Plusieurs articles récemment publiés sur AgoraVox vont dans ce sens : le NON des Irlandais n’est pas un NON à une Europe unie, c’est un NON à une Union européenne qui n’est pas démocratique.
Je dirai : vive l’Union européenne mais son objectif doit être de réunir les Européens pour qu’ainsi unis les Européens deviennent plus forts afin de pouvoir résister face aux pressions mondiales, afin qu’ils puissent sauvegarder leurs spécificités. L’Union européenne doit donc répondre aux souhaits des peuples qui la constituent. L’Union européenne doit agir dans l’intérêt des peuples qui la constituent. L’Union européenne doit donc respecter les règles de la démocratie véritable.
Il faut donc que l’Union européenne change. Car actuellement l’Union européenne suit des objectifs contraires, mondialistes, qui visent à faires disparaitre les Européens dans les processus de globalisations mélangeant les peuples, les cultures, etc. Donc actuellement l’Union européenne n’agit pas dans l’intérêt des peuples qui la constituent. Actuellement l’Union européenne n’est pas démocratique. Actuellement l’Union européenne ignore la volonté des peuples.
Les États membres de l’Union européenne ne respectent pas non plus la démocratie.
Je veux profiter de cette tribune qui permet aux citoyens de s’exprimer, pour rappeler ce qu’est la démocratie, car le sens de ce mot a été perdu semble-t-il par les politiques qui se succèdent au pouvoir, en France et dans les autres pays de l’Union européenne.
- QU’EST-CE QUE LA DEMOCRATIE ?
La démocratie est dans le contrôle du pouvoir par les citoyens, puisqu’en démocratie le pouvoir doit en permanence, dans ses actions, refléter la volonté de la majorité des citoyens.
Il ne faut pas, comme c’est très souvent le cas, confondre la démocratie avec le fait de pouvoir élire les représentants. Être représentés par des députés, élus selon la règle de la majorité des citoyens s’exprimant dans le secret, ne signifie pas qu’on est en démocratie.
Examinons cette question centrale du pouvoir politique d’un coté et de la volonté de la majorité des citoyens de l’autre coté.
Tout d’abord revenons aux fondations de la démocratie.
Rappelons la définition de la démocratie, définition qui est sans doute connue de presque tous les participants à AgoraVox. Cette définition fait partie de l’héritage culturel des Européens.
La première mention écrite connue, une définition courte de ce qu’est la démocratie, a été donnée par l’historien Thucydide (470 à 395 avant JC), même si d’autres mentions de la démocratie existent antérieures à Thucydide (notamment Hérodote).
La définition qui répond exactement et entièrement à la question « qu’est-ce que la démocratie ? » a été donnée par Aristote (384 à 322 avant JC).
Définition de la démocratie par Aristote (dans La Politique) :
« Le principe de base de la constitution démocratique c’est la liberté (c’est, en effet, ce qu’on a coutume de dire parce que c’est seulement dans une telle constitution que les citoyens ont la liberté en partage ; c’est à cela, en effet, que tend, dit-on, toute démocratie). Et l’une des formes de la liberté, c’est d’être tour à tour gouverné et gouvernant. En effet, le juste selon la conception démocratique, c’est que chacun ait une part égale numériquement et non selon son mérite, et avec une telle conception du juste il est nécessaire que la masse soit souveraine, et ce qui semble bon à la majorité sera quelque chose d’indépassable [...] De sorte que dans les démocraties, il se trouve que les gens modestes ont la souveraineté sur les gens aisés ; ils sont en effet plus nombreux, et c’est l’opinion de la majorité qui est souveraine. [...] »
Voici donc ce que disait cet Athénien il y a plus de 2000 ans, bien avant la Révolution française, laquelle quoi qu’on en dise n’a pas mis en place la démocratie véritable.
Les deux conditions de la démocratie véritable ont été définies par Aristote et en des termes modernes ces conditions sont exprimées ainsi :
- * La liberté d’opinion doit être garantie : cela signifie que les citoyens sont libres d’exprimer et de propager toutes les opinions quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit .
- * Chaque décision politique doit être conforme aux désirs de la majorité des citoyens qui désirent prendre part à la décision. Cela signifie que lorsqu’il y a un doute toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative citoyenne doit être garanti sans restriction.
Il est certain qu’aucune des deux conditions n’est respectée ni en France, ni dans les autres États membres de l’Union européenne, ni dans les institutions de l’Union européenne.
En France et dans l’Union européenne nous vivons dans un système oligarchique qui est au mieux une « pseudo-démocratie » de façade, qui utilise le vocabulaire de démocratie mais qui dans les faits est une oligarchie technocratique.
Cependant, la démocratie véritable n’est à présent plus une théorie mais est depuis plus d’un siècle devenue une réalité. Certes pas en France, ni dans aucun des États membres de l’Union européenne. Mais il existe pourtant un État européen qui poursuit l’idéal de se rapprocher le plus possible de la démocratie véritable.
Avec son système politique basé sur la démocratie directe et avec son organisation fédérale, la Confédération Helvétique pourrait être un modèle pour les États membres de l’Union européenne et pour les instances de l’Union européenne (Commission européenne, Conseil de l’Union européenne) qui ont pris l’habitude de prendre des décisions non conformes à la volonté de la majorité des Européens.
Sur les questions fondamentales – la constitution etc. – les citoyens suisses ont la garantie que toute décision sera prise uniquement et obligatoirement après le vote direct des citoyens. Sur les questions qui ne sont pas fondamentales, les citoyens suisses ont la garantie que sur leur demande, donc suite à une initiative des simples citoyens, toute loi peut être soumise à la votation directe de tous les citoyens.
La démocratie véritable, qui est donc dans la pratique basée sur la démocratie directe – avec la possibilité donnée aux citoyens de déclencher les référendums – n’élimine pas les éléments de « démocratie représentative » ni les éléments de « démocratie participative ». La démocratie directe laisse aux uns et aux autres la possibilité de faire des propositions et laisse aux politiques la responsabilité de gérer les affaires de la communauté au quotidien. Mais elle exerce sur les politiques et sur les lobbies (c’est à dire sur les groupes de pression) le contrôle permanent du respect de la règle démocratique : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ».