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Commentaire de xa

sur Dix questions à dix responsables socialistes


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xa 16 juin 2008 16:10

"

De plus, les etablissements financiers ont de plus en plus un devoir de conseil vis à vis des clients et si un meilleur placement n’est pas le livret A, elle a une obligation de conseiller autre chose."

Le devoir de conseil d’un banquier n’est pas celui d’un notaire ou d’un avocat. Il est tenu de bien expliquer le fonctionnement des produits, de proposer des solutions, pas de proposer le meilleur choix pour son client. Il peut être condamné pour non respect de son obligation de conseil s’il pousse son client à investir la totalité de ses économies en bourse, mais on ne peut pas lui reprocher d’avoir proposer 50% en actions/obligations/fonds,et 50% sur le livret maison.

 

Sur le risque.

Le risque n’est pas de drainer les fonds du livret A vers l’AV, les FCP, les Sicav, etc... Cette situation existait déjà. Le risque, c’est que les livrets bancaires entre en concurrence frontale avec le livret A au sein du même établissement (notre livret truc est mieux que le LA mais je peux vous proposer les deux). Or les sommes collectées sur les livrets bancaires ne sont pas reversées à la CDC, donc ne financent pas le logement social. Les banques conservent ces sommes et en font ce qu’elles veulent (enfin en respectant les règles de liquidités).

Du point de vue de la Banque, le livret interne est a priori préférable (il augmente les fonds dont elle dispose pour ses opérations). Du point de vue du client, je dirais que ca dépend du rendement. Après tout, le client, la seule chose qu’il veut, c’est du 3,4,5, 6% après impots, le logement social n’est pas son problème (sauf lorsqu’il en cherche un). Du point de vue du logement social ..... si les livrets bancaires se développent au détriment du LA, alors c’est embêtant.

Jusqu’à présent, les personnes qui voulaient un LA devaient l’ouvrir soit à la CE soit à la BP (la CNE/La Poste auparavant), qui à avoir 2 banques du coup. Le banquier classique ne pouvait donc favoriser son livret interne au détriment du LA en vendant les deux mais en "favorisant" l’un. Il pouvait tout au plus "pousser" son client à fermer son compte dans la banque concurrente. Cela devient possible puisque le banquier pourra proposer les deux, et faire son laius sur l’intérêt de l’un par rapport à l’autre. Avec en filigrane que le Livret interne est préférable pour la banque.

Vous me direz, mais la BP peut faire pareil. Et bien non, puisque la BP n’a pas tous les attributs d’une banque classique. Elle ne peut pas placer les fonds comme elle l’entend.

Est-ce grave ? Pas vraiment, mais il est possible qu’on voit, effectivement, les montants cumulés des livrets "sociaux" diminuer, ce qui serait génant pour le logement social et le contribuable (puisqu’il devra compléter les manques de financement). Mais là ... on verra bien.


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