Tel qu’il nous est présenté aujourd’hui, le chemin du développement durable paraît exiger à la fois des sacrifices financiers, beaucoup de temps et une conscience de chaque instant.
Tout cela pour introduire un concept déjà dépassé depuis plus de 20 ans. l’ONU parlait déjà de développement soutenable dans ses travaux de la Commission des Nations unies sur le développement publiés en 1987.
La plupart d’entre nous n’ont connu que la société de consommation ! Depuis notre enfance, toutes les ressources paraissaient à notre disposition, gratuites ou presque.
Sommes-nous dans une société de consommation ou de surconsommation ? N’est-ce pas la question à poser avant toute analyse ?
Nous nous sommes trompés, nous dit le développement durable : les ressources sont rares, au contraire. Et nous sommes coupables. Nos péchés ? Innombrables. Habiter loin de notre lieu de travail, dans des banlieues où se loger est moins coûteux qu’au centre des villes.
Les fondements de l’économie sont donc à revoir. Depuis la révolution industrielle, et la mise en place du système capitaliste l’humanité a mis en place un système économique jouant exclusivement sur la raréfaction ou la prédominance des ressources fossiles (Voire Debeir J.-C., Deleage J.-P., Hemery D., Les servitudes de la puissance, une histoire de l’énergie, Flammarion, Paris, 1986.). Cette recherche de maîtrise de l’énergie est à l’origine des rapports actuels entre l’homme et la nature (voire Deleage J.-P., 1991, Histoire de l’écologie, une science de l’homme et de la nature, La découverte, Paris.)
Faire les courses une fois par semaine dans d’immenses centres commerciaux, pour bourrer le coffre de nos voitures, désormais honnies, de marchandises dont la publicité ne cesse pourtant de nous vanter les mérites. Nous nourrir d’aliments prêts à l’emploi, fabriqués industriellement.
Sur le plan du développement durable, l’hypermarché n’est pas le scandale généralement dénoncé : une mère de famille active qui doit préparer chaque jour les repas d’une ribambelle d’affamés en pleine croissance n’a pas la possibilité de nourrir toute la famille en se rendant tour à tour chez le crémier, le maraîcher, l’épicier, le poissonnier.
La perte de temps est colossale et les coûts prohibitifs. Sans compter que la planète n’y gagne pas forcément : se servir chez les petits détaillants et producteurs multiplient les déplacements. Surtout si, croyant bien faire, vous allez chercher directement vos produits à la ferme.
Argument qui peut être recevable uniquement si nous cessons de ne voire la dépense énergétique que par le petit bout de la lorgnette. Que faire de la dilution énergétique instaurée par notre système économique ? Qui approvisionne les hypermarchés ? Quels sont les conditions de transport, réfrigération, … permettant de rallier le point de production et le point de distribution ? Si vous ne le regardez que du point de vue du consommateur, la vision est fortement restrictive !
Une mère de famille n’a pas plus le temps de préparer des repas équilibrés selon son taux d’occupation. Pourquoi, elle ou son conjoint d’ailleurs, est-elle si occupé pour ne pouvoir consacrer du temps pour fournir le meilleur pour l’équilibre et la santé de leurs enfants ? Voilà une question assez occultée, mais le temps nous manque, il est vrai que nous ne produisons pas encore assez !!!
Le bilan énergétique entre les deux modes d’approvisionnement penche en réalité en faveur de l’hypermarché, qui concentre en un seul lieu la totalité des produits et s’approvisionne lui-même en jouant sur les économies d’échelle.
Quelle unité de valeur utilisez-vous ? Quel modèle bio-économique ? Quel modèle écologique ? Comment faites vous le lien avec le respect de la capacité d’assimilation de la biosphère (capacité limitée) et respect du renouvellement des ressources naturelles et des écosystèmes (disponibilité finie) ? En fait quels éléments formels apportez-vous en dehors d’une phrase qui ressemble fort à une expression dogmatique.
D’où sa compétitivité, comparée à celle des petits détaillants. C’est aussi lui qui fait vivre des régions entières par le volume des marchandises qu’il écoule : pour un producteur, être référencé par une chaîne de magasins représente un enjeu essentiel.
Désolé, mais la compétitivité n’a strictement rien à voire avec les préoccupations écologiques. Parlez plutôt de rendement énergétique, cela me parait plus adéquat ! Les producteurs dont vous parlez, pourriez-vous estimer l’empreinte écologique de leur production ?
Comme elle fut pendant la colonisation le champ d’expansion des églises, et aujourd’hui des sectes de tous poils, l’Afrique reste le terrain d’action privilégié des missionnaires du développement durable. À l’heure où ce continent cherche à échapper au piège de la pauvreté et de la dépendance envers la nature, le reste du monde cherche à l’y maintenir de force.
Il est assez risible (jaune peut-être) que vous puissiez exprimer, dans le début de votre texte, que nous avons fait une erreur, dont l’origine est la révolution industrielle et notre volonté de domination de la nature qui en a découlé, pour, in fine, faire appel à ces mêmes références pour que d’autres prennent ce chemin néfaste que vous condamniez. Vous prônez le développement d’un système qui a conduit tant à la pauvreté qu’aux problèmes écologiques actuels pour souhaiter l’usage d’un même système dans le but de sortir de la pauvreté et de la dépendance envers la nature. Vous croyez réellement ce que vous avancez ? Vous pensez réellement que les hommes sont capables de se soustraire de leur dépendance envers leur environnement de vie ? Sommes-nous devenus des Dieux pour cela ? Pensez-vous que l’environnement propre à la vie humaine soit totalement substituable ? Pourriez-vous m’éclairer ?