Et bien moi, qui ait voté non en 2005, je suis d’accord avec cet article. Non pas que je regrette mon vote, au contraire.
Mais franchement, je me sens trahis par ceux qui m’ont "représenté" dans les médias à cette époque. A quoi tout cela a-t-il servi ? Cela avait pourtant été une période faste pour le débat d’idées, on avait vraiment parlé du fond, on avait l’impression qu’on pouvait faire quelque chose, qu’un espace politique alternatif allait pouvoir se constituer à la marge des cercles bruxellois . Mais aucune stratégie n’a été élaborée, aucune initiative politique n’a été prise, aucun contact établi avec d’autres partis européens : le néant total. Le nonisme de gauche va encore partir en ordre dispersé aux éléctions européennes l’année prochaine, et ensuite se plaindre d’être mal représenté et dénoncé le système pour justifier son échec électoral. Logan a raison de réclamer un processus constituant basé sur le suffrage universel, mais quel politicien professionnel est vraiment allé au charbon pour défendre cette idée ? En ce qui concerne les socialistes -Mélenchon, Fabius et cie, ils n’ont même pas eu le courage de quitter leur parti, avec lequel ils sont fondamentalement en désaccord.
Le nonisme "constructif", qui se se voulait un peu ambitieux pour l’Europe, n’aura pas duré au delà du 29 mai 2005. Le nonistes sont en train de se réfugier en masse dans une posture eurosceptique, voire carrément anti-européenne, comme le montrent pas mal de commentaires sur ce site. Alors je comprends l’amertume de pas mal de pro-Oui devant cette attitude démissionnaire, c’est assez logique qu’ils cherchent à nous dire "vous voulez rien faire, c’est votre droit, mais alors laissez-nous bosser".