu ? S’il y a un progrès, c’est tout cuit , sans rien faire !
Mais pour que le syndicat existe dans l’opinion, il lui faut des grèves. Sauf qu’il n’y a pas d’adhérents, à part quelques bastions regroupés dans l’ex et actuelle fonction publique. Difficile encore une fois de faire plus proche des gouvernements, de l’Etat. Ce sont ces bataillons qui doivent donner le là. Des bons petits soldats.
Syndicalisme pour la télé, syndicalisme nomaklentura. Deux visages.
Je ne peux pas terminer sans dire que le syndicalisme et la libre association mérite mieux que ça. C’est d’abord de liberté que le syndicalisme a besoin, et de lois qui reconnaissent à l’associatif le droit à innover, à expérimenter.