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Commentaire de sisyphe

sur La télévison publique est décédée


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sisyphe sisyphe 26 juin 2008 14:36

Pas du tout de quoi être mort de rire....

bis repetita :

Cette fois-ci, les choses sont claires.
Outre le cadeau fait aux chaines privées déjà à la botte du pouvoir, d’un surplus de pub qu’elles demandaient depuis longtemps, le démantèlement du secteur public et sa mise aux ordres du pouvoir est enclenchée.
Après l’ahurissante déclaration du chef de l’état hier, détricotant totalement les propositions de la pourtant fantomatique Commission Copé, et annonçant la nomination du Président de France Télévision par le pouvoir exécutif lui-même (lisez nommé par fait du Prince), c’est "back to the future", la formidable régressionde la télévision publique au système d’avant 1981 : tout le système télévisuel entièrement sous contrôle du clan Sarkozy

Comme c’était déjà prévu et annoncé, mais en bien pire encore que ce qu’on pouvait attendre, après les campagnes de com’ vantant l’action du pouvoir sur le pseudo-pouvoir d’achat, Sarkozy déclenche donc les hostilités frontalement, vis-à-vis du service public.

Sous couvert de suppression de la publicité sur les chaines publiques, le plus incroyable retour en arrière est donc annoncé : c’est le chef de l’état, en personne, qui se nomme chef des programmes de la télévision publique.

Le système Berluscosarkozyen est en marche !!

Comme l’expliquent RAPHAËL GARRIGOS et ISABELLE ROBERTS dans Libé aujourd’hui :

Un ex-directeur de campagne à la direction de TF1 (Laurent Solly), Alain Genestar patron de Paris Match viré pour une une déplaisante, un ami, Jean-Claude Dassier, à la direction de l’info de la Une, laquelle est détenue par un vrai pote, Martin Bouygues, tout comme l’est Bernard Arnault (Les Echos), Vincent Bolloré (Direct 8 et des gratuits), Arnaud Lagardère (le JDD, Paris Match, etc.) et de très gros soupçons d’intervention dans la nomination de Laurence Ferrari à la place de PPDA…

Toujours fourré la main dans les affaires des médias, Sarkozy est allé encore plus loin hier : « Les choses doivent être claires, a-t-il martelé, il y a un actionnaire, cet actionnaire nomme le président. » Ça, pour être clair… Même si l’actuel système de nomination par le CSA reflète les majorités présidentielles, là, c’est du jamais vu.

La bronca ne s’est pas fait attendre : le « patron [de France Télévisions, ndlr] va être nommé par le pouvoir, et ses financements dépendront chaque année du bon vouloir des gouvernants », a dénoncé le président du Modem François Bayrou.

Le député PS Christian Paul a fustigé un « nouveau modèle français, que Poutine et Berlusconi vont pouvoir bientôt envier ». Seul garde-fou : le CSA pourra donner son avis et une majorité de députés, si elle est qualifiée, pourra s’y opposer. C’est-à-dire que trois quarts des députés devront être contre le candidat de Sarkozy pour qu’il ne soit pas nommé. Autant dire impossible.

Ainsi, TOUT le paysage télévisuel et médiatique français (rappelons que Dassault et Lagardère, eux aussi amis du pouvoir, détiennent quasiment l’ensemble de la PQR, plus un nombre incalculable de revues et magazines), se trouve entièrement au service du pouvoir, pour diffuser sa propagande, et trier les informations qui auront l’heur de plaire au petit autocrate et sa clique d’obligés.

C’est une régression jamais vue dans aucune démocratie ; un nouveau coup fatal porté à l’indépendance et à la liberté de la presse et des médias, l’installation progressive d’un système autoritaire qui rappelle les plus sombres heures des pires dictatures ; une véritable mise en pièces du système républicain, un pas de plus (et quel pas de géant) vers un système autoritaire et antidémocrate.

Le petit dictateur se révèle sous son vrai visage : espérons, cette fois-ci, que le peuple de France ne se laissera pas ainsi voler ses droits et ses libertés, et empêchera ce véritable coup de force par tous les moyens qui lui sont offerts.

Le premier étant le refus général de payer la redevance, tant que ce projet de loi liberticide ne sera pas abandonné.


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