D’accord avec Dragoncat.
L’info-spectacle, désormais, passe, comme pour les magazines féminins, par la nécessaire présence de pseudo-experts de toutes sortes ( sexologues, psys à la petite semaine), chargés de conférer une onction "scientifique" à l’étalage débridé des petites misères et des grands drames de tout-un-chacun : people, comme anonymes.
Certaines en font même leur fond de commerce ; vous avez cité Mireille Dumas, j’y ajouterai, en bien pire, les émissions de Delarue, et leur ton soi-disant compassionnel qui cache (mal) l’espèce de jouissance perverse à étaler les malheurs de témoins qui y trouvent là, leur heure de gloire (à quelque chose malheur est bon)...
Cette orientation date déjà de plusieurs années, et s’inscrit tout à fait logiquement dans la politique globale d’INDIVIDUALISATION des individus, et de l’inscription des faits divers en faits de société. Politique qui a un double but : isoler les individus dans leur problématique individuelle, pour les empêcher de se regrouper, de recréer du lien collectif, d’une part, et, d’autre part, prendre prétexte de la mise en valeur de chaque fait divers pour justifier, sous couvert d’un focus compassionnel, la promulgation de lois de plus en plus nombreuses, de plus en plus répressives et coercitives.
L’individu, ainsi isolé, rendu à son destin solitaire, est coupé de la collectivité (grâce, évidemment, à cet outil essentiel à cet égard qu’est la télévision), et donc beaucoup plus facile à surveiller, à contrôler, à maîtriser.
C’est, selon moi, dans cette politique globale que s’inscrit le fleurissement de tous ces psys d’opérette (qui remplacent les voyanteset diseuses de bonne aventure), ces experts et "coachs" de tout et de n’importe quoi : travaillez, nous nous occupons du reste.
Pour Sarko plus précisément, normal qu’il soit ainsi sous les feux de la rampe, l’ayant lui-même largement provoqué, avec la complicité de tous les médias ; nous sommes entrés dans l’ère du peopolitique ; on va en avaler jusqu’à plus soif.
Sinon, effectivement, des choses pas fausses sont dites (notamment l’analyse de Gérard Miller, très interessante et pertinente, parce que se basant sur le DISCOURS sarkozyen) ; à en prendre et surtout à en laisser : la meilleure analyse d’un personnage disposant de ces pouvoirs étant encore le jugement que chacun (pas besoin d’un psy) peut porter SUR LES FAITS, LES ACTES, LES DECISIONS prises, et leurs conséquences sur la vie de chacun.
Ouvrez les yeux, fermez la télé.