Comme les Irlandais, nous sommes tous des Européens convaincus. Nous savons jusque dans notre propre histoire ce qu’il en a coûté à l’Europe d’être divisée.
Mais nous n’avons pas dit je “oui” à la construction européenne tout au long de ces années pour avoir l’Europe que nous avons aujourd’hui.
L’Europe ne doit pas être le cheval de Troie d’une mondialisation réduite à la circulation des capitaux et des marchandises, mais doit au contraire protéger ses peuples dans la mondialisation.
L’Europe est d’abord une grande culture. Elle doit agir dans le monde pour que les valeurs de la civilisation ne cèdent pas sous la pression des seuls intérêts commerciaux et financiers. Elle doit défendre les droits de l’homme, la démocratie, la protection des plus faibles, la solidarité, la protection de la nature.
L’Europe doit ensuite préserver les intérêts de ses peuples. Nous devons réhabiliter la préférence communautaire, c’est-à-dire le droit pour l’Europe, lorsque c’est son intérêt,notamment à l’OMC,de préférer et donc de protéger ses produits, ses entreprises, ses marchés.
L’Europe ne doit pas se résigner aux délocalisations, mais au contraire tout faire pour que l’activité se localise en Europe.
C’est ce que nous ont dit les Irlandais et ceux qui ont voté non au référendum sur le projet de Constitution.C’est un fait politique.
Nous devons les entendre, l’Europe doit nous permettre de faire à plusieurs ce que seuls nous faisons moins bien : notamment la politique migratoire et le développement, la politique industrielle et la recherche, le développement durable.
Nous devons notamment défendre la PAC car elle est la condition de l’indépendance alimentaire de toute l’Europe.
Nous avons fait l’Europe pour agir, pas pour subir. Nous avons fait l’Europe pour exprimer une volonté commune, pas pour organiser notre renoncement collectif.
Pour toutes ces raisons,nous voulons que l’Europe ait des frontières et nous devons nous opposer à l’entrée de la Turquie.
Nous devons trouver un moyen efficace et non contesté pour que l’Europe se dote rapidement des moyens de fonctionner efficacement à 27 États membres.
La question de la réécriture d’un texte plus global, scellant la dimension fondamentalement politique de l’Europe, est donc posée maintenant.