Votre article manque de clarté concernant l’idée que vous défendez exactement. Il y a pourtant des points précis qu’on ne peuit que désapprouver. Par exemple quand vous dites que la régression sociale est une fatalité, parce que les gens ne voient plus l’intérêt de la solidarité. Difficile de partager votre point de vue, qui n’est qu’un appel à la résignation qui avance masqué, avec des distingos qui se veulent subtils entre résistance et résilience. L’absence de solidarité ne tombe pas du ciel, elle a été soigneusement fabriquée et cultivée par la propagande friedmanienne qu’on trouve à peu près partout, de nos jours. Comme le rappelle très bien Naomi Klein dans "La stratégie du choc", les choses allaient plutôt bien avant que les néoconservateurs n’aient l’opportunité de mettre leurs idées en pratique, soutenus par les plus grosses fortunes mondiales et la CIA. Si on ne combat pas ces idées, les choses ne feront que s’aggraver. Votre discours sur la résignation essaye de faire croire que, bon an, mal an, les choses n’iront pas si mal, parce que nous sommes en France, un pays développé et pata couffin. Mais c’est faux. Croire que les choses continueront à aller (àpeu près) bien parce qu’elles allaient bien jusqu’ici est une dangereuse illusion due à l’inconséquence et à une durée de vie humaine trop courte pour se souvenir d’une autre époque, et j’affirme que la France, si on suit la pente actuelle, peut parfaitement se retrouver avec des petits enfants avec de gros ventres et des côtes saillantes, qu’on verra sur les écrans de télévision de Chine ou d’ailleurs, et ce d’ici 20 ans ! Et non, il n’y a absolument rien d’inéluctable là-dedans. En tout cas, si nous ne sommes pas d’accord sur un objectif politique qui est *d’éviter ça*, je ne vois pas de quoi on pourrait discuter.