"Si on retire à ces budgets les intérêts ... Devinez quoi ... Pratiquement tous les gouvernements ont un budget en excedant ..."
Non, justement.
Les intérêts de la dette atteignent les déficits maintenant. Pas il y a dix ou quinze ans. Les déficits d’il y a 15 ans sont devenus de la dette (générant à leur tour des intérêts).
Vous nous dites que la dette est due exclusivement aux intérêts de la dette précédente, c’est une absurdité. Vous n’avez pas révisez vos pourcentages. S’il n’y a pas de dette, il n’y a pas d’intérêts donc la dette n’apparait pas selon votre principe !!!
Il y a bien fallut, à un moment, que l’Etat emprunte sans avoir les intérêts comme bouc émissaire !
La dette progresse en fonction d’un seul paramètre : les déficits. Le déficit c’est quoi. C’est la différence entre les rentrées fiscales, et les dépenses de l’Etat. Dans ces dépenses on trouve la charge de la dette (les intérêts donc).
Donc, les déficits sont constitués pour partie des intérêts sur la dette existente et pour partie des dépenses de l’Etat pour lesquelles il n’a pas de recettes en face ! CQFD !!!
En 2000, les intérêts de la dette c’était 35 milliards, pour un déficit de 50 milliards. Les 15 milliards complémentaires, selon vous ce sont des intérêts ? Ils ne sont pas venus renforcer la dette l’année suivante ?
Enfin, la charge de la dette, c’est 13,8% du budget de l’Etat. Les déficits depuis 15 ans sont aux alentours de 20% du budget de l’Etat.
Le problème, et là vous avez raison, c’est que les intérêts progressent puisque la dette progresse.
Et la spirale est enclenchée. Pour s’en sortir, il faut rembourser la dette (ce qui diminuera de fait les intérêts) et donc ramener le budget à l’équilibre. Reste à définir les solutions (augmenter les rentrées, ou limiter les dépenses, y’a pas de secret).
"Le mécanisme de déficit est obligatoire car il est impossible de prévoir ni les recettes, ni les dépenses, vu qu’elles dépendent toutes de millions de paramètres incontrolables et plus globalement de la conjoncture .."
Pourquoi le Canada y arrive-t-il ? Pourquoi l’Espagne y est elle arrivée ?
Et pourquoi les députés votent ils un budget (qui est relativement juste lorsque l’on regarde au final) alors qu’il est impossible de prévoir ?
"J’ai du mal à croire que ce soit simplement l’incompétence des gouvernements successifs qui soit le résultat de l’explosion de la dette parceque j’ai tout simplement du mal à croire que les gouvernements avant 1978 étaient plus compétents que les gouvernements après cette date ...
Si on regarde les dépenses de l’état, elle évolue de manière stable en fonction de l’évolution du PIB au même rythme que les recettes ..."
Vérifiez vos données.
Primo, avant les années 80, l’inflation galopante permettait à l’Etat de rembourser rapidement les déficits générés. Barre insistait d’ailleurs sur ce point lorsqu’il était premier ministre. Depuis 73, il n’y a pas eu un budget excédentaire. Pourtant, vous venez de nous montrer que la dette était ridicule à l’époque (et donc que les intérêts ridicules ne pouvaient expliquer les déficits de l’époque).
Secundo, les gouvernants ont pris l’habitude de budgétiser juste et même en déficit... un comble tout de même à une époque où les intérêts étaient dérisoire, on choisissait le déficit !
Tercio, quand la dérive a été détectée (les déficits étaient gérable grace à l’inflation, mais on s’est rendu compte que cette inflation nous pénalisaient, donc on a lutté contre l’inflation, c’était Delors, il me semble, l’architecte de cette reduction de l’inflation à 5%), les élus n’ont pas pris les décisions qu’ils auraient dû prendre. Ils ont continuer à dépenser (c’est le suivant qui paiera). Et ca continue encore aujourd’hui.
Peu importe que le budget de la région parisienne ne puisse financer les travaux de couverture de l’artère principale de Neuilly, un élu l’a demandé. Si cette demande est suivie, il faudra bien emprunter, et vous ne pourrez pas dire que "les intérêts ont créé cet emprunt".
Peu importe que le budget ne puisse financer la défiscalisation des intérêts d’emprunt (4 milliards de dépenses supplémentaires), on le vote quand même alors que ça n’a aucun sens économiquement : ca ne va pas relancer la croissance, juste retarder la correction.
Est-ce de l’incompétence ? en partie oui. Mais c’est surtout de la lacheté, la peur de ne pas être réélu si on prend une décision impopulaire.