@ l’auteur
Puisque nous sommes ici sur un forum de débats, je me permettrai de continuer d’alimenter celui ouvert sur « Le Corbeau » de Clouzot et d’apporter quelques compléments à mon post précédent.
Il n’a tout d’abord, nulle part été question d’opinions politiques réelles ou supposées du réalisateur. Je pense pour ma part qu’il se voulait neutre et que "créer malgré tout" devait être le moteur de son existence.
Il eut le tort de le faire dans une année (1943) qui fut la plus terrible de cette époque dite « de l’Occupation » ou « de l’Etat Français » (selon les sensibilités. Il eut le tort aussi, de travailler pour la structure de production cinématographique que l’on sait sur un sujet (les lettres anonymes) en phase avec ce qui se pratiquait alors.
A propos de Jean Delannoy, qui a décédé avant hier, je me suis efforcé à un certain équilibre en évoquant deux de ces films – l’un perçu comme un film au message subliminal d’exaltation de la Résistance (Pontcarral), l’autre comme un film carrément nazi (L’Eternel Retour).
Je n’ai ainsi, à aucun moment, ni exercé une quelconque « police de la pensée » ni n’ai poursuivi le travail des épurateurs. A propos de ceux-ci que vous qualifiez de responsables de « navrants » épisodes, je vous rappellerai que l’épuration cinématographique précédente avait atteint des sommets lorsque furent effacé sur les génériques les noms des acteurs et techniciens à consonance juive. Celle de 1944, à cette échelle, resta bénigne et même des réalisateurs nettement engagés dans le camp devenu maudit comme Mr Decoin, purent tourner de nouveau après moins de cinq années d’interruption.
D’autre part, je suis navré si je vous ai choqué en colportant ce que je soupçonne d’être un ragot concernant Ginette Leclerc. Celle-ci étant une actrice qui se spécialisa dans des rôles de « garce- modèle », j’ai trouvé qu’ici, la réalité pouvait dépasser la fiction et la femme de chair rattraper la création de celluloïd.
gAZi bORAt