Un peu d’Eire frais
LA mobilisation est générale au sein des élites pour contrer le péril d’un peuple mal votant. Les médias qui mentent, les experts oui-ouistes et la fébrile classe politique européiste unissent leurs forces pour un « coup d’État simplifié » et pour rejouer le même refrain qu’il y a trois ans : « Il n’y a pas de plan B ! »
Peuple irlandais, vote donc comme tu pisserais ta bière dans un violon : quel que soit le résultat, ils feront ce qu’ils ont prévu de faire !
Si la démocratie est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, il n’y a, ici et partout dans le monde,que le droit des élus à disposer du peuple : les élus se sont autonomisés. Le fait qu’ils proclament que nous vivons dans une démocratie et qu’il n’y a que ça de possible ne prouve qu’une chose : l’ampleur du conditionnement intellectuel, de cette propagande qui finit par faire du mensonge une vérité. Nos constitutions sont des merdes : ceux qui les écrivent les écrivent pour eux-mêmes.
HUMEURS DEMOCRATIQUES
« Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies : ils sentent le besoin d’être conduits et l’envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l’un ni l’autre de ces instincts contraires, ils s’efforcent de les satisfaire à la fois tous les deux. Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant, mais élu par les citoyens. Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leurs tuteurs. Chaque individu souffre qu’on l’attache, parce qu’il voit que ce n’est pas un homme ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne. » Tocqueville