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Commentaire de xa

sur Leurre de la dette publique


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xa 26 juin 2008 11:14

Vous réglez donc le problème des intérêts (40 à 50 milliards). Et ce en 20 à 25 ans (c’est à dire le temps que l’ancienne dette soit remplacée par de la nouvelle).

On se place en euros constant, donc on suppose que tout évolue à la même vitesse (la croissance, l’inflation, les dépenses de l’Etat et des services sociaux, les recettes, ...).

Dans le même temps, l’ancienne dette se renouvelle (1200 milliards), et vous avez maintenu la création de nouvelle dette (60 milliards par an) pour des investissements. Même en prenant un accroissement dégressif (les intérêts chutant, on créera un peu moins de nouvelle dette), on se retrouve avec une dette de 2000/2200 milliards dans 25 ans.

 

Un budget à l’équilibre, oui, mais toujours une dette à rembourser.

En 2030, donc, nous aurons environ 110 milliards d’amortissement par an, que l’on aura pas (sauf si vous trouvez le moyen de dégager ces 110 milliards du budget). On aura gagné les intérêts (50 milliards par an) donc un budget excédentaire d’une 10aine de milliards. Super, il ne faudra que 2 siècles pour rembourser la dette.

Vous ne voyez toujours pas la faille ?

 

Revenons dans le monde réel. Vous allez me dire que non, tout n’évoluera pas à la même vitesse. Les recettes croitront plus vite que les dépenses. Impossible, vous avez vous même retiré cette possibilité de l’équation en nous disant que l’Etat ne pouvait pas modifier l’équilibre de son budget (ce que nous demandons).

Donc le problème est bien celui là : comment modifier l’équilibre du budget de manière à nous sortir de l’ornière ? Il y a des centaines de pistes, mais qui ne seront pas suivi parce qu’elles sont impopulaires. Vous avez des tas de petits aménagements qui avaient une justification, qui n’en ont plus forcément. Il suffit de chercher un peu dans les rapports de la cours des comptes.

Regardez un truc tout bête. Les autoroutes. Vus l’augmentation de leurs bénéfices, il est clair que, comme je l’avais dit sur vox à l’époque, elles ont été sous vendues.

 

Autre truc bête : les domaines. Pourquoi les appartements parisiens des domaines sont ils vendus 40% en dessous du prix du marché ? Vu la pénurie de logements en région parisienne, et vu les prix de vente, pourquoi l’Etat ne crée-t-il pas une structure pour y loger ces appartements qui entreraient dans le marché locatif ? Sans même réfléchir à en faire des logements sociaux, ils pourraient au moins être des logements normaux (avec loyer). Dans le quartier Opéra, les appartements vendus par les domaines, s’ils avaient été loués, auraient rapportés environ 16% par an (loyer annuel / prix de vente de l’appartement obtenu par les domaines). Les acheteurs doivent être content, le contribuable moins.

Pourquoi certains allègements de charges aux entreprises coûtent elles plus que le total des salaires des emplois créer ? Il doit bien y avoir moyen de contrôler ça.

Pourquoi défiscaliser les intérêts d’emprunts lorsque l’on voit que dans les pays qui ont fait cela, cela n’a fait qu’alimenter la bulle (et provoquer une chute plus brutale encore) ? C’est quand même 10% du déficit en régime de croisière (à partir de 2012, cela coutera 4 à 5 milliards, pour l’instant, comme la défiscalisation ne porte que sur les quelques mois, ca coute moins de 500 millions).

Etc...

 

Alors oui, malheureusement nos gouvernants ont tendance à régler le problème des dépenses en tapant sur les systèmes sociaux, ou sur le service public, ce qui est une connerie. Sur le service public, avant de réduire les effectifs en prenant des stats comptables, il serait peut être judicieux de réfléchir au boulot que ces services doivent effectuer (diminuer la charge avant de diminuer les postes, recaser des fonctionnaires dans d’autres services (formation, suppression des barrières entre les corps, ...))

Mais que les choix, la manière de rééquilibrer le budget soit discutable, ne doit pas faire perdre de vue le besoin de rééquilibrer le budget sans passer par un artifice comptable (l’emprunt à taux 0, ou l’emprunt à soit même sont des artifices comptables).


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