@ Aurélien
Un des arguments que vous formulez pour le droit de vote des étrangers ne tient absolument pas debout :
Vous dites en substance que , puisque les étrangers en provenance de l’UE ont le droit de vote ici très rapidement après leur installation en France , pourquoi pas les étrangers hors UE n’auraient pas ce même droit ?
Deux arguments s’opposent à votre raisonnement :
1°) Rien n’indique que le droit de vote des étrangers en provenance de l’UE soit tellement accepté que ça : ne serait-ce pas une des raisons cachées du non français , hollandais et irlandais au TCE / traité de Lisbonne ?
2°) Le droit de vote des étrangers en provenance de l’UE est assorti d’une réciprocité : si un anglais résident à Paris peut voter pour le maire de Paris , un français résident à Londres peut avoir blackboulé le très anti-laïque ancien maire de Londres Ken Livingstone . Par contre , on imagine mal que , si des chinois , algériens ou turcs installés depuis 5 ans en France obtenaient le droit de vote , Hu Jin Tao , Bouteflika ou Erdogan accorderaient le même droit aux français résident dans leur pays respectifs .
En fait , cette question du droit de vote des étrangers est du à l’arbitraire total des conditions d’attribution de la nationalité française . Prenons l’exemple réel de 2 couples . L’un , couple de réfugiés , en France depuis quinze ans . Ni le mari ni la femme n’ont fait le moindre progrès en français , dont ils ne parlent mal que trois ou quatre cent mots . Ils sont en permanence branchés sur la télé satellitaire de leur pays d’origine . Leur enfant , trois ans , ne parle que leur langue d’origine . Le mari travaille épisodiquement , la femme vis d’allocations . Ce couple a obtenu la nationalité française sans problème .
Deuxième couple : l’un est prof de physique , l’autre prof de maths . Ils s’expriment tous deux dans un français impeccable , quasiment sans accent . Ils gagnent tous les deux leur vie , souhaitent rester en France . Ils ont failli être expulsés à plusieurs reprises l’an dernier avant de voir renouvelée leur carte de séjour . Rien n’indique qu’ils obtiendront leur nationalité française dans un avenir prévisible , alors qu’ils la mériteraient .
Les conditions d’attribution de la nationalité actuellement sont le droit du sol , la nationalité par mariage , et le séjour pendant un temps très prolongé en France ( une sorte de nationalité par ancienneté , en somme ).
Il conviendrait de réserver le droit du sol aux enfants nés en France de parents légalement présents sur le territoire , et ce depuis plus d’un an ( ce qui éviterait bien des abus ) . L’obtention de la nationalité par le simple fait du mariage ou de l’ancienneté sur le territoire devrait être supprimée . La nationalité devrait être accordée bien plus rapidement qu’actuellement à tous ceux qui , par leur travail , leur bonne connaissance du français , leur compréhension et leur acceptation des valeurs de la République , ont montré leur capacité à être de bons citoyens , de même à ceux qui ont rendu un service significatif à la République ( ce qui permettrait de donner plus facilement la nationalité à des gens qui , par leur courage , ont sauvé la vie de personnes , comme dans certaines affaires récentes ) .
Si les étrangers qui méritent d’être français le devenaient beaucoup plus rapidement , si la nationalité était accordée sur des critères pertinents , le problème du droit de vote des étrangers ne se poserait pas . Mais pour voter , encore faut-il comprendre le français suffisamment pour pouvoir lire un tract électoral , et admettre les valeurs de la République pour les candidats de laquelle on vote ...