@ Lamorille
Merci d’ouvrir le débat et de rappeler la polémique (passionnante) que déclencha "Le Corbeau".
Vous avez raison de rappeler ici le rôle de la UFA, structure de production cinématographique du régime nazi, qui instrumentalisa le cinéma français de cette époque. Il était extrèmement présomptueux (et Clouzot l’était peut-être) de penser qu’un créateur acceptant d’entrer dans ce cadre puisse conserver neutralité et indépendance et ne pas se retrouver, "allié objectif" au service de l’idéologie de son financeur.
Il y eut quelques ratés, il est vrai.. Ainsi "Pontcarral, Maréchal d’Empire" fut interprété par le public comme un appel à l’esprit de résistance.. ce qui n’avait pas été prévu par le réalisateur Jean Delannoy qui, par ailleurs, dirigea "l’Eternel Retour" (écrit par Cocteau) sur le mythe wagnérien de Tristan et Ysolde, et qui offre en outre la particularité d’être peut-être le film le plus conforme à la mystique nationale socialiste jamais réalisé (Jean Marais y est même rendu conforme aux canons aryens à grand renfort d’eau oxygénée).
Un article intéressant : - http://www2.bifi.fr/cineregards/article.asp@sp_ref=35&ref_sp_type=1&revue_ref=3
rapproche ces deux films : "L’Eternel Retour" et "Le Corbeau".
Il est intéressant de voir dans ces deux films l’ombre de Cocteau, personnage atypique, qui connut le sort d’être voué au Pilori par la presse ultra-collaborationniste et de bénéficier de la protection sans faille des autorités occupantes...
...mais cette époque n’était pas sans paradoxes..
gAZi bORAt