@ Armelle
Mon enfance taraudée par la noirceur de l’après guerre, que les artistes savent naturellement exprimer.
Clouzot, Jouvet, Montand, à l’époque, à des niveaux divers de la conscience, des pourvoyeurs d’ombre...qui nous invitent à chercher la lumière, c’est une question de vie ou de mort.
Les premiers supporters de ma vie, à l’image de Louis Jouvet à la voix monocorde et théâtrale, à l’humour qui décape ou qui tue, à moins de pratiquer les arts martiaux du coeur et de l’esprit et de savoir reconnaître le maître au regard d’aigle, à l’exigence professionnelle, à l’intelligence subtile, et à l’infinie passion pour le théâtre, le centre de sa vie.
Un tueur absolu de médiocrité, le prédateur des cimes qui plane au-dessus des sommets et jette sur le monde un oeil aussi perçant que critique, une belle intelligence artistique, un esthète passionné...grandiose dans l’amitié, terrible dans l’adversité et l’antipathie...Michel Simon en a beaucoup souffert.
Bizarre...vous avez dit bizarre...comme c’est bizarre. En réalité il massacrait Simon du regard...une forme de sadisme.
Il faisait du cinéma avec Clouzot et avec d’autres dans l’unique but de faire vivre son théâtre qui matériellement le ruinait.
Quand à Clouzot, le goût du drame, volcanique et ardent, il tire son élan vital de la souffrance, et passe par le pire pour atteindre le meilleur.
Le diable au corps, l’univers diabolique
« Oui, j’aime jouer à cache-cache avec les mots, les idées et les gens »
Beaucoup de points communs avec Jouvet, deux maîtres de l’expression cinématographique et théâtrale.
Merci Armelle pour ce retour au source