@ l’auteur,
J’aimerai revenir sur votre terme "trahisons politiques à foison" et éclaricir ce point. On voit souvent écrit ce terme dans les médias, à propos du Nouveau Centre par rapport à François Bayrou.
Et j’aimerai que l’on m’explique en quoi - vu qu’il semble y avoir ici de nombreux "fans" de notre bien-aimé conseiller municipal de Pau - est-ce illégitime de quitter un parti quand ce parti cesse de défendre les valeurs qu’il a défendues et quand il rompt les alliances politiques qu’il a toujours eues.
L’UDF, pour faire court, était une formation politique du centre et du centre-droit, pro-européenne, qui était marquée par la défense de l’humanisme, des PME vis-à-vis des grands groupes, du pragmatisme contre l’idéologie et les pseudo-"hommes providentiels".
Elle avait d’ailleurs fait campagne sur ces thèmes, sur la réduction du déficit public. Dans les villes, les départements, les régions, depuis 40 ans, l’UDF s’était - sauf en de très rares exceptions - toujours alliée avec la droite modérée.
François Bayrou a rompu brutalement avec tout cela, entre les deux tours de la présidentielle. Au lieu de ne pas prendre parti - puisqu’il avait fait campagne sur ni le PS ni l’UMP - il s’est empressé de montrer symboliquement puis explicitement qu’il préférait la gauche à la droite.
Ce faisant, non seulement il faisait volte-face par rapport à sa campagne, mais également par rapport à son électorat traditionnel, les cadres de son parti, et les 40 années d’alliances entre la droite et le centre.
Dès lors, je ne vois sincèrement pas pour quelle raison on taxe le Nouveau Centre de "trahison". Bien au contraire, j’observe une trahison dans l’autre sens, celle de François Bayrou par rapport à ses idées et ses engagements.
Le coup de comm’ réussi par Bayrou est particulièrement bien réussi. Mais je note avec tristesse que le suivisme sur cette contre-vérité est en partie la conséquence d’un mal qui frappe la politique française : la personnalisation à outrance.
Un citoyen, un élu lambda d’un parti, devrait "allégeance" à son leader, quelles que soient les positions et les revirements de positions que celui-ci enchaîne ? Les anciens de l’UDF deraient-ils à ce point faire confiance à leur chef tout-puissant sans être capables de mesurer à quel point il s’était éloigné de ce qu’il disait ?
Pour terminer, j’attirerai un instant votre attention sur le point suivant : rien ne sert mieux les rêves d’hégémonies de l’UMP qu’un centre faible et divisé. Si vous vous tenez au courant des prises de position des élus du Nouveau Centre - sans vous cantonner à celles d’Hervé Morin - vous observerez que les choses ne sont pas aussi monolithiques que certains veulent le faire croire.
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